KITZBBÜHEL - Günter Hujara, directeur de course de la Coupe du monde messieurs de ski alpin, a menacé de disqualifier tout concurrent endossant un sous-pull plastifié, subterfuge qui réduit la résistance à l'air et permet d'aller plus vite lors des épreuves de vitesse.

Le responsable a agité lundi soir un carré bleu du matériau incriminé, un latex, lors de la réunion des chefs d'équipes à Kitzbühel, à la veille du 1re entraînement de la descente la plus prestigieuse du circuit.

La Slovène Tina Maze, qui avait ouvert son survêtement dimanche à l'arrivée du super-G de Cortina d'Ampezzo (Italie), où elle s'était classée 3e, a probablement déclenchée l'ire de Hujara.

Sur la brassière de la skieuse, on pouvait lire « Not your business » (ce ne sont pas vos affaires), en réponse aux Suissesses. Ces dernières avaient porté réclamation après la 2e place de Maze en super-G à Bad Kleinkircheim, en Autriche, le 8 janvier. Selon les Suissesses, Maze portait sous sa combinaison la matière plastique dont Huajara a présenté un échantillon.

Le directeur des courses masculines n'a fait que révéler un secret de polichinelle. Le règlement prévoit que les combinaisons ne doivent pas laisser passer moins de 30 litres d'air par cm2. Or, avec ce sous-pull qui fait ventouse en se collant à la combinaison, ce sont seulement 14 l d'air qui pénètrent, soit un gain non négligeable en aérodynamisme et forcément en centièmes de seconde à l'arrivée.

Si, après examen de l'objet, Maze a été disculpée, conservant le bénéfice de son podium à Bad Kleinkirchheim, l'affaire est en cours chez les messieurs. Les langues se délient et les regards se tournent vers l'Autriche et la Suisse, les deux grosses écuries de la vitesse.

« C'est très bien si la Fédération internationale interdit ces sous-combinaisons. Nous (les Français), on ne les utilise pas. Ce sont les nations qui ont de l'argent qui peuvent développer ce genre de matériau », a expliqué Adrien Théaux, 3e de la descente de Kitzbühel en 2011.

« On réclame depuis longtemps les mêmes combinaisons pour tous », a remarqué Gilles Brenier, directeur de l'équipe de France.