Poirée et ses troupes en plein doute
Ski lundi, 17 mars 2003. 11:46 dimanche, 15 déc. 2024. 16:53
KHANTY-MANSIYSK (AFP) - Les deux médailles d'or remportées par les Françaises ne sauraient masquer l'ambiance morose et désabusée qui règne chez leurs homologues masculins emmenés par Raphaël Poirée, au lendemain de deux courses ratées lors du premier week-end des Championnats du monde de biathlon, à Khanty-Mansiysk.
"C'est comme si les Mondiaux n'avaient pas commencé pour nous",
note l'entraîneur masculin Christian Dumont qui a enregistré samedi dès la première course, le sprint, l'abandon du porte-drapeau Poirée.
17e, Vincent Defrasne fut le meilleur Français d'une épreuve qui conditionne le départ de la poursuite disputée dimanche. Autant dire que cette course n'a pas non plus été une réussite.
Au-delà de Poirée, c'est toute l'équipe de France masculine qui est confrontée à des problèmes d'adaptation à la neige. Les filles, qui ont réussi un sans faute en triomphant en sprint avec Sylvie Becaert et en poursuite grâce à Sandrine Bailly, et qui disposent des mêmes techniciens que les garçons, s'en sortent beaucoup mieux en raison des horaires différents auxquels sont programmées leurs courses.
"C'est une neige spéciale qui est restée longtemps à -30, -40 et qui connaît un réchauffement, des conditions auxquelles nous ne sommes pas habitués", explique Dumont avant de s'emporter: "Mais il n'est pas normal que le meilleur biathlète du monde soit obligé d'arrêter une course parce que ses skis ne fonctionnent pas."
"Pas venu pour finir 50e"
Samedi, relégué bien loin des meilleurs, le triple vainqueur de la Coupe du monde avait jeté l'éponge, désabusé, malgré l'avis contraire de Dumont qui souhaitait qu'il termine la course. "Je ne suis pas venu ici pour finir 50e", s'était justifié Poirée, affublé d'une paire de skis totalement inadaptée à la neige.
Triple champion du monde du 15 km (mass start), Poirée, qui défendra son titre dimanche prochain, avait déjà connu le même genre de problèmes lors des jeux Olympiques de Salt Lake City, sur une neige que les techniciens français n'avaient pas eu le temps ni les moyens d'étudier et d'analyer.
Cette nouvelle avanie du meilleur biathlète français de l'histoire met en lumière les faibles moyens du biathlon national, le sport hivernal pourtant le plus prodigue en médailles. "La France, explique Christian Dumont, n'est pas structurée. Les techniciens ne sont pas toujours formés et apprennent sur le tas. Nous n'avons pas de moyens pour créer des cellules de chercheurs, de chimistes comme les Allemands ou les Norvégiens. Peut-être, avec plus d'aides, serions nous de loin la première nation au monde."
C'est paradoxal, mais les deux médailles d'or déjà conquises par les Françaises au coeur de la Sibérie, vont peut-être devenir les arbres qui masquent la forêt. "J'ai peur que personne ne nous écoute à cause de ces deux médailles, redoute Dumont, mais on a vraiment d'énormes problèmes."
"C'est comme si les Mondiaux n'avaient pas commencé pour nous",
note l'entraîneur masculin Christian Dumont qui a enregistré samedi dès la première course, le sprint, l'abandon du porte-drapeau Poirée.
17e, Vincent Defrasne fut le meilleur Français d'une épreuve qui conditionne le départ de la poursuite disputée dimanche. Autant dire que cette course n'a pas non plus été une réussite.
Au-delà de Poirée, c'est toute l'équipe de France masculine qui est confrontée à des problèmes d'adaptation à la neige. Les filles, qui ont réussi un sans faute en triomphant en sprint avec Sylvie Becaert et en poursuite grâce à Sandrine Bailly, et qui disposent des mêmes techniciens que les garçons, s'en sortent beaucoup mieux en raison des horaires différents auxquels sont programmées leurs courses.
"C'est une neige spéciale qui est restée longtemps à -30, -40 et qui connaît un réchauffement, des conditions auxquelles nous ne sommes pas habitués", explique Dumont avant de s'emporter: "Mais il n'est pas normal que le meilleur biathlète du monde soit obligé d'arrêter une course parce que ses skis ne fonctionnent pas."
"Pas venu pour finir 50e"
Samedi, relégué bien loin des meilleurs, le triple vainqueur de la Coupe du monde avait jeté l'éponge, désabusé, malgré l'avis contraire de Dumont qui souhaitait qu'il termine la course. "Je ne suis pas venu ici pour finir 50e", s'était justifié Poirée, affublé d'une paire de skis totalement inadaptée à la neige.
Triple champion du monde du 15 km (mass start), Poirée, qui défendra son titre dimanche prochain, avait déjà connu le même genre de problèmes lors des jeux Olympiques de Salt Lake City, sur une neige que les techniciens français n'avaient pas eu le temps ni les moyens d'étudier et d'analyer.
Cette nouvelle avanie du meilleur biathlète français de l'histoire met en lumière les faibles moyens du biathlon national, le sport hivernal pourtant le plus prodigue en médailles. "La France, explique Christian Dumont, n'est pas structurée. Les techniciens ne sont pas toujours formés et apprennent sur le tas. Nous n'avons pas de moyens pour créer des cellules de chercheurs, de chimistes comme les Allemands ou les Norvégiens. Peut-être, avec plus d'aides, serions nous de loin la première nation au monde."
C'est paradoxal, mais les deux médailles d'or déjà conquises par les Françaises au coeur de la Sibérie, vont peut-être devenir les arbres qui masquent la forêt. "J'ai peur que personne ne nous écoute à cause de ces deux médailles, redoute Dumont, mais on a vraiment d'énormes problèmes."