MONTRÉAL - Erik Guay trépigne à l'idée de participer en février prochain aux Championnats du monde de ski alpin de St-Moritz, en Suisse, à l'endroit même où tout a commencé pour lui il y a maintenant 13 ans.

C'est sur cette piste helvète mythique que sa carrière a véritablement décollé en 2003. Rencontré mercredi soir dans le cadre d'une soirée de financement d'Alpin Canada à Montréal, le Québécois est revenu sur cette période charnière de sa carrière.

« J'étais un très jeune athlète à cette époque-là. Je commençais à peine sur le circuit de la Coupe du monde, a-t-il d'abord mis en contexte. Ç'avait bien débuté (sur le circuit de la Coupe du monde), ce qui m'avait permis de me qualifier pour les Championnats du monde, et j'y avais fini deux fois sixième, en descente et en super G. C'était assez incroyable!

« C'est une piste où je me sens bien, où je suis à l'aise. J'adore cette piste », a ajouté Guay, qui y a d'ailleurs son seul podium de la saison (une troisième place) en descente le 16 mars dernier.

Au cours de cette fameuse saison 2003, il avait surpris de nombreux observateurs en enregistrant le premier de ses 23 podiums en carrière en Coupe du monde avec une deuxième place en descente à Lake Louise le 29 novembre, avant de récidiver le lendemain avec un sixième rang en super G. Sa campagne s'était cependant terminée en queue de poisson, après qu'il eut subi une grave déchirure ligamentaire au genou gauche vers la fin de l'année.

En 13 ans, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, et Guay en a vécu des expériences. Le skieur le plus prolifique de l'histoire canadienne a aussi été témoin de nombreuses révolutions au niveau de l'équipement, de même qu'au chapitre des méthodes d'entraînement. Il attribue d'ailleurs son excellente forme physique actuelle à certaines d'entre elles.

« On fait attention au corps en général. Je porte beaucoup d'attention à ma flexibilité, en faisant notamment du yoga, a expliqué le skieur de Mont-Tremblant. J'essaie aussi de limiter le volume de mes entraînements musculaires. À ce niveau-là aussi j'ai vu beaucoup d'évolution au fil des ans; au début de ma carrière, nous avions le même entraînement que les joueurs de football! »

Le vétéran de l'équipe masculine semble donc avoir retrouvé la vitalité qui l'animait à ses débuts sur le circuit de la Coupe du monde de ski alpin. Guay, qui est âgé de 35 ans, dit à qui veut l'entendre qu'il n'a pas été aussi en forme depuis les Jeux olympiques de Vancouver en 2010, à l'issue desquels il avait remporté le globe de cristal en super G.

« J'ai pu m'entraîner régulièrement cet été et les genoux vont très, très bien, a assuré le champion du monde en descente à Garmisch-Patenkirchen en 2011. Le dos aussi est en très bon état. Ça fait plusieurs années que je n'avais pas connu un été aussi fructueux. »

« Je ne l'ai jamais vu dans une aussi bonne condition physique », a renchéri Scott Livingston, son préparateur depuis 2011, en entrevue au quotidien La Presse.

Guay, qui compte participer aux Jeux de Pyeongchang en 2018, aimerait bien ajouter à son palmarès déjà bien garni de bons résultats cette saison sur le circuit de la Coupe du monde à Wengen ainsi qu'à Kitzbühel, en plus des Mondiaux.

D'ici là, Guay participera à un dernier camp d'entraînement de 10 jours au Colorado à compter du 8 novembre, avant de se rendre à Nakiska, en Alberta, en prévision de la première Coupe du monde de la saison, à Lake Louise, qui se déroulera du 23 au 26 novembre.

« Les mois de janvier et février seront très importants pour ma saison, a admis le détenteur de la quatrième place en super G aux Jeux olympiques de Turin en 2006. C'est Wengen, je n'ai jamais fait de podium là-bas, et j'aimerais bien que ça se concrétise cette année. J'aimerais aussi gagner à Kitzbühel, ce serait assez spécial. Je suis un bon glisseur, je suis en bonne condition physique, mais on dirait qu'il m'arrive toujours quelque chose lors des descentes d'entraînement. »

En espérant qu'il ne subisse pas une autre déchirure aux ligaments d'un genou, comme ce fut le cas en 2003.

« Je l'espère bien, a-t-il rétorqué. J'espère que cette année, ce sera la bonne. »