RIO DE JANEIRO (AFP) - Les 170 millions de Brésiliens, le président Fernando Henrique Cardoso en tête, ont fêté au cri de "pentacampeao" (5 fois champion) le triomphe de la "seleçao" dimanche à Yokohoma, où le Brésil a remporté la Coupe du monde 2002 de soccer en battant l'Allemagne (2-0).

"Aujourd'hui c'est un jour de gloire, de gloire pour notre soccer, nos joueurs et le Brésil", a déclaré le président Cardoso à la presse à Brasilia.

Il a précisé avoir parlé au téléphone avec plusieurs des joueurs tels que Ronaldo et Cafu et avec le président de la Condéfération brésilienne de soccer, Ricardo Texeira.

"Je leur ai dit que le pays était ému et les ai remerciés pour la victoire", a conclu le président, qui leur avait déjà envoyé un message de félicitations à l'issue de la rencontre.

"Vous avez montré avec talent, enthousiasme et esprit d'équipe que notre soccer continue à être le meilleur du monde", soulignait le texte.

Au coup de sifflet final, le cri "Brasil (prononcer Brasiou) pentacampeo!" a résonné à l'unisson du nord au sud de cet immense pays.

La fête du 'penta' commençait et allait durer toute la journée. Il fallait en profiter car lundi sera "un jour de travail normal" dans le pays, a annoncé la présidence. Cependant, mardi, jour où la seleçao passera à Brasilia, sera férié pour les fonctionnaires.

Samba à Copacabana

A la fin du match, les gens qui pour la plupart l'avaient regardé chez eux, sont descendus dans les rues des grandes villes, absolument désertes jusque là. Ils venaient se joindre au carnaval des supporteurs massés devant les quelques écrans géants installés par les mairies à des endroits stratégiques.

A Rio de Janeiro, sur la plage de Copacabana, les milliers de supporteurs se sont laissés entraîner par les percussions d'une école de samba.

"Le soccer au Brésil fait oublier tous les problèmes", se réjouisaient des supporteurs tandis que d'autres, plus timides, pleuraient de joie dans un coin.

A Blumenau, capitale "germanique" du Brésil où vivent plus de 100.000 habitants d'origine allemande sur un total de 250.000, les habitants ont soutenu sans états d'âme, avec passion, la Seleçao en allant de temps à autre puiser dans les barriques de bières installées sur des "bierwagen" aux couleurs des deux équipes finalistes.

A Sao Paulo, une véritable marée humaine a envahi au son de la samba, l'Avenue Paulista, la principale artère qui traverse le centre financier de la la ville.

"Le monde est à nous!"

A Salvador de Bahia (nord-est), les puissants tams tams du groupe Olodum ont rythmé la victoire sur la Place du Pelourinho, dans le centre historique de la ville et à Belem do Para (Amazonie), l'avenue centrale a été envahie par 70.000 supporteurs qui ont dansé la samba et le "carimbó" (un rythme amazonien).

Le "penta" a été salué dès dimanche dans des éditions spéciales de la presse brésilienne qui relèvent "le retour" de Ronaldo (Il Fenomeno) et le traite de "héros", lui l'auteur des deux buts du triomphe sur l'Allemagne.

"Seul le Brésil est penta!", exulte à la Une O Globo qui exhibe deux grandes photos, l'une du capitaine Cafu portant le trophée à bout de bras et l'autre d'un but de Ronaldo avec la légende "Le monde est à nous!".

"Ronaldo nous a donné la Coupe!", a titré O Estado de Sao Paulo qui souligne dans son cahier sportif qu'"en marquant 12 buts dans trois Coupes du monde, Ronaldo a égalé Pelé qui en a marqué autant en 1958 et 1970".

"Le monde est vert et jaune!" a titré le journal sportif Lance qui souligne que Ronaldo a été "l'homme, l'as, le meilleur buteur et le génie de la Coupe".

"Le monde aux pieds du Brésil" et "Ronaldo est le héros du penta", a titré Jornal do Brasil en saluant le "soccer cinq étoiles du Brésil".

Les commentateurs sportifs soulignent à la radio et la TV que Ronaldo "revient de loin" et que beaucoup doutait de sa récupération.