SOELDEN, Autriche - L'Allemande Viktoria Rebensburg a signé sa 14e victoire en carrière lors de la première escale du circuit de la Coupe du monde de ski alpin, samedi, sept ans après avoir gagné son premier slalom géant sur la même piste.

La médaillée d'or aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010 a connu un départ irréprochable en cette saison olympique en battant la détentrice du globe de cristal dans la discipline, la Française Tessa Worley, devant 14 500 spectateurs réunis sur le glacier Rettenbach.

« C'est un très bon résultat et je suis très heureuse, a dit Rebensburg. J'aime les pistes abruptes, et Solden en est une. »

« La deuxième manche a été rocambolesque, a-t-elle ajouté. Je n'aurais jamais cru obtenir ce résultat. »

Classée troisième après la première manche, Rebensburg a haussé la cadence lors de son deuxième passage pour vaincre Worley par 14 centièmes de seconde. La meneuse à l'issue de la première manche, l'Italienne Manuela Moelgg, a fini troisième, à 0,53 seconde.

La championne du classement général l'an dernier, l'Américaine Mikaela Shiffrin, a connu des ennuis en deuxième manche et a abouti en cinquième place, à 0,74 seconde de l'Allemande.

« Je me suis bien entraînée, mais je me sentais un peu crispée aujourd'hui, a confié l'Américaine. Il aurait fallu que je sois détendue en deuxième manche, particulièrement dans la portion cahoteuse du parcours. »

Marie-Michèle Gagnon, de Lac-Etchemin, s'est contentée du 24e temps. Les autres Canadiennes inscrites à cette compétition, Valérie Grenier et Mikaela Tommy, n'ont pas complété la première manche.

« Sölden n’est vraiment pas ma course préférée. C’est la plus difficile parce que ça ne correspond pas à mon style. Je suis une skieuse agressive. Je pousse vraiment fort au départ et j’utilise ma force physique pour produire de la vitesse tandis qu’ici, il faut vraiment avoir une bonne touch. Chaque fois, je tente ma chance et je me dis que, cette année, ça sera mieux ! J’aurais pu mieux faire, mais je ne m’attendais pas à un podium. »

La Québécoise a pris le 15e rang provisoire de la première manche après avoir franchi la ligne d’arrivée en 57,18 s. De retour en piste, l’athlète de 28 ans a enregistré un chrono de 1 min 0,89 s, ce qui lui a donné un temps final de 1 min 58,07 s, bon pour le top-25 de la compétition.

Marie-Michèle Gagnon a accusé un retard de 2,87 secondes sur la gagnante du jour, l’Allemande Viktoria Rebensburg (1 min 55,20 s). La Française Tessa Worley (+0,14 seconde) a mis la main sur l’argent et la meneuse de la première manche, l’Italienne Manuela Moelgg (+0,53 seconde), sur le bronze.

« Ça ne me décourage pas du tout parce que c’est la seule course qui a un parcours comme ça sur le circuit et c’est la première de l’année. Dans ma tête, elle ne faisait pas partie de la saison », a ajouté Gagnon, qui participera au slalom de la Coupe du monde de Levi, en Finlande, avant de se diriger à la Coupe du monde de Killington, aux États-Unis, pour un autre slalom géant et slalom.

Également en action, Valérie Grenier (Mont-Tremblant) et Mikaela Tommy (Gatineau) n’ont pas fini la première descente.

« Le départ était sept portes plus bas à cause du vent. Ça allait super bien dans la partie à-pic avant que je sorte du parcours. En arrivant, ça allait vraiment vite et les portes étaient placées à des endroits difficiles. J’en ai manqué une. Sur le coup, j’étais très fâchée. J’étais 12e avant de sortir de piste. C’est dommage, j’aurais pu avoir un beau résultat, mais j’apprends de cette course », a fait savoir Grenier, qui a comme objectif le top-20 en slalom géant cette saison.

La compatriote de Shiffrin, Lindsey Vonn, qui a décidé de participer à cette épreuve il y a une semaine, n'a pu se qualifier pour la deuxième manche.

« C'était un parcours inhabituel. J'avais du rythme dans les trois premières portes, puis il a fallu négocier une chicane qui nous menait vers les trois portes suivantes, a commenté Vonn. Je n'ai pas été assez agressive. J'ai été trop conservatrice à des endroits où j'aurais dû me porter à l'attaque. Mais c'est un bon début de saison. »

Vonn a choisi de participer au slalom géant même si cette discipline n'est plus sa spécialité.

L'Américaine, qui n'a pu s'entraîner autant qu'elle l'aurait voulu pour cette épreuve, souhaite marquer des points afin d'améliorer sa position de départ lors du slalom géant aux Jeux olympiques de Pyeongchang en février.

« Je voulais être meilleure aujourd'hui, mais j'ai bien skié et je suis en santé, a-t-elle philosophé. J'aurais voulu obtenir des points, mais c'est la vie. »

Rebensburg avait obtenu le titre olympique en slalom géant à Vancouver, avant même d'enlever les honneurs d'une course dans cette discipline sur le circuit de la Coupe du monde. Elle est néanmoins rapidement devenue une spécialiste du slalom géant, comme en témoignent ses 12 victoires dans cette discipline, en route vers l'obtention du petit globe de cristal en 2011 et 2012.

En raison des puissants vents dans la portion supérieure du parcours, les organisateurs ont abaissé le départ peu de temps avant le début de la compétition.

Enjeux olympiques

« Les qualifications olympiques ne me trottent pas dans la tête actuellement. Dans notre équipe, nous n’avons pas dix personnes à battre pour obtenir une des quatre places. J’ai quand même plusieurs chances avant janvier. J’ai déjà fait la moitié des qualifications de la saison passée. Le processus passe avant les résultats ! » a fait savoir Marie-Michèle Gagnon.

Le slalom géant fait partie des six épreuves qui seront présentées aux Jeux olympiques de Pyeongchang 2018. Les skieurs féminins et masculins, qui auront leur billet pour la Corée du Sud, s’élanceront aussi à la descente, au super-G, au slalom, au combiné alpin et à l’épreuve par équipe mixte.

Le Canada pourra envoyer un maximum de 22 athlètes en Asie, soit un maximum 14 femmes et 14 hommes. Quatre représentants du pays par épreuve seront admissibles.

Avec la saison 2017-2018 qui commence, le sort des skieurs n’est pas encore scellé. Tous les résultats des Coupes du monde sont classés selon les systèmes de points de la Fédération internationale de ski (FIS). Les sélections olympiques se font en fonction de ces systèmes.

En ce qui concerne l’épreuve par équipe, seuls les athlètes déjà qualifiés pour les épreuves individuelles seront admissibles. Aux Jeux olympiques, les 16 meilleures équipes au classement des nations de la Coupe du monde de la FIS, en date du 22 janvier prochain, participeront à l’événement.

Il faudra donc attendre à l’hiver 2018 avant de connaître les noms des skieurs qui formeront l’équipe canadienne. La sélection nationale est basée sur les résultats cumulatifs des Coupes du monde de la saison 2016-2017 et 2017-2018 selon un système de pointage de Canada Alpin.

Le slalom géant masculin annulé?

Les skieurs doivent entreprendre leur saison dimanche, avec la tenue du slalom géant à S?lden. Cependant, les mauvaises prévisions météorologiques mettent en doute la tenue de l'événement.

Une violente tempête ainsi que d'importantes chutes de neige sont annoncées pour le glacier Rettenbach, au lendemain de la tenue du slalom géant féminin.

Le directeur du volet masculin de la course, Markus Waldner, a dit que « les prévisions météorologiques sont mauvaises. Nous sommes optimistes, mais devons aussi être réalistes ».

Waldner a mentionné que les dirigeants prendront
vraisemblablement une décision dans ce dossier dimanche matin.


Le départ de la course est prévu vers 10h, et la deuxième manche devrait être présentée trois heures plus tard.

Les Canadiens Phil Brown, Erik Read et Trevor Philp doivent y participer.

Classement :

1. Viktoria Rebensburg (GER) 1:55.20 (55.90 + 59.30)

2. Tessa Worley (FRA) 1:55.34 (56.21 + 59.13)

3. Manuela Moelgg (ITA) 1:55.73 (55.57 + 1:00.16)

4. Stephanie Brunner (AUT) 1:55.91 (56.51 + 59.40)

5. Mikaela Shiffrin (USA) 1:55.94 (55.69 + 1:00.25)

6. Wendy Holdener (SUI) 1:56.31 (57.06 + 59.25)

7. Ragnhild Mowinckel (NOR) 1:56.65 (56.61 + 1:00.04)

8. Kristin Lysdahl (NOR) 1:56.68 (56.42 + 1:00.26)

9. Tina Robnik (SLO) 1:56.75 (57.05 + 59.70)

9. Sara Hector (SWE) 1:56.75 (55.92 + 1:00.83)

11. Ricarda Haaser (AUT) 1:56.82 (57.18 + 59.64)

12. Bernadette Schild (AUT) 1:56.90 (57.87 + 59.03)

13. Elisabeth Kappaurer (AUT) 1:57.00 (57.16 + 59.84)

14. Irene Curtoni (ITA) 1:57.06 (57.33 + 59.73)

14. Estelle Alphand (SWE) 1:57.06 (57.65 + 59.41)

16. Petra Vlhova (SVK) 1:57.20 (57.23 + 59.97)

17. Taina Barioz (FRA) 1:57.45 (57.65 + 59.80)

18. Katharina Truppe (AUT) 1:57.49 (57.40 + 1:00.09)

19. Laura Pirovano (ITA) 1:57.56 (58.15 + 59.41)

20. Carmen Thalmann (AUT) 1:57.79 (57.74 + 1:00.05)

21. Frida Hansdotter (SWE) 1:57.94 (57.15 + 1:00.79)

22. Nina Loeseth (NOR) 1:57.97 (57.32 + 1:00.65)

23. Kristine Gjelsten Haugen (NOR) 1:58.06 (57.65 + 1:00.41)

24. Marie-Michele Gagnon (CAN) 1:58.07 (57.18 + 1:00.89)

25. Asa Ando (JPN) 1:58.46 (58.16 + 1:00.30)

26. Maren Wiesler (GER) 1:58.89 (57.81 + 1:01.08)

27. Elena Curtoni (ITA) 1:58.93 (58.31 + 1:00.62)

28. Meta Hrovat (SLO) 2:01.80 (58.02 + 1:03.78)