KITZBÜHEL, Autriche - Le Norvégien Aksel Lund Svindal et l'Autrichien Hannes Reichelt, victimes de chutes spectaculaires dans la descente de Kitzbühel en 2016, appellent les organisateurs à privilégier la sécurité samedi dans cette classique autrichienne de la Coupe du monde, à moins d'un un mois des JO.

« Il ne faut plus que ce soit aussi extrêmement dangereux qu'il y a deux ans », estime mardi dans les colonnes du quotidien Kronen Zeitung l'Autrichien de 37 ans, vainqueur dans la Streif en 2014. 

« Kitzbühel, c'est le Monte-Carlo du ski », abonde Svindal, 35 ans, actuel leader de la spécialité. « Là bas, les pilotes se prennent le mur à la plus petite inadvertance, il n'y a pas de marge d'erreur. C'est pareil pour nous à "Kitz": zéro droit à l'erreur ».

Dans des conditions météorologiques chaotiques, les deux skieurs avaient il y a deux ans lourdement chuté à pleine vitesse dans le passage de la Hausbergkante.

Si Reichelt s'en était tiré avec quelques contusions, Svindal avait été victime d'une rupture du ligament croisé et du ménisque du genou droit et avait dû mettre fin à sa saison alors qu'il occupait la tête du classement général de la Coupe du monde.

« Malgré l'importance de Kitzbühel pour notre sport et le nombre de spectateurs que cela représente, il faut apprendre des erreurs de 2016 et ne pas chercher à faire courir la course à tout prix » si les conditions ne le permettent pas, estime Reichelt.

Considérée comme une des descentes les plus extrêmes au monde, avec une inclinaison pouvant atteindre plus de 85% et un piste alternant des profils techniques, la Streif fait l'objet d'améliorations constantes de sa sécurité, font valoir les organisateurs dans la station tyrolienne.

Depuis 2016, la Hausbergkante a notamment été équipée de rampes de projecteurs destinés à améliorer la visibilité dans ce passage comprenant un saut crucial.

Deux skieurs avaient dû mettre définitivement fin à leur carrière après de graves chutes dans le saut final de la Streif, situé en aval : le Suisse Daniel Albrecht en 2009, et l'Autrichien Hans Grugger en 2011.

Dans la première descente d'entraînement mardi, avancée d'une heure en raison de la météo, l'Italien Christof Innerhofer détenait le meilleur temps en 1 min 55 sec 46/100, après le passage de 41 skieurs. Reichelt et Svindal pointaient respectivement aux 4e et 7e places.

Benjamin Thomsen a réussi le meilleur temps canadien en se classant 15e (1:56,81).

Outre la descente de samedi, Kitzbühel accueillera un super-G vendredi et un slalom dimanche.