Ski Acrobatique : Mikaël Kingsbury remporte l'or à Ruka
Ski acrobatique samedi, 7 déc. 2019. 10:22 jeudi, 12 déc. 2024. 15:47 Ce n’est pas un secret pour personne, Mikaël Kingsbury a toujours aimé les chiffres et les statistiques. Samedi, pour entamer sa 10e saison complète dans le circuit de la Coupe du monde, le skieur acrobatique de Deux-Montagnes, qui en était à son 100e départ, s’est offert un 82e podium, là même où il avait signé le premier de sa carrière en 2010, à Ruka, en Finlande. En montant sur la plus haute marche, il a du même coup enregistré une 57e victoire.
« C’est un chiffre rond! Ça me fait donc 82% de podium, 57% de victoire ! Je trouve ça quand même cool. C’est un jalon important un 100e départ, a lancé le roi des bosses. Ruka est une de mes pistes préférées sur le circuit, car elle est rapide et s’adapte bien à mon style de ski. Je suis vraiment content, je voulais bien performer en commençant l’année. Mission accomplie ! »
Kingsbury a admis ne pas avoir trop pensé à cette étape de sa carrière en s’élançant sur la piste samedi. « Je suis content que ça soit fait, mais surtout d’avoir bien brisé la glace aujourd’hui pour la nouvelle saison et d’avoir skié à la hauteur de tout ce que j’ai fait cet été à l’entraînement. La saison est partie, je prends le momentum et j’ai le maillot jaune », a-t-il affirmé.
Le vainqueur du globe de cristal était heureux de reprendre sa place au sommet du classement général malgré un contingent relevé. « Tout le monde arrive en forme et bien préparé après la saison d’entraînement. Les skieurs ont fait leurs devoirs et sont prêts à passer l’examen et sortir leurs grosses descentes. J’ai hâte de voir comment ça va évoluer durant la saison. »
« Watch out, Walter ! »
Premier des qualifications, Kingsbury a glissé au deuxième rang au terme de la finale, devancé par le Suédois Walter Wallberg.
« Je n’ai pas nécessairement fait la descente que je voulais, mais je savais que c’était suffisant pour passer en finale. C’est pour ça que me suis permis d’envoyer un petit message à Walter. Je le connais depuis longtemps », a raconté Kingsbury qu’on a entendu dire à la caméra « Watch out, Walter ! »
Sa deuxième place avant la super finale ne l’a pas ébranlé une miette. « C’est cool de ne pas toujours être le dernier gars à partir et de pouvoir mettre de la pression sur le dernier. Ça m’a enlevé un peu de pression sur les épaules. »
Avant-dernier à s’élancer, il a facilement pris la tête de l’épreuve en obtenant 90,80 points, devançant le Japonais Ikuma Horishima qui avait reçu 87,39 points pour sa descente. La performance ultime de Walter Wallberg lui a finalement valu un pointage de 86,83, bon pour la troisième marche du podium.
La soif de victoires demeure
À sa dixième saison en Coupe du monde, Mikaël Kingsbury peut dire qu’il en a vu d’autres. Mais le désir de vaincre et de se pousser à fond est toujours aussi présent.
« C’est sûr qu’il n’y a pas de Championnats du monde ou de Jeux olympiques cette année, alors le classement de la Coupe du monde est vraiment important. Je veux continuer de faire le travail que je fais et j’ai beaucoup plus d’expérience maintenant. »
L’expérience est d’ailleurs un atout considérable dans le jeu de Kingsbury. Le médaillé d’or des Jeux de Pyeongchang songe encore souvent à son état d’esprit avant cette descente ultime qui lui avait permis de monter sur la plus haute marche du podium olympique. « Je me dis, peu importe ce qui arrive en Coupe du monde, repense aux Jeux olympiques et à la façon dont tu as composé avec la pression et le stress », a-t-il confié.
« Le travail sur ma préparation mentale, l’entraînement physique et tous les petits détails que j’ai peaufinés avec mes entraîneurs dans les dix dernières années, mais surtout pendant la dernière saison estivale, ç’a payé à ma première course », a-t-il poursuivi.
Kerrian Chunlaud signe sa meilleure performance
Également de la super finale après avoir pris le quatrième rang de la première finale, Kerrian Chunlaud a fini sixième. Il s’agit du meilleur résultat de sa carrière en Coupe du monde, lui qui n’avait auparavant terminé qu’une fois parmi le top-10.
« Ça m’enlève un peu de pression sur les épaules pour la suite. Ça démontre aussi ce que je suis capable de faire et ce que je pourrai réaliser cette année en Coupe du monde », s’est réjoui Chunlaud, dont le meilleur résultat était précédemment une 10e place en duels à la Coupe du monde de Tazawako (Japon) en mars 2018.
« C’est tellement cool de voir un coéquipier faire sa première super finale et embarquer dans le train des leaders en Coupe du monde », a renchéri Mikaël Kingsbury.
En super finale, Chunlaud a perdu légèrement le contrôle avant de s’élancer à son deuxième saut. Il a donc choisi de ne pas tenter de manœuvre.
« Comme mes sauts ont un petit peu moins de degrés de difficulté que les autres gars, j’ai essayé de monter en puissance à chaque descente pour aller plus vite et plus gros. J’ai poussé un peu plus la machine, mais je me suis accroché et ça aurait pu être dangereux d’attaquer le deuxième saut. C’est seulement la première compétition de la saison », a expliqué le bosseur québécois.
Laurent Dumais, 15e, a été éliminé après la première finale. Gabriel Dufresne 19e, Elliot Vaillancourt 38e et Brenden Kelly 48e, étaient les autres Canadiens en action.
Justine Dufour-Lapointe sixième
Chez les femmes, Justine Dufour-Lapointe a conclu au sixième échelon de la super finale après avoir raté l’atterrissage de son premier saut.
C’est la Française Perrine Laffont qui a remporté les honneurs devant la Japonaise Anri Kawamura et l’Australienne Britteny Cox. Chloé Dufour-Lapointe a pour sa part fini 13e.
De retour à la compétition après une pause d’un an, Valérie Gilbert n’a pas connu la sortie espérée pour son premier départ de la saison.
La Québécoise n’a pas complété le parcours de sa première descente.
Direction Chine
Les bosseurs prendront maintenant la direction de Thaiwoo, en Chine, pour la prochaine Coupe du monde et Mikaël Kingsbury est déjà prêt à en découdre afin de garnir, une fois de plus, la colonne de victoires dans son palmarès. « Il y a eu six départs à cet endroit dans l’histoire de la Coupe du monde et j’ai six victoires », a-t-il rappelé.
Les conditions de neiges à Thaiwoo ressemblent généralement aux conditions québécoises selon le principal intéressé. « C’est une autre piste qui s’adapte bien à mon ski. C’est souvent très glacé avec de la neige très dure. »
Thaiwoo accueillera une épreuve de bosses et une de bosses en parallèle les 14 et 15 décembre prochains.