VAL-D'ISERE (AFP) - L'ordinaire pour Hermann Maier et l'exceptionnel pour le Français Frédéric Covili: l'Autrichien a dominé, dimanche à Val-d'Isère, le slalom géant de la Coupe du monde de ski alpin, devant deux de ses compatriotes, alors que le Savoyard a terminé cinquième avec le dossard 40.

Paradoxalement, ce nouveau triomphe (Heinz Schilchegger, 2e, et Andreas Schifferer, 3e) de la Wunderteam a été moins étendu que d'habitude. Le jeune loup Benjamin Raich n'a pas mordu (12e), ni Christian Mayer (13e). Stephan Eberharter, dauphin la veille de Maier dans la descente, est tombé dans la seconde manche.

Dans cet espace libéré, plusieurs étrangers se sont engouffrés avec appétit. Le plus méritant a été probablement le Français Frédéric Covili, 25 ans. Le skieur des Menuires a choisi son jour et son public pour rappeler qu'il fut, en 1994, double champion du monde juniors (slalom et combiné).

"La façon dont il a géré la seconde manche est remarquable. Après des années difficiles, il est en train de revenir", a souligné l'entraîneur des Français, l'Italien Severino Bottero.

La performance du Savoyard, qui n'avait jamais fait mieux que 9e en Coupe du monde (slalom de Beaver Creek, en 1995), a atténué les déceptions causées par Joël Chenal et Vincent Millet, rapidement éliminés.

Plus confidentiel qu'un nouveau championnat d'Autriche, le podium a consacré trois représentants de la province de Salzbourg. Schilchegger et Maier s'entraînent parfois ensemble à Obertauern, alors que le premier et Schifferer ont été copains d'école pendant cinq ans.

Deux ans séparent l'aîné, Maier (28 ans depuis jeudi), du cadet, Schifferer (26 ans). Mais, sur la piste Oreiller-Killy, le meilleur skieur du monde a tenu à marquer les différences, infligeant respectivement 1 sec 36/100e et 1 sec 37/100e à ses voisins et vassaux.

En ce même lieu, il y a 3 ans, Maier, qui commençait alors à affirmer sa suprématie, avait déjà remporté le géant. Mais il avait été disqualifié pour avoir déchaussé avant la ligne rouge. "Aujourd'hui, j'ai embrassé la ligne. Mais c'était spontané et non pas planifié", a-t-il déclaré.

"Cela a été une super course. C'est ma cinquième victoire. Je n'ai jamais réalisé un si bon début de saison. J'espère que je vais pouvoir garder cette forme jusqu'aux Championnats du monde de St Anton", a-t-il ajouté. Le lauréat aurait pu dire aussi 33, comme le nombre de ses succès en Coupe du monde depuis 4 saisons.

"Partir avec le numéro un était un avantage certain. Tout s'est bien passé, du piquetage aux conditions de course", a encore souligné le skieur de Flachau. La manche initiale avait été dessinée par Herbert Mandl, l'entraîneur des polyvalents autrichiens. Ouvert et rapide, le tracé a exalté les qualités du double champion olympique 1998 et du monde 1999.

Sur le second tracé plus technique du Suisse Osi Inglin, qui a naturellement favorisé le vétéran Michael Von Gruenigen, le lauréat a encore réussi le meilleur chrono.