Un nouveau chapitre s'amorce pour les bosseuses québécoises
Ski acrobatique vendredi, 12 déc. 2014. 09:10 jeudi, 12 déc. 2024. 08:20
Montréal – Ces prochains mois, les bosseuses québécoises Justine, Chloé et Maxime Dufour-Lapointe, Christel Hamel et Audrey Robichaud ainsi que la Britanno-Colombienne Andi Naude parcourront la planète au rythme du circuit de la Coupe du monde de ski acrobatique. Premier arrêt : Ruka, en Finlande, où une épreuve de bosses en parallèle sera disputée samedi.
« Nous avons vécu de belles choses durant les quatre dernières années. C’est un chapitre qui se termine et nous en commençons un nouveau. C’est excitant. Ce sera tout un défi cette année, mais un beau défi », a mentionné la médaillée d’or des Jeux olympiques de Sotchi, Justine Dufour-Lapointe.
La saison qui s’amorce sera notamment marquée par les Championnats du monde qui seront présentés à Kreischberg, en Autriche.
Troisième en simple aux Mondiaux de 2013, Justine Dufour-Lapointe aspire à nouveau au podium, mais espère toutefois changer de couleur. « C’est sûr que je vise plus haut! »
Médaillée en duels lors des deux derniers championnats du monde, dont une victoire en 2013, Chloé souhaite pour sa part conserver cette constante. « Cette saison, je veux montrer aux juges que j’ai un côté nouveau. Je veux leur montrer que j’ai évolué depuis les Jeux. »
Après être montée trois fois sur le podium en Coupe du monde la saison dernière, Maxime veut quant à elle poursuivre cette lancée. « J’ai terminé la dernière saison en voulant plus. J’ai beaucoup travaillé sur ma vitesse et la fluidité de mes virages. »
Malgré le tourbillon médiatique dans lequel les trois sœurs ont été plongées après les Jeux de Sotchi, l’entraînement est resté au cœur de leurs priorités. « Nous avons fait des choses extraordinaires, mais nous sommes d’abord des athlètes. C’est notre rôle numéro un et nous nous y consacrerons à 100% pour les quatre prochaines années », a souligné l’aînée.
Des tapis rouges aux campagnes publicitaires, la popularité des Dufour-Lapointe ne fait que s’accroître. « C’est nouveau pour nous alors il faut nous adapter. Mais c’est quand même un choc de se voir sur un abribus », a raconté Chloé en riant.
Les projecteurs risquent d’être encore braqués sur les Montréalaises en Coupe du monde. « Peut-être qu’il y aura plus de paires d’yeux pour surveiller nos résultats, mais la clé a toujours été de nous amuser sur la piste », a affirmé la médaillée d’argent des Jeux de Sotchi.
« Il ne faut pas oublier les raisons pour lesquelles nous avons commencé à skier, a ajouté Justine. Nous aimons skier, nous aimons la compétition et nous voulons tout donner pour être fières de nous. »
« Chaque fois où nous nous sommes démarquées sur le circuit, c’est parce que nous nous étions données à 100% sur la piste tout en étant pleinement nous-mêmes. C’est de cette façon que nous allons continuer », a renchéri Maxime.
Du nouveau pour Audrey Robichaud
Vétérane de l'équipe nationale, Audrey Robichaud entamera sa 11e saison en Coupe du monde. « L’objectif reste le même. Je veux monter sur le podium et bien skier. ».
La résidente de Québec a même ajouté un nouveau saut, un cork 720 (deux rotations exécutées autour d’un axe frontal). « C’est un tout nouveau saut pour moi. C’est vraiment le fun de pouvoir continuer de progresser. »
Il devrait remplacer son back full (pirouette arrière jumelée à une vrille), qu’elle trouvait moins constant, même s’il est sur sa liste depuis quelques années. « Je suis maintenant un peu plus confiante. Je sens que je vais être capable d’être compétitive. Mes camps ont très productifs, ce qui me fait sentir prête pour le début de la saison. »
Membre de la délégation canadienne aux Jeux de Turin et de Sotchi, Robichaud ne sait pas si elle complètera le nouveau cycle olympique. « Pour l’instant, je ne dis pas non et je ne dis pas oui. Je vais prendre les saisons une à la fois », a conclu la skieuse de 26 ans.
De nouveaux entraîneurs
Le départ des entraîneurs de l’équipe féminine Jean-Paul Richard (au Comité olympique canadien) et Marc-André Moreau (nouvellement directeur de la haute performance en bosses et sauts à l’Association canadienne de ski acrobatique) a fait place à l’arrivée de Michel Hamelin, ancien entraîneur du champion olympique Alexandre Bilodeau, et de Vincent Sigouin, ancien membre de l’équipe nationale de bosses.
« Ç’a été un peu une surprise lorsque Jean-Paul et Marc-André ont annoncé qu’ils quittaient, mais je suis contente qu’on soit allé chercher Michel Hamelin. C’est un gars d’expérience qui connait beaucoup le sport. Il est très technique alors c’est un plus pour nous », a mentionné Robichaud.
Pour ce qui est de Vincent Sigouin, ce sont un peu des retrouvailles entre Robichaud et lui. « J’ai commencé sur l’Équipe du Québec avec lui, puis nous avons fait l’équipe nationale ensemble. Nous avons vraiment commencé ensemble alors ça fait bizarre un peu, mais j’ai une bonne relation avec lui. On dirait que c’est d’abord mon ami et ensuite mon entraîneur, ce qui fait en sorte que nous nous disons les vraies affaires. »
Très attachées à leurs anciens entraîneurs, les sœurs Dufour-Lapointe admettent avoir dû faire leur deuil. « Ç’a été un gros changement. Il faut apprendre à les connaître et eux à nous connaître », a mentionné Chloé.
L’adaptation se poursuivra tout au long de la saison. « Ma relation avec mes nouveaux entraîneurs est un nouveau défi. Je vais mettre beaucoup d’énergie là-dessus, car je sais que cela va me mener plus loin », a expliqué Justine.
« Nous allons grandir là-dedans. J’ai hâte de voir comment ça va se passer dans le portillon de départ à Ruka », a conclu Chloé.