Un dénouement inusité pour Alexis Guimond
Ski vendredi, 20 mars 2020. 10:30 vendredi, 13 déc. 2024. 12:49C’est à la lecture d’un message texte envoyé par Matt Hallat, directeur de la haute performance de l’équipe canadienne de ski para-alpin, qu’Alexis Guimond a appris plus tôt cette semaine qu’il concluait la saison au deuxième rang du classement final de la Coupe du monde en slalom géant debout.
Joint par Sportcom pendant sa période de quarantaine, le Gatinois s’est dit à la fois surpris, mais fier de terminer cette campagne rocambolesque sur une bonne note.
« Je suis étonné ! Mon début de saison était assez incroyable et a dépassé mes attentes. Ça fait plusieurs années que je me fixe un objectif du genre en géant et de sortir de cette saison bizarre avec un titre pareil est très satisfaisant », a lancé Guimond, fort d’une récolte de six podiums.
À l’écart des compétitions depuis plus d’un mois à des fins d’entraînement, le skieur de 20 ans souhaitait mettre un point d’exclamation à la « meilleure année de sa carrière » en poursuivant sur sa lancée en Norvège et en Suède, où devaient être présentées les deux dernières compétitions de la saison.
Ses espoirs de mettre la main sur un petit globe de cristal se sont toutefois envolés après à peine 48 heures passées en sol norvégien.
« Honnêtement, j’avais un petit doute dans la tête », a avoué Guimond avec une note d’amertume.
« J’étais tellement excité à l’idée de retourner compétitionner ! J’ai travaillé vraiment fort dans le gymnase et à l’entraînement pour les dernières courses. Mon but était de me battre pour un petit globe de cristal, mais je savais très bien qu’il y avait des risques d’annulation. »
Ainsi, lui et ses coéquipiers de l’équipe nationale sont rapidement revenus au Canada, où il a pu faire le bilan final de sa saison, qui aurait pu être bien différent avec une participation à la Coupe du monde Juzhno-Sakhalinsk, en Russie.
« À la base, ça devait être présenté à Kimberley (Colombie-Britannique), mais le tout a été déplacé en Russie. Nos avions déjà des engagements ici et des contraintes budgétaires ont fait en sorte que nous ne sommes pas allés », a-t-il fait savoir.
« Une année morte »
Également victime de cette saison écourtée, Frédérique Turgeon, a fait le point sur une campagne qui fait contraste avec celle de son coéquipier. Presque un an après avoir mis la main sur le petit globe de cristal en slalom debout, la Québécoise se remet d’une année marquée par les blessures.
« J’ai subi une commotion cérébrale en Slovénie et je n’ai pu participer à d’autres épreuves. Ç’a été mal suivi et assez difficile pour moi », a lancé Turgeon, qui avoue que la situation aurait pu être mieux gérée.
« Je suis rentrée au Canada et on m’a donné les instructions à suivre. Après deux semaines de repos, je me sentais bien, mais les symptômes sont revenus lors d’un camp avec l’équipe canadienne. J’avais des étourdissements et des nausées, alors je suis revenue à Montréal, où j’ai été suivie par des professionnels de l’INS. Je pense que nous avons nos torts et nous les assumons à 100%. »
La skieuse de Candiac se fait toutefois rassurante quant à son état de santé. Après avoir passé les dernières semaines à récupérer et à reprendre l’entraînement, elle souhaitait rejoindre son équipe en Suède pour la dernière compétition du calendrier international.
Il n’est toutefois pas question de broyer du noir pour Turgeon, qui retient tout de même beaucoup de positif des derniers mois, et ce, même si elle n’a pu obtenir un podium.
« Ça termine une année morte pour moi. C’est sûr que c’est décevant, mais tout ne peut pas toujours bien aller ! En commençant la saison, j’envisageais de prendre plus de risques et voir à quel point je pouvais pousser ma limite. J’ai essayé des choses, me suis adaptée avec mon nouvel équipement et j’ai beaucoup appris », a-t-elle analysé.
« Il n’y avait pas de Championnats du monde ni de Jeux paralympiques, alors c’était le moment parfait pour moi d’expérimenter. Je suis contente de l’avoir fait et ce sera bénéfique pour les années à venir. »
Toujours motivés
Même si l’incertitude plane toujours autour de leur camp d’entrainement prévu à la fin avril avec la formation canadienne, Guimond et Turgeon ne ménagent pas les efforts durant cette période de quarantaine.
« Je ne sais pas comment les choses vont tourner dans les prochaines semaines. Personnellement, j’ai ma routine d’entraînement à la maison. J’en profite aussi pour terminer mes cours à distance avec le Cégep et pour commencer à regarder mes objectifs en vue de la prochaine saison », a lancé Guimond.
Même son de cloche pour sa comparse qui reste disciplinée pour garder la forme. « Je suis toujours à l’entraînement chez moi. Je fais du mieux que je peux avec ce que j’ai en attendant que tout revienne à la normale. Je fais plus attention que jamais à ma nutrition et je suis très motivée », a-t-elle conclu.