Ils sont trois champions du monde en titre. Un autre s'est déjà assuré de mettre la main sur le globe de cristal de la discipline cette saison. C'est donc une équipe canadienne du tonnerre qui est présentement à Inawashiro en vue des épreuves de bosses des Championnats du monde de ski acrobatique qui sont en branle depuis lundi au Japon.

Le Drummmondvillois Pierre-Alexandre Rousseau et la Britanno-Colombienne Kristi Richards tenteront de défendre leur titre en bosses, la Montréalaise Jennifer Heil, championne du monde en bosses en parallèle et vice-championne en bosses, essayera aussi de ravir un des titres à l'enjeu. Alexandre Bilodeau, vainqueur des quatre dernières étapes de la Coupe du monde, tentera également d'étirer sa série de victoires.

Là ne s'arrête cependant pas la liste des prétendants! Vincent Marquis et Maxime Gingras, aussi médaillés cette saison, ainsi que Philippe Marquis, complètent l'équipe masculine toute québécoise. Chez les femmes, Nathalie Bazin, les sœurs Maxime et Chloé Dufour-Lapointe, Audrey Robichaud et l'Ontarienne Jackie Brown représenteront l'unifolié.

Apprendre des mauvais moments, comme des bons

Pour Alexandre Bilodeau, une victoire aux mondiaux viendrait couronner une saison superbement entamée. « Je veux continuer la formule qui a fonctionné toute la saison. Les résultats viendront par eux-mêmes », raconte l'athlète de Rosemère.

L'habitué des podiums a notamment renoué avec la plus haute marche cette saison, lui qui n'avait pas gagné une épreuve de la Coupe du monde depuis 2006 et n'avait pas connu une saison satisfaisante en 2007-2008. « Au début de la saison, je disais que j'avais beaucoup appris de mes mauvais moments. Maintenant, je dois ajouter que j'ai aussi beaucoup appris des bons, explique-t-il. Je suis prêt à reproduire aux mondiaux ce que j'ai fait toute l'année. »

Recréer le moment magique

Pour ce qui est de Rousseau, auteur de trois podiums cette saison, il espère pouvoir à nouveau connaître du succès sur sa piste préférée. « C'est super de compétitionner devant un public japonais. Ils sont fans de ski acro! » explique-t-il.

Le champion du monde veut plus que tout regagner son titre. « Je ne suis pas aux mondiaux dans l'optique de défendre mon titre. J'y suis pour le reconquérir », indique le Drummondvillois ralenti par un claquage musculaire en cours d'année, mais complètement guéri aujourd'hui. « Je suis en forme maintenant et je suis prêt à faire une bonne performance. J'ai fait quelques bons résultats cette saison, mais j'aurais pu faire encore mieux. Et par-dessus tout, je veux recréer le moment magique de 2007. »

Donner son maximum, viser le maximum`

Du côté féminin, Jennifer Heil sera la chef de file de l'équipe canadienne. La championne olympique, qui avait ravi le titre mondial en bosses en parallèle en 2007 en plus de mériter la médaille d'argent en bosses, sent l'excitation la gagner. « Je suis surtout très contente d'être ici. Ces dernières semaines, toute ma concentration était axée sur les Championnats du monde. Techniquement, je suis plus forte qu'en début de saison alors il ne me reste plus qu'à mettre tout ensemble et offrir une belle performance. »

À quelques jours du jour J, elle ne ressent pas encore trop de pression. « J'ai confiance! » assure-t-elle.

Pour Nathalie Bazin et les sœurs Maxime et Chloé Dufour-Lapointe, il s'agira d'une première participation à des Championnats du monde. Mais cela ne veut pas dire que les attentes sont moins élevées !

Chloé Dufour-Lapointe, âgée de 18 ans seulement, se sent d'attaque. « Je veux démontrer que j'ai acquis de l'expérience tout au long de la saison. Je suis très bien préparée et j'espère pouvoir hausser mon pointage », raconte la championne du monde junior en bosses en parallèle.

La plus jeune représentante canadienne a un podium dans la mire, mais la cible est grande. « Je ne veux pas trop me mettre ça dans la tête même si c'est ce que je voudrais viser, car je vise le maximum. »

« Pendant toute la saison, j'ai skié avec l'objectif de me qualifier pour les mondiaux seniors et j'ai dû faire mes meilleures performances pour y arriver. Maintenant je veux donner mon max, n'avoir aucun regret et me dire qu'en bas de la pente, tout sera entre les mains des juges. »

Descendre un escalier

Dotée d'une forte inclinaison en haute de parcours, la piste qu'emprunteront les bosseurs est réputée comme étant l'une des plus difficiles au monde. « C'est très technique, c'est comme descendre un escalier en ski », image Bilodeau.

Cela n'inquiète cependant pas trop les athlètes québécois, c'est plutôt le manque de neige. « Il en manque un peu et il ne fait pas très froid », confirme Chloé Dufour-Lapointe.

Les représentants de la Belle Province ont, par contre, de beaux souvenirs du Japon. « C'est ici que j'ai obtenu ma première médaille d'or en Coupe du monde », se rappelle Jennifer Heil. Pour Pierre-Alexandre Rousseau, c'est l'endroit où il a eu la meilleure constance dans ses résultats (8 top-10 en Coupe du monde). « C'est l'un de mes parcours préférés, même si descendre est un vrai casse-tête. Il faut avoir toute sa concentration. »

Si Inawashiro est l'un des rares endroits où Alexandre Bilodeau est vierge de podiums, il sera grand temps pour le bosseur de changer les choses. « Ici, ça s'est toujours bien passé en qualifications, mais ce sont les finales qui ont fait défaut. Maintenant, je me connais plus et je sais davantage comment je vais réagir. Mais il va falloir être très technique », souligne-t-il.

L'épreuve de bosses aura lieu samedi tandis que celle de bosses en parallèle sera disputée dimanche.