Sarah Bennett se souvient de la première fois où elle a rencontré la skieuse Marie-Michèle Gagnon lors d’un Gala Skibec, il y a maintenant une dizaine d’années. La fin de semaine passée, voilà qu’elle prenait part à une première Coupe du monde aux côtés de Gagnon, elle qui atteindra samedi le cap des 250 départs dans le circuit.

« Elle ne s’en rappelle probablement pas! Je devais avoir 7 ou 8 ans à l’époque », se remémore Sarah Bennett, en entrevue avec Sportcom pour commenter son baptême du feu en Coupe du monde.

« On va s’en souvenir longtemps (de cette Coupe du monde), mais pour des raisons différentes. C’est spécial de voir qu’on vit des moments très importants toutes les deux. »

C’est à l’occasion du premier super-G du calendrier 2021-2022, présenté à Lake Louise, en Alberta, que Bennett a effectué ses débuts en Coupe du monde dimanche passé. Même si elle a chuté et n’a pas été en mesure de terminer le parcours, la skieuse de 20 ans ne retient que du positif de cette expérience et se dit soulagée d’avoir évité une grave blessure.

Vétérane de l’équipe nationale, Marie-Michèle Gagnon est allée lui glisser quelques mots à la fin de l’épreuve.

« Elle est venue me voir et m’a dit de ne pas m’inquiéter. On a parlé un peu et ça m’a aidé à remettre les choses en perspective. […] Au final, elles (les athlètes) sont toutes passées par là et je sentais que je méritais ma place. C’est très motivant comme expérience. »

Cette première sortie au sein de l’élite mondiale représente beaucoup pour Sarah Bennett, qui dévale les pentes en compétition depuis l’âge de 4 ans. Elle ne se souvient plus de ses premières courses, mais sait pertinemment qu’elle aspire à atteindre le plus haut niveau depuis très longtemps.

« C’est le rêve d’une vie! C’est depuis que j’ai de la mémoire que je sais que c’est ça mon rêve! Ce n’est pas un rêve accompli, parce que c’est juste le début d’un cheminement, mais c’est le début de quelque chose d’incroyable », a soutenu l’athlète de Stoneham-et-Tewkesbury.

Dimanche, elle a aperçu des spectateurs brandir des affiches pour l’encourager au bas de la piste. D’autres membres de l’équipe nationale étaient sur place, tout comme son père, sa mère et sa sœur.

« Ç’a été une journée remplie d’émotions et d’être au Canada pour la vivre, c’était vraiment spécial. Le fait de regarder dans la foule et d’y voir mes amis, mes coéquipiers et ma famille, ça m’a vraiment émue. Je ne pouvais pas renier ces émotions-là, tout le monde les vivait avec moi, dans le moment présent. »

L’accomplissement d’un modèle

Samedi, à la Coupe du monde de Saint-Moritz, l’épreuve de super-G marquera le 250e départ de Marie-Michèle Gagnon. L’athlète originaire de Lac-Etchemin enfile les courses depuis 2008 et compte 5 médailles à son actif, soit deux d’or et trois de bronze. Sa plus récente a été remportée l’hiver dernier en super-G, à Garmisch-Partenkirchen.

Celle qui a également participé à sept Championnats du monde au cours de sa carrière tentera de répondre aux critères de qualification olympique en se hissant deux fois parmi le top-15. Elle pourrait ainsi skier à ses troisièmes Jeux olympiques après ceux de Vancouver et de Sotchi. Blessée, elle avait raté ceux de Pyeongchang en 2018.

En côtoyant les meilleures skieuses au monde, Sarah Bennett a rejoint celles qu'elle regardait à la télévision depuis plusieurs années. À leurs côtés, le week-end dernier, elle a été secouée par cette vaste expérience qui lui a sauté aux yeux.

« Il y a beaucoup de monde au sommet, avec les caméras et les tentes. T’essayes de ne pas y penser, mais c’est vraiment intimidant, a-t-elle confié. Tout le monde est très sérieux et j’ai été impressionnée par le professionnalisme de chacune. »

Pendant que sa compatriote s’apprête à passer la barre des 250 Coupes du monde, Bennett se concentrera plutôt sur sa saison en Coupe Nor-Am, où elle souhaite peaufiner ses habiletés dans les différentes disciplines de technique et de vitesse.

« Il y a beaucoup de courses cette année où je pense que je peux bien faire. J’arrive dans le circuit Nor-Am avec une confiance que je n’ai jamais eu avant et c’est excitant d’y aller en sachant que je pourrais gagner. »

Sa prochaine compétition aura lieu en janvier. D’ici là, elle gardera un œil sur Gagnon, espérant du même coup suivre ses traces dans les prochaines années.