Rien n'aurait pu dissuader Maxence Parrot de participer aux X Games ce week-end à Aspen, au Colorado. Trop content d'y retourner après un intermède obligé l'an dernier dans la foulée de la pandémie de COVID-19, le planchiste de Bromont se servira également de cette compétition pour parfaire sa préparation pour les Jeux olympiques de Pékin, le mois prochain.

Et on comprend l'athlète de 27 ans d'apprécier ce rendez-vous annuel très prisé, qui réunit plusieurs sports dits « extrêmes ». Au fil des ans, Parrot y a remporté cinq médailles, dont quatre d'or en grand saut.

« Les X Games, c'est ma compétition favorite depuis que je suis tout petit », a-t-il confié, vendredi matin à l'occasion d'une visioconférence pour parler du documentaire qu'il vient de lancer et qui raconte sa bataille contre la maladie de Hodgkin jusqu'à son retour triomphal à la compétition.

« J'ai trouvé difficile de ne pas y aller, même si c'était la bonne décision pour ne mettre personne à risque. J'ai vraiment le sentiment d'avoir manqué la chance de pouvoir y performer, bien que j'avais alors la COVID-19 - il était asymptomatique - mais je me sentais énergique. Je suis ce genre de personne dans la vie, qui aime y aller à fond. D'y revenir cette année, c'est le 'fun' de revoir tout le monde, de remettre les pieds à Aspen. »

Et même si le déplacement aux États-Unis représente un risque à une semaine du départ de l'équipe olympique canadienne pour Pékin, et alors que plusieurs athlètes canadiens ont choisi de se confiner pour éviter toute contamination possible au coronavirus, Parrot estime que ça en vaut le coût.

« Manquer les X Games, c'était hors de question, a tranché celui qui prendra part samedi aux épreuves de grand saut et de slopestyle. Pour moi, cette compétition est aussi importante que les Olympiques. C'est une super bonne préparation pour les Jeux. »

Au sujet des tests de dépistage plus sensibles que les Chinois utilisent à l'arrivée des étrangers à l'aéroport et qui menacent les personnes positives à se retrouver en confinement, Parrot n'en fait pas une maladie.

« Je me protège le plus possible, mais à un moment il faut vivre aussi. Je ne suis pas le genre de personne à me confiner et à arrêter de vivre. Je suis les règles sanitaires, mais je voyage à travers le monde et je vis ma vie en respectant les règles. Et si jamais j'attrape la COVID-19, et bien je vivrai dans le moment présent. Je ne veux pas avoir peur pour un futur qui n'arrivera peut-être pas. »

La Québécoise Laurie Blouin, médaillée d'argent olympique en 2018, a par ailleurs profité du début des épreuves, vendredi, pour décrocher la médaille de bronze en slopestyle. Elle a partagé le podium avec la Néo-Zélandaise Zoi Sadowski-Synnott et l'Américaine Jamie Anderson.

Par ailleurs, la skieuse âgée de 17 ans Olivia Asselin a surpris tout le monde en s'adjugeant la médaille de bronze au grand saut. L'athlète de Lac-Beauport, qui a été admise en tant que remplaçante aux X Games, a terminé tout juste derrière sa compatriote, Meaghan Oldham. La compétition a été remportée par la Française Tess Ledeux.

De son côté, la Longueilloise Elizabeth Hosking (demi-lune) est également de la partie à Aspen.

Source d'inspiration

À sa dernière présence à Aspen en 2020, Parrot avait remporté l'or au grand saut. Il apprécie les installations qui permettent aux athlètes de « s'éclater ».

« Il y a de gros sauts, un gros parcours (slopestyle) très similaire à ceux de Pékin. C'est une très bonne préparation pour les Olympiques », a-t-il dit.

Revenant sur le pénible épisode de son cancer - il a reçu son diagnostic de lymphome de Hodgkin en décembre 2018 -, il avoue qu'il lui a fallu un certain temps avant d'accepter l'idée d'en discuter publiquement. Mais quand il l'a fait, il a été étonné du large soutien qu'il a obtenu, recevant un flot de messages d'encouragement.

C'est à ce moment qu'il a réalisé que son combat contre la maladie pouvait devenir une source d'inspiration pour d'autres, et que l'idée d'un documentaire est née.

« Ce documentaire, c'est du vécu. Et c'est un message d'espoir. La vie est aussi parsemée d'épreuves. Ce que j'ai vécu et que je montre, ça peut certainement aider quelques personnes », a évoqué Parrot.

MAX : le combat d'une vie, d'une durée de 85 minutes avec dialogue en français et en anglais, peut être visionné sur le site personnel de Parrot, au maxparrot.com. Une contribution est suggérée et l'argent recueilli sera versé à la Société de leucémie et lymphome du Canada. Parrot espère ainsi amasser 100 000 $ pour la cause.