Les attentes sont toujours plus élevées au sein de l'équipe canadienne de ski acrobatique
Ski acrobatique mercredi, 16 nov. 2016. 16:29 dimanche, 15 déc. 2024. 05:05MONTRÉAL - Ce qui fait la force de l'équipe canadienne de ski acrobatique, c'est que Ski acro Canada est constamment en train de développer de nouveaux espoirs, particulièrement en bosses.
Si la fédération nationale profite habituellement d'une nouvelle saison sur le circuit de la Coupe du monde pour donner de l'expérience à de nouveaux membres, la formule changera un tout petit peu en 2016-2017.
« On n'a pas fait progresser personne sur l'équipe nationale, car on veut porter toute notre attention sur ceux qui seront davantage visés par le processus de qualification olympique, qui s'amorce cette saison, a expliqué à La Presse canadienne Marc-André Moreau, directeur haute performance, bosses et sauts, à Ski acro Canada. Le seul "p'tit" nouveau en Coupe du monde est Gabriel Dufresne. »
On peut le comprendre : Mikaël Kingsbury, Philippe Marquis, Marc-Antoine Gagnon, Simon Pouliot-Cavanagh devraient de nouveau se battre pour le globe de cristal, que Kingsbury a gagné au cours des cinq dernières années. Laurent Dumais, Simon Lemieux, Luke Uslifer et Dufresne compléteront l'équipe.
Chez les dames, les soeurs Dufour-Lapointe (Chloé, détentrice du globe de cristal, Justine et Maxime), Audrey Robichaud, Andi Naude et Alex-Anne Gagnon défendront les couleurs du Canada à compter du 10 décembre, à Ruka en Finlande.
L'équipe faisant de nouveau figure de favorite cette année, les attentes seront élevées de la part de Moreau et des entraîneurs Rob Kober et Michel Hamelin.
« C'est une équipe qui bat des records année après année, rappelle Moreau. Il y a quelques années, c'étaient tous des jeunes sans expérience, mais qui gagnaient tout de suite. Je vois maintenant une belle maturité s'installer au sein de l'équipe : ils travaillent différemment, tout le monde s'aide un peu plus.
« Avec les camps qu'on a eus et tout le travail qui a été fait, on veut gagner le plus possible et enlever les globes de cristal. On a l'équipe pour le faire. On veut être les numéros 1 au monde. Ils ont tous les habiletés pour être au sommet. »
Approche différente
Au niveau des sauts, l'approche est différente pour Moreau et ses entraîneurs, Dennis Capicik et Liz Gardner. Le Canada a traversé un creux de vague au cours des dernières années, n'étant pas toujours capable d'envoyer une équipe nationale complète sur le circuit de la Coupe du monde. Ce ne sera pas le cas cette année.
« Je pense que le creux de vague est terminé. J'entame ma troisième année comme directeur haute performance et je vois vraiment une progression, note Moreau. Nous avons une équipe complète et nous avons des jeunes qui poussent. Nous avons deux programmes de dépistage, un dans les Laurentides avec Rémi Bélanger et un autre à Québec, avec Nicolas Fontaine. Les deux sont entraîneurs de l'équipe du Québec et travaillent ensemble sur le recrutement. Ils sont en train de bâtir une équipe avec une bonne base de jeunes. »
Ainsi, Olivier Rochon, Travis Gerrits et Lewis Irving chez les hommes, ainsi que Mélissa Corbo et Catrine Lavallée chez les dames, participeront à toutes les étapes de la Coupe du monde, qui se mettra en branle les 17 et 18 décembre, à Beida Lake, en Chine.
Par contre, les sauteurs canadiens, contrairement aux bosseurs ou aux spécialistes de la descente acrobatique (slopestyle), ne profiteront pas d'une compétition au Canada.
« C'est certain que nous sommes déçus qu'il n'y en ait pas au Canada, admet Moreau. On aimerait que les athlètes puissent "compétitionner" chez eux. On tente de trouver d'autres façons de donner de la visibilité au sport. Ça aide toutefois d'avoir une Coupe du monde. On souhaite en revoir une dans la région de Montréal ou à Québec au cours des prochaines années. »
« Tenir une épreuve de sauts est très dispendieux. On parle de centaines de milliers de dollars de plus (que pour les bosses), a expliqué Bruce Robinson, le chef de la direction de Ski acro Canada. Présentement, nous n'avons pas ces sommes. »
Cela ne signifie pas que le sport soit malade pour autant.
« Je pense que les sauts sont en santé, poursuit Robinson. Plusieurs nations pratiquent le sport à un haut niveau, notamment la Chine. Avec les JO de 2022 présentés à Pékin, je ne vois pas comment les sauts pourraient être retirés du programme olympique. Ils feront partie de notre programme et de celui de plusieurs pays pour encore de nombreuses années. Pour l'instant, nous ne ressentons pas d'impact négatif sur l'engouement pour le sport du fait de ne pas tenir de compétitions au Canada. »
« Cette année, on veut aller chercher des podiums, note Moreau. On en a eu qu'un l'an dernier avec Oli, et une quatrième place pour Travis. On veut que nos gars touchent au podium. On sait qu'ils sont capables. Ils ont tout ce qu'il faut. Avec deux à trois podiums, on serait super contents. »
Processus complexe
La saison 2016-2017 marque également le début du complexe processus de qualification olympique pour le ski acrobatique. En plus de devoir respecter des quotas d'athlètes masculins et féminins en bosses, sauts, en descente acrobatique et en demi-lune, Ski acro Canada doit également négocier avec les athlètes du ski cross, qui sont sous la gouverne de Ski alpin Canada, mais qui sont regroupés avec les disciplines acrobatiques au sein du programme olympique.
« C'est toujours le même processus, tout le monde est conscient qu'il sera en compétition. Nos athlètes savent à quoi s'attendre, souligne Moreau. Du côté des entraîneurs, on tente d'aider chaque athlète à atteindre son plein potentiel et l'objectif final, c'est de placer le plus de monde aux Jeux. »
Ce qui aidera toutefois les athlètes du ski acrobatique, c'est qu'il y a maintenant 30 places de disponibles pour les cinq disciplines, au lieu des 24 octroyées par le CIO pour les Jeux de Vancouver et de Sotchi.
« Ça ne réglera pas tout, mais ça va aider. C'est certain qu'à un moment donné, il y a une sélection qui doit se faire sur les performances », conclut Moreau.