L’agenda de Félix Cormier Boucher sera bien rempli d’ici au 4 février 2022. C’est que le skieur acrobatique spécialisé en sauts fera tout en son pouvoir durant les quatre prochaines années pour se qualifier pour les Jeux olympiques de Pékin, mais il sait que son périple sera une course contre la montre.

L’athlète de Saint-Mathias-sur-Richelieu a fait ses premiers pas dans le circuit de la Coupe du monde l’hiver dernier. Il s’est retrouvé parmi les meilleurs de son sport lors de quatre épreuves, deux en Chine et deux à Lake Placid, aux États-Unis. Sa 27e place à l’arrêt de Secret Garden demeure son meilleur résultat à ce jour.

Le nouveau cycle olympique en sauts commencera officiellement le 19 janvier prochain avec la Coupe du monde de Lake Placid. Entre Olivier Rochon en sabbatique et Lewis Irving qui se remet d’une opération, Félix Cormier Boucher sera le seul représentant du Québec en Coupe du monde du côté masculin. Catrine Lavallée sera en lice chez les femmes. 

« Je sais un peu à quoi m’attendre pour mes premières compétitions de la saison comme j’en ai fait l’an dernier, mais je suis vraiment excité. Cette année, pour la première fois, je vais participer à toutes les épreuves », a dit Cormier Boucher.

Celui qui célèbrera son 22e anniversaire de naissance le 27 janvier prochain a décroché sa place officielle dans l’équipe canadienne grâce à de nouveaux sauts qu’il a réussis sur les rampes d’eau cet été.

« C’est surtout grâce aux sauts que nous réussissons que nous nous plaçons sur l’équipe. J’ai qualifié deux nouveaux sauts qui me permettront d’être plus compétitif en Coupe du monde cette année, ce qui m’a permis d’être où je suis », a expliqué Cormier Boucher.

Dès le début de la saison morte, l’athlète s’est assis avec ses entraineurs pour faire le point sur sa jeune carrière. « Un de mes coachs m’a regardé dans les yeux et m’a dit que cette année serait importante. Il m’a indiqué que je pouvais faire la différence dès maintenant en obtenant de bons résultats. Ça va être serré pour les Jeux de 2022, mais il m’a dit que je vais y arriver si je pousse fort. »

De la gymnastique au ski acrobatique

Provenir du milieu de la gymnastique, c’est presque la norme chez les skieurs acrobatiques spécialisés en sauts. Félix Cormier-Boucher ne fait pas exception. Après avoir été gymnaste durant six ans, il a perdu la passion et a cessé de pratiquer son sport. Il skiait à Val Saint-Côme quand il a été repéré par un ancien coéquipier gymnaste qui avait déjà été séduit par la discipline hivernale.

« J’ai rapidement essayé sur l’eau et je suis vraiment tombé en amour avec les sauts. Faire des flips avec des skis, c’était comme un peu impossible pour moi. Je trouvais ça bizarre, mais quand j’ai essayé, j’ai vraiment adoré », a-t-il avoué.

Même après plusieurs années à s’élancer sur les rampes, la fébrilité est toujours au rendez-vous. « L’adrénaline est très présente dans ce sport. C’est ce qui fait sa particularité. Aussi, tu n’es jamais certain de rien. C’est un peu ce que j’aime. Une journée de bons sauts compense les dix journées qui se sont moins bien passées. Le sentiment d’accomplissement lors d’une réussite est incroyable! »

Le travail acharné et la persévérance sont les deux aspects qui ont permis au Québécois de se démarquer.

«Mon talent m’a aidé, c’est sûr, mais l’aide financière est un point vraiment important dans un sport comme le mien. Ç’a été un plus que mes parents me soutiennent pendant toutes ces années. J’ai dû beaucoup voyager et ça représente de gros montants d’argent », a souligné l’athlète qui admet que sans l’aide de ses parents, il ne serait jamais aujourd’hui un membre officiel de l’équipe nationale.