SAINTE-ADELE - Bien qu'il eut terminé au troisième rang du classement de la Coupe du monde de ski acrobatique en vertu d'une victoire, d'une deuxième place et de deux médailles de bronze - dont une au Mont-Gabriel - la saison dernière, Vincent Marquis n'était pas convaincu qu'il avait sa place parmi l'élite mondiale quand la saison s'est amorcée en décembre dernier à Méribel, en France, où il a terminé au 11e rang de l'épreuve de bosses en parallèle.

"J'étais un peu sorti de nulle part l'année passée, a-t-il raconté, vendredi. Peu de gens s'attendaient à me voir terminer la saison aussi haut au classement. Même pour moi, ç'a été un peu une surprise. Alors j'étais un peu stressé en début de saison. Je ne voulais pas être un feu de paille, quelqu'un qui a eu une grosse année et dont on n'entend plus parler par la suite."

Marquis ne relate pas cette anecdote avec fausse modestie. Il trouvait que sa troisième place de l'année dernière "détonnait" après des saisons conclues en 40e (2003-04), 33e (2004-05) et 11e places (2006-07) en Coupe du monde. Sa descente d'entraînement à Méribel, qui lui conférait alors le sixième rang, lui a permis d'écarter les doutes qu'il pouvait entretenir.

"J'étais très satisfait de cette descente, a admis celui qui étudie la physiothérapie à l'Université Laval. C'était important pour moi, notamment avec la descente d'entraînement, de voir où je me situais dans le peloton, De voir, après mon été d'entraînement, si j'étais encore capable de faire la compétition à ces gars-là. A partir de là, j'allais savoir quels aspects travailler et pouvoir me fixer des objectifs pour la saison. Voir si le podium m'était encore accessible."

Une fois ses doutes dissipés, Marquis et son entraîneur Rob Kober ont mis en place une stratégie pour aider le skieur à atteindre son principal objectif: sa qualification en vue des Jeux olympiques de Vancouver.

"J'aborderai moins ce Grand Prix dans son ensemble, a expliqué l'athlète de Québec. Je vais plutôt me concentrer sur des épreuves-clés, comme celle-ci, au Mont-Gabriel, qui auront plus d'incidence sur les sélections nationales. Lors de ces compétitions, comme aux Championnats du monde d'Inawashiro, au Japon, je vais en faire un peu plus, question d'avoir les meilleurs résultats possibles.

"Comme nos quatre meilleurs résultats seront utilisés pour la sélection nationale et que je ne peux en retenir qu'un maximum de deux cette saison-ci, aussi bien tenter d'en avoir de bons. Plus vite on peut aller chercher de bons résultats, plus vite on peut se concentrer sur sa préparation olympique."

Il faut aussi dire que la compétition sera forte pour se tailler une place au sein de l'équipe canadienne des bosses, qui comptera entre trois et quatre membres chez les hommes, selon les résultats des sauteurs et des skieurs-cross sur la scène internationale.

Pierre-Alexandre Rousseau, champion du monde en titre et actuel meneur du classement de la Coupe du monde, et Alexandre Bilodeau, quatrième sur le circuit la saison dernière et qui occupe présentement le deuxième rang en Coupe du monde, devraient être des acteurs principaux de cette sélection, tout comme Warren Tanner ou des jeunes qui poussent, comme le jeune frère de Marquis, Philippe.

S'il aborde la saison de façon différente, il ne compte toutefois pas modifier sa façon de skier afin de s'assurer d'une participation aux JO.

"Je ne pense pas ajouter un nouveau saut ou changer quoi que ce soit. Le ski que j'ai offert la saison dernière m'a amené ici. Je n'y changerai donc rien."