Les risques de la vitesse
Ski samedi, 8 déc. 2001. 13:40 jeudi, 12 déc. 2024. 16:40
VAL-D'ISERE (France), (AFP) - Le grave accident du Suisse Silvano Beltrametti, paraplégique après sa chute, samedi, dans la descente de Val-d'Isère (Alpes françaises), rappelle le risque "inhérent et incompressible" des épreuves de vitesse de ski alpin, en dépit des mesures de sécurité toujours plus étudiées.
"Nous sommes conscients que ce type d'accident peut arriver à tout moment. Les filets qu'a traversés Silvano, en sortant de la piste, sont les plus modernes qui existent sur le circuit", a indiqué Guenther Hujara, directeur de la Coupe du monde messieurs de ski alpin.
"La seule façon de pouvoir assurer qu'aucun coureur ne puisse couper les filets avec ses skis, c'est de construire un mur. Avec les conséquences que vous pouvez imaginer", a poursuivi le responsable de la Fédération internationale de ski (FIS).
En fait, l'instance internationale avait pris au milieu des années quatre-vingt-dix la décision de limiter les vitesses de pointe, dont certaines atteignaient 130 km/h, en exigeant de tracés moins directs. "Pour s'adapter aux virages, les fabricants de ski ont alors mis au point les tailles carving (resserrées au milieu). En cas de problème, tu ne peux plus contrôler. Tu es projeté comme un boulet de canon", a expliqué un technicien.
"On peut toujours améliorer la sécurité. Mais on arrivera jamais à une sécurité totale. Si on me propose des skis qui peuvent me faire gagner deux secondes, je prendrai le risque", remarque le descendeur français Nicolas Burtin (29 ans), sixième aux JO 1994. "Sur une neige artificielle comme celle-ci, les skis sont comme des lames de filet", a-t-il ajouté.
Série noire
La série noire d'accidents qui a touché les descendeurs de premier plan est impressionnante cette saison. Ainsi, la Française Régine Cavagnoud, championne du monde de super-G, s'est tuée il y a cinq semaines, et les quatre premiers de l'épreuve messieurs des Championnats du monde de février dernier à St Anton (Autriche) sont hors course pour blessures.
Mais les circonstances sont différentes. Hermann Maier, meilleur skieur du monde et médaille d'argent de descente à St Anton, a failli être amputé de la jambe droite à la suite d'un accident de moto le 24 août. Ses compatriotes Hannes Trinkl, champion du monde, et Werner Franz, ainsi que l'Allemand Florian Eckert, troisième aux Mondiaux, se sont fait mal à l'entraînement.
Cavagnoud est décédée deux jours après avoir heurté à pleine vitesse un entraîneur allemand, lors d'un stage sur un glacier autrichien.
"Pour faire de la descente, il faut être fou de vitesse. C'est notre dénominateur commun. J'adore la moto, comme Maier, Cavagnoud. Je voudrais un jour défier mes compatriotes Valentino Rossi et Max Biaggi (NDLR: champion et vice-champion du monde de vitesse motocycliste 500 CC)", a avoué l'Italien Kurt Sulzenbacher, deuxième de la descente de samedi, derrière l'Autrichien Stephan Eberharter.
Cette prise de risques constante a coûté cher à Beltrametti, quatrième aux Championnats du monde et promis, selon tous les observateurs, à une grande carrière. Egalement amateur de grosses cylindrées, Silvano était en passe d'améliorer le temps de Sulzenbacher quand il a perdu le contrôle de ses planches.
"Nous sommes conscients que ce type d'accident peut arriver à tout moment. Les filets qu'a traversés Silvano, en sortant de la piste, sont les plus modernes qui existent sur le circuit", a indiqué Guenther Hujara, directeur de la Coupe du monde messieurs de ski alpin.
"La seule façon de pouvoir assurer qu'aucun coureur ne puisse couper les filets avec ses skis, c'est de construire un mur. Avec les conséquences que vous pouvez imaginer", a poursuivi le responsable de la Fédération internationale de ski (FIS).
En fait, l'instance internationale avait pris au milieu des années quatre-vingt-dix la décision de limiter les vitesses de pointe, dont certaines atteignaient 130 km/h, en exigeant de tracés moins directs. "Pour s'adapter aux virages, les fabricants de ski ont alors mis au point les tailles carving (resserrées au milieu). En cas de problème, tu ne peux plus contrôler. Tu es projeté comme un boulet de canon", a expliqué un technicien.
"On peut toujours améliorer la sécurité. Mais on arrivera jamais à une sécurité totale. Si on me propose des skis qui peuvent me faire gagner deux secondes, je prendrai le risque", remarque le descendeur français Nicolas Burtin (29 ans), sixième aux JO 1994. "Sur une neige artificielle comme celle-ci, les skis sont comme des lames de filet", a-t-il ajouté.
Série noire
La série noire d'accidents qui a touché les descendeurs de premier plan est impressionnante cette saison. Ainsi, la Française Régine Cavagnoud, championne du monde de super-G, s'est tuée il y a cinq semaines, et les quatre premiers de l'épreuve messieurs des Championnats du monde de février dernier à St Anton (Autriche) sont hors course pour blessures.
Mais les circonstances sont différentes. Hermann Maier, meilleur skieur du monde et médaille d'argent de descente à St Anton, a failli être amputé de la jambe droite à la suite d'un accident de moto le 24 août. Ses compatriotes Hannes Trinkl, champion du monde, et Werner Franz, ainsi que l'Allemand Florian Eckert, troisième aux Mondiaux, se sont fait mal à l'entraînement.
Cavagnoud est décédée deux jours après avoir heurté à pleine vitesse un entraîneur allemand, lors d'un stage sur un glacier autrichien.
"Pour faire de la descente, il faut être fou de vitesse. C'est notre dénominateur commun. J'adore la moto, comme Maier, Cavagnoud. Je voudrais un jour défier mes compatriotes Valentino Rossi et Max Biaggi (NDLR: champion et vice-champion du monde de vitesse motocycliste 500 CC)", a avoué l'Italien Kurt Sulzenbacher, deuxième de la descente de samedi, derrière l'Autrichien Stephan Eberharter.
Cette prise de risques constante a coûté cher à Beltrametti, quatrième aux Championnats du monde et promis, selon tous les observateurs, à une grande carrière. Egalement amateur de grosses cylindrées, Silvano était en passe d'améliorer le temps de Sulzenbacher quand il a perdu le contrôle de ses planches.