Les qualifications ont d’abord été retardées de trois heures en raison de forts vents. Quand la Coupe du monde de Coire a repris en Suisse vendredi dernier, le skieur acrobatique Édouard Therriault a tenté quelques sauts d’échauffement avant de se retirer de la compétition. Les conditions météorologiques étaient tout simplement trop dangereuses pour le vice-champion du monde en titre du grand saut (Big Air).

Dame Nature avait déjà changé les plans des skieurs plus tôt durant la semaine, forçant même l’annulation d’une journée d’entraînement.

La Coupe du monde de Coire était la première sortie inscrite au calendrier 2021-2022. Les conditions étaient parfaites en début de journée, mais elles se sont vite dégradées. Lorsqu’est venu le tour de la deuxième vague des qualifications masculines, dont faisait partie Édouard Therriault, le vent s’est levé et s’est mis à souffler sans arrêt.

« Peu de personnes pouvaient réussir leur atterrissage. Malgré tout, j’ai fait les pratiques, mais ce n’était vraiment pas le fun. Il y avait tellement de vents, ça faisait peur au bout ! » a raconté l’athlète originaire de Lorraine.

L’événement a donc été repoussé de quelques heures. Puis, l’organisation a décidé de relancer les activités.

Un peu surpris, Édouard Therriault a tout de même enfilé ses bottes à nouveau et s’est élancé à quelques reprises du haut de l’imposante structure érigée pour l’occasion. Rien pour le convaincre d'aller plus loin.

« Le soleil s’est couché et la neige a commencé à geler. Il y avait donc plus de vitesse et le vent était dangereux. C’était de tirer à pile ou face avec la vitesse », a-t-il décrit.

« Je n’ai pas niaisé avec ça. Je m’écoute, je connais mes limites et quand je me sens bien, c’est là que je skie bien. Je ne trouvais pas que ça en valait la peine. Je choisis mes batailles et celle-là n’en faisait pas partie. J’ai regardé les qualifications, la finale, c’était super le fun, mais pas ce n’était pas ma compétition. C’était trop dangereux pour moi. »

Trois autres skieurs ont tiré un trait sur cette épreuve.

Les athlètes ont finalement eu droit à deux tentatives plutôt que trois en grande finale. L’Autrichien Matej Svancer a triomphé devant l’impressionnante foule réunie en soirée, devançant le Canadien Teal Harle et le Norvégien Birk Ruud.

Le meilleur est à venir

Quelques jours après cette première Coupe du monde, Édouard Therriault ne regrettait pas cet abandon.

« La rampe ne pardonnait pas et j’ai pensé à long terme. J’ai une grosse saison qui s’en vient et ce n’est pas une compétition qui va me faire rater le reste de mon calendrier. Ça ne valait vraiment pas la peine », a justifié celui qui est toujours en quête d’un premier podium en Coupe du monde.

Le Québécois s’est d’ailleurs dit prêt à entreprendre cette « grosse saison », décrite ainsi notamment parce qu’elle comporte les Jeux olympiques de Pékin. Il a connu un bon camp préparatoire en Italie et se dit en pleine confiance.

« J’étais vraiment prêt! On est seulement en octobre et c’est le début de la saison, on va encore toucher plus de neige. Il va y avoir beaucoup de ski ! Avec l’année passée, je sais comment je fonctionne. Quand je me sens bien, c’est là que je skie bien. C’est une confiance que tu gagnes, que tu crées. J’attends mon moment et j’ai hâte aux prochaines compétitions », a souligné Édouard Therriault.

Ce dernier était de retour au Québec dès le lendemain de la Coupe du monde de Coire pour la grande première de son film Edjoy The Movie, qui a été présenté dans le cadre du Festival IF3.

Il se préparera maintenant en vue de la Coupe du monde de Stubai, en Autriche, puis abordera le reste des qualifications olympiques avec sa quiétude habituelle.

« Il y a une bonne phrase anglophone qui décrit ça : Less is more. Ce qui est simple, c’est ce qui est meilleur! »