LAVAL, Qc - À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Parlez-en à Mikaël Kingsbury.

Le bosseur de Deux-Montagnes a survolé le circuit de la Coupe du monde de ski acrobatique en 2016-2017, avec un impressionnant total de neuf victoires en 11 courses, dont sept consécutives à un certain moment. Il s'est ainsi adjugé un autre globe de cristal, son sixième consécutif.

Fort de ses succès, Kingsbury s'est présenté gonflé à bloc aux Championnats du monde de Sierra Nevada, en Espagne, au mois de mars. Mais il a rapidement déchanté en obtenant des résultats mitigés, du moins, selon ses standards. Kingsbury a récolté le bronze dans l'épreuve de bosses, et fini 13e dans l'épreuve des bosses en parallèle.

« Avec le recul, j'ai réalisé que j'avais beaucoup appris sur moi à cet événement-là. Je suis arrivé là-bas et j'étais un peu trop énervé, je voulais un peu trop bien faire, s'est souvenu Kingsbury, rencontré en marge de la 23e édition du gala La Rencontre au sommet, à 100 jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang. C'est drôle à dire, mais j'ai beaucoup plus appris de cette expérience-là que de toutes mes victoires acquises la saison dernière en Coupe du monde. Ce faux pas m'a appris que j'ai une ''job'' à faire, et que je ne dois pas la perdre de vue.

« Cette mésaventure-là va me servir aux Jeux de Pyeongchang, ça c'est certain. »

L'athlète âgé de 25 ans revient tout juste d'un camp en Suisse avec l'équipe canadienne de ski acrobatique, et il est impatient d'entreprendre une nouvelle saison, le 9 décembre, à la Coupe du monde de ski acrobatique de Ruka, en Finlande.

« Depuis le début de l'été, je passe mes semaines dans le gymnase. Ça commence à être monotone, a-t-il admis. J'ai des fourmis dans les jambes; je veux retourner en piste. Et étonnamment, ce qui me manque le plus, ce sont les voyages avec mes coéquipiers. J'adore me retrouver avec des gars comme Philippe Marquis et Marc-Antoine Gagnon. »

Kingsbury participera à un total de cinq épreuves sur le circuit de la Coupe du monde avant de se rendre en Corée du Sud, et la dernière escale sera particulièrement spéciale pour lui puisqu'elle se déroulera à Mont-Tremblant, où ont été disputées les épreuves de bosses et de sauts de 1996 à 2005. Cet événement, le fruit d'une entente de cinq ans entre la Fédération internationale de ski et Ski acro Canada, aura lieu le 20 janvier 2018.

« Ça peut paraître bizarre, mais je n'ai jamais skié là-bas, a lancé le ''King des bosses''. J'ai adoré mon expérience à Val Saint-Côme, où j'ai triomphé à trois reprises, mais il faut admettre que Tremblant sera un arrêt spécial. C'est là que j'ai eu la piqûre pour le ski acrobatique. Je me souviens très bien, quand j'étais petit, d'y avoir été pour regarder Jean-Luc Brassard, et de m'être dit qu'un jour ce serait moi sur cette piste. J'ai vraiment hâte de m'y rendre. »

Grenier songe à délaisser le slalom

Fraîchement revenue de Sölden, en Autriche, où elle n'a pu compléter le slalom géant la fin de semaine dernière, Valérie Grenier s'est dite confiante de pouvoir se qualifier pour les Jeux de Pyeongchang, qui seraient ses premiers en carrière.

La jeune femme d'Ottawa, qui a célébré son 21e anniversaire le 30 octobre, a brillé l'an dernier en réalisant plusieurs top-30 sur le circuit de la Coupe du monde de ski alpin, dont une 16e place en descente à Lake Louise.

« Mes résultats l'an dernier m'ont donné confiance, a-t-elle confié. J'ai réalisé que je pouvais me mesurer aux meilleures filles au monde, et être à leur niveau. Au début, je n'en revenais pas. Mais cette saison, je vise des top-15 dans les épreuves de vitesse et des top-20 en slalom géant.

« Avec de tels résultats, je devrais pouvoir me qualifier. Mais je ne veux pas me mettre de pression avec ça, bien que j'adorerais pouvoir me qualifier pour le slalom géant, le super-G et la descente », a-t-elle dit, le sourire aux lèvres.

Grenier est toutefois ralentie par le « syndrome des compartiments », qui provoque chez elle des douleurs chroniques aux tibias. Elle ne pourra sans doute jamais régler ce problème, et en conséquence elle a dû prendre des décisions à l'aube de cette deuxième saison complète dans les rangs seniors.

« Il faut que je limite mon volume d'entraînement et que je prenne des journées de congé, quand c'est possible, a-t-elle évoqué. L'autre solution que j'ai trouvée, c'est de délaisser le slalom, parce que c'est cette épreuve-là que me fait le plus souffrir. Je m'entraîne encore un peu pour le slalom afin de prendre part aux combinés, mais je ne ferai plus de slaloms à proprement dit. »

À l'instar de Kingsbury, Grenier a dit avoir encerclé la date du 25 novembre sur son calendrier, puisqu'elle participera au slalom géant de Killington, au Vermont, une épreuve « dans sa cour ».

« L'ambiance avait été incroyable l'an dernier; on aurait dit que nous étions en Europe, s'est remémorée Grenier. Même si la foule était essentiellement américaine, elle nous encourageait comme si nous étions des leurs. Et ma famille était présente sur place. Donc j'ai vraiment hâte, ce sera super. »