LISBONNE (AFP) - Miné par une piètre fin de saison avec le Real Madrid et perturbé par la campagne médiatique autour de ses frasques extraconjugales présumées, David Beckham, en dépit de ses promesses, a manqué son Euro-2004 de soccer, entraînant dans sa chute une équipe d'Angleterre pourtant séduisante.

Vendredi, au lendemain de la douloureuse élimination en quart de finale contre le Portugal, au stade da Luz de Lisbonne (2-2 a.p., 5 t.a.b. à 6), le capitaine anglais, fidèle à ses habitudes, a néanmoins cherché à rebondir, précisant qu'il entendait tenir la barre jusqu'au Mondial-2006 en Allemagne.

Pour autant, ce sont deux images d'échec qui s'imposent au moment de dresser son bilan au Portugal: un penalty et un tir au but ratés.

Le penalty, au stade da Luz - déjà -, arrêté par le gardien français Fabien Barthez dans le cadre des débuts malheureux de l'Angleterre dans la compétition (défaite 1-2 contre la France dans le temps additionnel). Le tir au but, jeudi lors de la séance fatidique et finalement fatale, avec un tir qui fuit le cadre de Ricardo.

Deux actions qui bornent le parcours de l'Angleterre dans l'épreuve et symbolisent le rôle du capitaine anglais, soucieux de se maintenir sur le devant de la scène en dépit de mauvais présages.

Dès l'épisode du 13 juin contre la France, le milieu de terrain du Real Madrid avait donné le ton: "J'ai suffisamment confiance pour tirer les penalties, et donc je continuerai", avait-il rétorqué à l'attention de ceux qui le voyaient rentrer dans le rang après cette mésaventure. Un échec sur penalty qui s'ajoutait à celui vécu fin 2003 lors d'un match de qualification décisif en Turquie.

Contre la Suisse (3-0), le 17 juin, et la Croatie (4-2), le 21, Beckham a ensuite enchaîné deux prestations sans relief, laissant l'Angleterre s'enflammer pour son jeune coéquipier Wayne Rooney, 18 ans.

"Je ne renoncerai pas"

Mais le Madrilène, pour qui "remporter un titre avec (son) pays dépasserait tout le reste", pensait attendre son heure: "Je sens que mon meilleur soccer est à venir dans ce tournoi", déclarait-il à la veille du choc contre l'hôte portugais.

Décevant durant toute la rencontre, l'ex-idole d'Old Trafford a malgré tout tenu à prendre ses responsabilités en tirant le premier tir au but de la séance, avec le sort que l'on connaît. "J'ai pris appui et le ballon est immédiatement monté", a-t-il commenté par la suite, évoquant comme son sélectionneur le mauvais état de la pelouse à l'endroit du point de penalty.

Vendredi, il s'est encore acquitté de son rôle de capitaine, prenant la défense de ses coéquipiers. "Evidemment, cette élimination est décevante, mais chaque joueur a tout donné. (...) Nous avons une belle équipe, mais vous ne pouvez rien sans un peu de chance", a-t-il expliqué, avant de préciser ne pas vouloir "trouver d'excuses". "Les Portugais ont très bien joué, ils ont su garder le ballon et je leur souhaite bonne chance".

Mais surtout, sur un registre plus personnel, le joueur du Real est apparu tel qu'en lui-même. "J'ai vécu des choses plus bouleversantes dans ma vie. Je suis une personne solide, a-t-il souligné. A chaque fois que quelqu'un cherche à m'atteindre par des critiques, je reviens toujours, prêt à me battre."

Le capitaine anglais s'est ainsi immédiatement fixé un nouvel objectif: guider la sélection anglaise jusqu'au Mondial-2006 en Allemagne.

"Je suis fier d'être le capitaine de l'Angleterre et je ne renoncerai pas à ce statut sauf sur demande du sélectionneur", a-t-il clamé. Du Beckham dans le texte.