SESTRIERES (AFP) - L'Allemande Maria Riesch, 19 ans, plusieurs fois championne du monde juniors, a confirmé son immense talent cette saison en Coupe du monde de ski alpin, qui se termine dimanche à Sestrières.

"Le bilan est très bon", affirme la skieuse de Garmisch-Partenkirchen (sud de l'Allemagne) qui a rejoint la cour des grandes avec trois victoires, une en descente, une en super-G et une autre en slalom.

"En début de saison, j'ai espéré me glisser de temps en temps aux avant-postes. Mais je n'aurais jamais pensé me trouver à ce point devant", ajoute Maria Riesch, l'unique skieuse à terminer au moins quatrième dans chacune des quatre disciplines depuis le début de la saison.

Sans le soutien de ses parents, en particulier de son père Siegfried, patron d'une petite entreprise de produits plastiques à Garmisch, Maria Riesch n'aurait pu exprimer son talent. "Et puis j'ai eu la chance d'avoir eu de bons entraîneurs", explique la jeune fille jolie et élancée de 1,81 m (70 kg).

Ses idoles sont les skieuses "qui ont disputé les quatre disciplines et ont figuré pendant des années parmi l'élite mondiale", notamment la triple championne olympique allemande Katja Seizinger et l'Autrichienne Renate Goetschl.

Maria Riesch est la première skieuse depuis l'Autrichienne Petra Kronberger en 1991 à s'imposer dans une descente et un slalom la même saison.

Trente-troisième au classement général de la Coupe du monde l'hiver dernier, le talent d'exception du ski allemand occupe actuellement la cinquième place avant les ultimes épreuves (slalom et slalom géant) samedi et dimanche.

Crainte

Elle a cependant de fortes chances d'accéder à la dernière marche du podium des meilleures skieuses polyvalentes de la saison en écartant l'actuelle troisième, la Française Carole Montillet, qui la devance de 30 points.

"Je n'ai plus rien à perdre. Peu importe comment se déroulent les deux dernières épreuves, la saison se termine vraiment de manière positive", souligne Maria Riesch.

A un an des Championnats du monde à Bormio (Italie) et deux ans des Olympiques 2006 à Turin (Italie), la jeune championne nourrit les attentes du public allemand.

"Je cours pour moi. Je ne me laisse pas tellement mettre la pression par le public. La pression vient principalement de moi-même, car je me donne des objectifs", rétorque Maria Riesch, qui a conservé son naturel.

Sa principale crainte c'est d'être blessée. "C'est toujours possible dans ce sport, en particulier en descente", déclare-t-elle, pensive. "Alors, j'ai un peu peur. Mais quand je suis au départ, je n'y
pense plus".

Son père s'occupe de ses affaires financières. "Je ne sais pas combien j'ai gagné. Je fais les comptes en fin de saison. C'est agréable de faire de sa passion un métier et de gagner de l'argent. Mais ce n'est pas le plus important pour moi", souligne Maria Riesch, qui ne sait pas pour l'instant ce qu'elle va faire après sa carrière de skieuse.

Ses succès ont éveillé l'intérêt d'autres fabricants de skis. "Selon toute vraisemblance je ne vais pas aller aux tests car je suis satisfaite de mon matériel (Head) et la paie est également correcte", déclare-t-elle.