Kim Lamarre et Alex Bellemare sous le vent
Ski acrobatique dimanche, 24 janv. 2016. 22:32 jeudi, 12 déc. 2024. 14:48Le vent. Il aura définitivement été le pire ennemi des spécialistes du slopestyle présents à la Coupe du monde de Mammoth, cette semaine, en Californie. En raison des conditions météorologiques désastreuses, les qualifications prévues vendredi ont été reportées à dimanche matin et les athlètes n’ont pu réellement s’entraîner de la semaine.
Malgré tout, la Québécoise Kim Lamarre a réussi à se tailler une place en finale, où elle s’est classée septième avec les 67,20 points que sa première descente lui a permis d’amasser. Sa deuxième tentative s’est terminée rapidement avec une chute sur le deuxième module.
« C’est sûr que je n’étais pas très contente quand je suis tombée sur le deuxième rail, parce que j’avais vraiment bien fait sur le premier. J’ai ralenti un peu, parce que je n’avais pas touché au rail durant la première descente. Je n’ai pas sauté assez haut et j’ai accroché », a expliqué l’athlète de Québec.
« Je suis quand même contente. J’étais tombée au Dew Tour, en décembre dernier, alors c’est encourageant d’atterrir mes descentes et de retrouver mes bonnes sensations. Je pense que d’avoir chuté à ma dernière descente va seulement me rendre plus affamée pour les prochaines compétitions qui s’en viennent », a ajouté la médaillée de bronze des Jeux olympiques de Sotchi.
L’entraîneur de l’équipe canadienne Jean-François Cusson était pour sa part plutôt encouragé par la performance qu’a offerte sa protégée, malgré le peu d’entraînement.
« Kim a très bien skié. Nous n’avons pas pris de risques. Elle a fait une descente un peu plus conservatrice et n’a pas sorti ses nouveaux sauts. La beauté de la chose, c’est qu’elle a quand même réussi à faire la finale avec ses manœuvres conservatrices. Avec les intempéries, le vent, la neige, juste faire la finale c’était très bon. Elle aurait pu se faufiler sur le podium, mais ce sera pour une prochaine fois », a indiqué Cusson.
La finale de l’épreuve du jour s’est terminée de façon très particulière. Après la première descente des femmes, le vent s’est levé et s’est mis à souffler très fort sur la piste de Mammoth, si bien que certaines athlètes étaient très hésitantes à s’élancer dans le parcours. Plusieurs skieuses ont dévalé le circuit sans s’approcher des sauts.
« C’était pratiquement 50-50. Ils auraient pu canceller la deuxième descente de la finale. Honnêtement, c’était très dangereux. Mais bon, il n’y a pas beaucoup de compétitions dans l’année, donc quand tu es en haut tu veux t’essayer », a avancé Cusson.
De telles situations représentent un défi pour un skieur et l’équipe qui l’entoure. « L’athlète peut décider de commencer sa descente et voir si le vent est trop fort pour prendre les sauts. Ça dépend également de son pointage. D’un athlète à l’autre, le vent change. Le slopestyle, c’est très compliqué comme sport. C’est un bon casse-tête… surtout pour les coachs ! »
Malgré les conditions, Kim Lamarre avait pris la décision de s’élancer pour tenter de ravir une place sur le podium. « Kim, je dirais que c’est l’une des filles qui a la meilleure poussée ici. Elle a vraiment une très bonne vitesse. Je pense qu’elle n’aurait pas eu de misère à passer les sauts, mais malheureusement, elle s’est accrochée sur l’un des rails au début, donc ça s’est terminé là pour elle », a dit l’entraîneur.
La compétition a été remportée par la Canadienne Yuki Tsubota, qui avec son très bon pointage de 84,40 pour sa première descente, n’a pas risqué de manœuvre lors de sa deuxième chance. La Suisse Giulia Tanno s’est glissée au deuxième rang (77,40), devançant la Suédoise Emma Dahlstrom (76,20).
Les hommes ont eu aussi souffert des intempéries. Le Québécois Alex Bellemare (Saint-Boniface), éliminé en qualifications, n’y a pas échappé et s’est classé 47e.
« Alex a eu un vent de face durant ses deux descentes. Il allait bien, mais il a atterri le dernier saut sur le haut de l’endroit réservé à l’atterrissage. C’est un peu ça qui l’a tué. Sinon, il avait une belle descente pour faire la finale. Il n’a pas été chanceux avec le vent et ç’a fait la différence », a analysé Cusson.
Les deux plus hautes marches du podium ont été prises d’assaut par un duo américain. Joss Christensen (89,00) a obtenu la meilleure note, suivi de près par Mcrae Williams (88,40). Le Norvégien Oystein Braaten (86,40) s’est glissé au troisième rang.