ASPEN, Colo. - Les projets à court terme de Marcel Hirscher comprennent notamment deux semaines sur une île, où il lira des livres, regardera des films et contemplera la mer en pensant à une question: a-t-il toujours envie de skier?

Mais ne tirez pas trop rapidement de conclusion de ces projets. Il s'agit d'un rituel annuel pour l'Autrichien, qui vient de mettre la main sur un sixième globe de cristal consécutif au classement général de la Coupe du monde. Après chaque saison, il prend le temps de jauger de son intérêt pour la prochaine.

Parfois, Hirscher redécouvre sa passion en mai. Parfois, ça ne revient pas avant octobre. Mais il retrouve toujours son appétit pour les pistes.

« À ce moment-ci, je ne sais pas si je reviendrai l'an prochain, a dit le skieur de 28 ans lors des Finales de la Coupe du monde, où il a confirmé ses titres au classement général, en slalom et en slalom géant. J'ai toujours besoin d'un peu de temps pour évaluer ma condition physique et mentale; voir si le feu brûle toujours. Je me pose beaucoup de questions. Mais ne vous inquiétez pas: chaque année ressemble à la précédente. »

Les années prouvent également qu'il ne peut pas être rattrapé, alors qu'il ne cesse de hausser la barre. Cette saison, il est devenu le premier skieur à remporter six titres au général, un exploit aussi réalisé par sa compatriote Annemarie Moser-Pr?ll.

« J'ai le sentiment que Marcel est le seul athlète, autant chez les hommes que les femmes, qui se présente toujours, que ce soit en course ou à l'entraînement, a déclaré l'Américaine Mikaela Shiffrin, qui pourrait remporter un premier globe de cristal. Il ne gagne pas toutes les courses. Mais quand il ne gagne pas, il est deuxième. Il est si constant. »

Hirscher aborde la course d'une façon particulièrement également: il ne se bat pas tant contre les autres compétiteurs que contre lui-même et la piste. Il peut terminer deuxième et être totalement insatisfait de son ski.

« Je sais à quel point je peux être rapide et si je n'atteins pas mon maximum, alors je ne suis pas satisfait. Peu importe que j'aie gagné six globes ou aucun. Je veux être le meilleur de moi-même. »

Aussi dominant a-t-il été au cours des dernières années, il manque toujours un honneur à son palmarès : un médaille d'or olympique.

« Ce n'est pas nécessaire, a dit le médaillé d'argent du slalom des Jeux de Sotchi, en 2014. Ça ne changerait pas ma carrière. »

Dans sa liste de choses à faire pendant la saison morte, il y a du motocross, du kayak en eau vive, passer du temps avec ses amis, les receveoir pour un barbecue ou deux, profiter du soleil et finalement, « l'entraînement, l'entraînement, l'entraînement, l'entraînement, puisque ça fait partie du métier ».

Mais d'abord, sa retraite sur une île, qu'il refuse d'identifier.

« C'est bon de pouvoir penser à la dernière saison, mais surtout de se retrouver sur cette île et de rien faire pendant deux semaines. »