LAHTI (AFP) - Deux affaires de dopage, impliquant le pays hôte, ont discrédité les Championnats du monde de ski nordique en Finlande qui se terminaient dimanche à Lahti: une "catastrophe", selon le président de la Fédération finlandaise Paavo Petaejae.

Après le cas confirmé du skieur de fond Jari Isometsae, 32 ans, deuxième de la poursuite, déchu de sa médaille d'argent et suspendu pour deux ans, des soupçons pesaient dimanche sur un autre skieur finlandais.

Le nom ne devait pas être divulgué avant le résultat de l'analyse de l'échantillon B (contre-expertise), probablement lundi, mais le plus cité était celui de Janne Immonen, 32 ans, membre de l'équipe victorieuse du relais 4x10 km jeudi.

"C'est très triste pour la Finlande et les Championnats du monde" a déclaré le Norvégien Inggard Lereim, vice-président de la commission médicale de la Fédération internationale de ski (FIS). Il a précisé qu'il s'agissait d'un skieur de fond contrôlé lors d'un test régulier, "regrettant profondément" cette nouvelle affaire.

"Nous étions venus avec un grande attente de jeux propres. Le rêve a tourné en cauchemar", a déclaré pour sa part le président de la Fédération finlandaise, visiblement abattu.

Pratiquement l'ensemble de l'équipe finlandaise avait été contrôlé inopinément jeudi par l'Agence mondiale antidopage (AMA) à l'exception d'Immonen et de Samppa Lajunen, qui participait au combiné nordique.

Immonen, conformément au règlement, a été contrôlé par la Fédération internationale de ski (FIS) après la médaille d'or du relais finlandais. Lajunen n'était pas à Lahti ce jour, mais chez lui à Jyvsaeskylae.

M. Petaejae, un avocat, a simplement déclaré quant à l'identité du suspect, qu'il ne s'agissait pas du triple champion du monde de 1999 et membre du relais victorieux à Lahti, Mika Myllaelae, 31 ans, qui n'était pas au départ de l'ultime épreuve de ski de fond, le 50 km libre dimanche, couru par un grand froid.

"Pas de culture dopage"

La Fédération finlandaise, comme une semaine plus tôt, avait pris la fuite en avant dimanche après les rumeurs persistantes concernant un nouveau cas de dopage. Dans un communiqué, elle a annoncé que la FIS l'a informée dimanche d'un "problème" avec le contrôle antidopage d'un skieur masculin.

Jari Isometsae, avait été contrôlé positif à l'issue de l'épreuve de fond 15 km classique jeudi 15 février, jour de l'ouverture des Mondiaux de Lahti, puis à l'issue de la poursuite le samedi suivant.

Son analyse d'urine avait décelé le produit prohibé hydroxyethyl starch (HES), qui augmente le volume du plasma.

Les deux médecins de l'équipe finlandaise de ski de fond ont démissionné samedi soir dans le cadre de l'affaire Isometsae. Les docteurs Pirkka Maekelae et Juha-Pekka Turpeinen se sentaient mis en cause dans le traitement de ce cas.

L'entraîneur en chef de l'équipe de ski de fond de la Finlande, Kari-Pekka Kyroe, a pris "l'entière responsabilité". Il a affirmé que, contrairement aux informations divulguées précédemment, aucune décision n'a déjà été prise concernant le licenciement de membres de l'encadrement.

Il s'est donné 24 heures de réflexion pour dire s'il va démissionner ou non. "A l'exception de ces deux cas, il n'y a pas de +culture du dopage+ au sein de l'équipe finlandaise", a-t-il affirmé.

Si le cas devait se confirmer, la Finlande perdrait sa médaille d'or du relais. Le titre échouerait à la Norvège, devant la Suède et l'Allemagne, qui avait terminé quatrième.

Le monde du ski nordique a déjà été secoué par plusieurs cas de dopage au cours de ces dernières années. Avec notamment le premier cas de dopage en saut à skis pour le Russe Dimitri Vassiliev, contrôlé positif au furosémide le 4 janvier à Innsbruck (Autriche) et suspendu début février par la FIS.