PARIS (AFP) - Les jeunes "Gunners" d'Arsenal peuvent viser la première demi-finale de C1 de l'histoire du club après avoir sermonné la Juventus Turin (2-0), une "Vieille Dame" dépassée qui a fait un peu plus que son âge, mardi à Londres en quarts de finale de Ligue des champions de soccer.

Le retour de Patrick Vieira à Arsenal, où il a passé neuf ans, a été gâché par l'héritier désigné du Français, Cesc Fabregas. L'irrespectueux, du haut de ses 18 ans, a été le "Monsieur plus" d'Arsenal: ratisseur, buteur et passeur. "Si nous jouons comme ça à Turin, nous devrions passer", a déclaré l'Espagnol.

A Lisbonne, l'autre quart de finale s'est résumé à un festival d'occasions manquées du FC Barcelone en première période contre le Benfica, heureux de s'en tirer à bon compte et de pouvoir se préserver une chance de qualification. Au retour au Camp Nou, mercredi prochain, le Barça devra régler sa mire.

Maladresse ou malchance ? A l'image de ces deux ballons expédiés sur le poteau de Benfica en moins d'une minute, à l'heure de jeu, le manque de réalisme du Barça a en effet été patent. Les actions du quatuor offensif barcelonais Deco-Ronaldinho-Eto'o-Larsson sont restées stériles sous les yeux de 65.000 spectateurs qui ont créé une ambiance européenne des grands soirs.

199e but pour Henry

A Highbury, qui n'a donc peut-être pas encore vécu le dernier match européen de son histoire presque centenaire, la Juventus n'a jamais paru en mesure de déstabiliser une équipe d'Arsenal volontaire et joueuse.

Au milieu de terrain, les Fabregas, Reyes (22 ans) et Hleb (24 ans), bien aidés par un Pires subitement rajeuni, ont même donné le tournis aux briscards turinois Vieira, Camoranesi et Emerson (tous 29 ans).

Devant, le soliste David Trezeguet a été complètement sevré de ballon pour son 200e match avec les Bianconeri. Pas comme son compatriote et ami Thierry Henry, très en vue à l'autre bout du terrain et qui a pu inscrire le 199e but de sa carrière de "Gunner", le deuxième d'Arsenal.

La suprématie anglaise s'est manifestée dans les chiffres: huit tirs cadrés à un et seulement 13 fautes commises contre 27 à une Juve qui n'arrivait même plus à écoper en fin de match, à cause de failles béantes dans sa défense.

"Notre performance a été parfaite, a réagi Arsène Wenger. Nous avons été disciplinés défensivement et nous avons joué le football que nous voulions. Mon seul regret, c'est qu'il y avait la place pour un autre but d'Arsenal."

En plus de se montrer décevante, loin, très loin de son statut de facile leader du championnat d'Italie, la Juve a perdu deux éléments de poids en vue du retour: Camoranesi (exclu) et Vieira (averti et suspendu). Zebina, bêtement expulsé, ne sera pas non plus du match retour mercredi. Sans Del Piero, toujours blessé, la tâche s'annonce plus que rude pour la Juve.