YOKOHAMA, Japon (AFP) - Bruyants et démonstratifs, les fans du Brésil et de l'Allemagne, maillots jaunes à parement vert côtoyant ceux blancs à parement noir, ont commencé à envahir dès dimanche matin les abords du stade de Yokohama, près de Tokyo, en long prélude à la finale du Mondial-2002 de soccer.

Carnaval aussi improvisé qu'enfièvré malgré la fine pluie en attendant que sonne 20h00 (11h00 GMT), l'heure du coup d'envoi, et que tombe en apothéose le rideau sur la première Coupe du monde organisée en Asie, par la Corée du Sud et le Japon.

Au nombre, avantage certain pour les Brésiliens. Rien de très étonnant dans la mesure ou l'archipel nippon abrite une communauté de quelque 220.000 immigrés brésiliens, la troisème minorité du pays après les Coréens et les Chinois.

"C'est le jour le plus excitant de ma vie. Je sens en moi comme un volcan. Aujourd'hui, nous allons écrire l'histoire", proclame Ricardo Kenzi, un ouvrier brésilien de 20 ans en agitant son drapeau.

Avant que les géants n'entrent dans l'arène, les organisateurs ont prévu un défilé des drapeaux de toutes les sélections ayant pris part à cette 17e édition de l'événement sportif le plus médiatisé au monde. "Deux gigantesques drapeaux pour l'Allemagne et le Brésil, entourés de ceux, plus petits, des autres nations", explique Noumi Natsuka, l'une des porteuses de bannières.

Bruit et couleurs

Shingo Katsutami et Fuminori Sugiyama, deux étudiants, campent devant le stade de Yokohama depuis samedi soir. Ils attendent le match. Ses échos seulement car ils n'ont pas pu avoir de billet d'entrée.

"On est là pour l'ambiance. La Coupe du monde est un événement que l'on ne vit dans son pays qu'une fois dans sa vie", explique Katsutami, 17 ans, son poncho de pluie couvert d'emblèmes aux couleurs de l'Allemagne. "J'adore le soccer et j'ai supporté l'Allemagne depuis le début. Ils sont vraiment sympathiques", confie-t-il.

Son copain Sugiyama est, lui, pro-Brésilien. "Le Brésil est l'équipe-reine du soccer international", déclare-t-il, péremptoire, vêtu comme son camarade mais aux couleurs de la Seleçao.

"3-0 pour le Brésil", lance-t-il. "2-1 pour l'Allemagne", rétorque Katsutami.

Les 3,5 millions d'habitants de Yokohoma ont semblé plutôt se réjouir de l'explosion de bruit et de couleurs qui a bouleversé l'habituelle quiétude du dimanche matin.

Nao Tozawa, un père de famille, avoue qu'il était un peu préoccupé avant le Mondial par la crainte de voir des bandes de hooligans débarquer dans la ville mais la tranquillité qui a régné pendant l'épreuve l'a bien vite rassuré.