Un labo fait trembler l'Allemagne
Ski mercredi, 16 janv. 2008. 12:19 samedi, 14 déc. 2024. 16:50
BERLIN - Après avoir assisté à la chute de son cyclisme, rongé par le dopage, l'Allemagne retenait son souffle mercredi: ses biathlètes et skieurs de fond, autres fiertés nationales, ont-ils, eux aussi, amélioré leurs performances, cette fois grâce à un laboratoire autrichien ?
Après l'affaire Fuentes, l'affaire Humanplasma ? Déjà dans le collimateur de l'Agence mondiale antidopage (AMA) et de la justice autrichienne, ce laboratoire, situé à Vienne, aurait, selon la chaîne de télévision publique ARD, vu transiter 30 sportifs de haut niveau pour des opérations de dopage sanguin.
L'ARD met en cause des coureurs cyclistes professionnels comme le Danois Michael Rasmussen, le Néerlandais Michael Boogerd et le Russe Denis Menchov, qui ont tous démenti, mercredi, avoir franchi la porte du laboratoire viennois.
La télévision publique accuse également des biathlètes et des fondeurs.
Or, à chaque grand rendez-vous, ces deux disciplines apportent à l'Allemagne son lot de médailles olympiques et de titres mondiaux.
Elles ont aussi une sulfureuse réputation avec des scandales récurrents, comme ces biathlètes et fondeurs autrichiens qui avaient installé dans leur logement, durant les jeux Olympiques d'hiver 2006, un mini-laboratoire pour procéder à des transfusions sanguines.
Werner Franke, très réputé expert de la lutte antidopage en Allemagne, n'hésite pas à faire du ski de fond et du biathlon "les sports les plus salis par le dopage, juste derrière le cyclisme".
Le gouvernement intervient
"Nous disposons d'informations prouvant qu'il y a eu dans ce laboratoire de Vienne des opérations similaires à celles réalisées dans le cabinet du Dr Fuentes", a affirmé Hajo Seppelt, le journaliste d'ARD en charge des enquêtes sur le dopage.
Si M. Seppelt refuse encore de citer des noms pour protéger ses informateurs menacés, selon lui, par les mafias russe et ukrainienne, ses accusations ne sont pas passées inaperçues dans un pays encore traumatisé par les affaires Ullrich et Telekom.
La Fédération allemande de ski a réagi la première: "Nous n'avons aucune information concrète sur la possible implication de certains de nos athlètes", a-t-elle martelé dans un communiqué, où elle assure avoir contacté les autorités antidopage, allemandes et internationales, ainsi que les autorités autrichiennes.
Le Comité international olympique (CIO) s'est, lui aussi, rapidement emparé de l'affaire par le biais de son vice-président, l'Allemand Thomas Bach, qui est également président du Comité olympique allemand.
Il a adressé un courrier au Secrétaire d'Etat autrichien aux Sports, Reinhold Lopatka, après discussion avec le président du CIO, Jacques Rogge, demandant d'"éclaircir au plus vite" cette affaire.
Comme s'il ne voulait pas être accusé de laxisme, le gouvernement allemand a fait savoir mercredi en fin d'après-midi qu'il était entré en contact avec son homologue autrichien.
Sûre de ses athlètes, la Fédération allemande de ski a décidé de porter plainte contre la rédaction d'ARD: "Cette suspicion détruit nos athlètes et notre sport", a-t-elle regretté.
Après l'affaire Fuentes, l'affaire Humanplasma ? Déjà dans le collimateur de l'Agence mondiale antidopage (AMA) et de la justice autrichienne, ce laboratoire, situé à Vienne, aurait, selon la chaîne de télévision publique ARD, vu transiter 30 sportifs de haut niveau pour des opérations de dopage sanguin.
L'ARD met en cause des coureurs cyclistes professionnels comme le Danois Michael Rasmussen, le Néerlandais Michael Boogerd et le Russe Denis Menchov, qui ont tous démenti, mercredi, avoir franchi la porte du laboratoire viennois.
La télévision publique accuse également des biathlètes et des fondeurs.
Or, à chaque grand rendez-vous, ces deux disciplines apportent à l'Allemagne son lot de médailles olympiques et de titres mondiaux.
Elles ont aussi une sulfureuse réputation avec des scandales récurrents, comme ces biathlètes et fondeurs autrichiens qui avaient installé dans leur logement, durant les jeux Olympiques d'hiver 2006, un mini-laboratoire pour procéder à des transfusions sanguines.
Werner Franke, très réputé expert de la lutte antidopage en Allemagne, n'hésite pas à faire du ski de fond et du biathlon "les sports les plus salis par le dopage, juste derrière le cyclisme".
Le gouvernement intervient
"Nous disposons d'informations prouvant qu'il y a eu dans ce laboratoire de Vienne des opérations similaires à celles réalisées dans le cabinet du Dr Fuentes", a affirmé Hajo Seppelt, le journaliste d'ARD en charge des enquêtes sur le dopage.
Si M. Seppelt refuse encore de citer des noms pour protéger ses informateurs menacés, selon lui, par les mafias russe et ukrainienne, ses accusations ne sont pas passées inaperçues dans un pays encore traumatisé par les affaires Ullrich et Telekom.
La Fédération allemande de ski a réagi la première: "Nous n'avons aucune information concrète sur la possible implication de certains de nos athlètes", a-t-elle martelé dans un communiqué, où elle assure avoir contacté les autorités antidopage, allemandes et internationales, ainsi que les autorités autrichiennes.
Le Comité international olympique (CIO) s'est, lui aussi, rapidement emparé de l'affaire par le biais de son vice-président, l'Allemand Thomas Bach, qui est également président du Comité olympique allemand.
Il a adressé un courrier au Secrétaire d'Etat autrichien aux Sports, Reinhold Lopatka, après discussion avec le président du CIO, Jacques Rogge, demandant d'"éclaircir au plus vite" cette affaire.
Comme s'il ne voulait pas être accusé de laxisme, le gouvernement allemand a fait savoir mercredi en fin d'après-midi qu'il était entré en contact avec son homologue autrichien.
Sûre de ses athlètes, la Fédération allemande de ski a décidé de porter plainte contre la rédaction d'ARD: "Cette suspicion détruit nos athlètes et notre sport", a-t-elle regretté.