BERLIN (AFP) - Le tenant du titre brésilien ne disputera pas le match d'ouverture du Mondial-2006 de soccer, une première depuis 1974, mais l'Allemagne, à qui échoît cette tâche en tant que pays organisateur, devra se méfier face au Costa Rica, car ces rencontres ont rarement souri aux favoris.

La France, battue d'entrée par le Sénégal en ouvrant le bal (1-0) du Mondial-2002 à Séoul, a clôturé une surprenante et peu glorieuse série entamée en 1974 pour les champions en titre, souvent cueillis d'entrée.

La règle, qui a depuis été abandonnée (car le tenant n'est plus automatiquement qualifié), voulait que le champion sortant, qualifié d'office, joue le match d'ouverture. Le bilan est sans appel: en huit Coupes du monde, deux fois seulement le vainqueur de l'édition précédente a réussi à s'imposer.

En 1994, au Mondial américain, l'Allemagne l'avait emporté 1 à 0 contre la Bolivie, dans un stade de Chicago plombé par une chaleur étouffante. Laborieuse, étriquée, la victoire des Allemands n'avait séduit personne, et certains y avaient décelé les prémices d'une déroute (l'Allemagne avait ensuite été éliminée en quarts de finale).

Au 1998 en France, le Brésil était lui aussi péniblement venu à bout de l'Ecosse (2-1) grâce à un but contre son camp de Tommy Boyd, 17 minutes avant la fin d'une rencontre qui n'est pas restée dans les annales.

Enfer

Mais, hormis ces deux exceptions, les autres champions du monde ont souvent vécu un enfer. La palme revient à l'Argentine, qui, par deux fois, a vécu un véritable cauchemar.

En 1982 en Espagne, face à une équipe de Belgique a priori sans danger, les Argentins, emmenés par Diego Maradona, s'inclinent une première fois (1-0). On croit alors l'histoire incapable de bégayer, mais huit ans plus tard en Italie, l'Argentine retombe de haut, battu sur le même score par une rafraîchissante équipe du Cameroun et un but de François Omam-Biyik.

"On était galvanisés parce qu'on jouait contre les champions du monde, c'était une motivation supplémentaire. Et puis c'était l'équipe de Maradona", raconte la "révélation" camerounaise de ce mondial, Roger Milla.

Cette défaite n'avait cependant pas empêché l'Argentine d'atteindre la finale, où elle s'inclinera face à la RFA (0-1).

Trois fois, le match d'ouverture s'est conclu sur un score nul: Brésil-Yougoslavie en RFA en 1974, tout comme Allemagne-Pologne quatre ans plus tard en Argentine se sont achevés par un 0-0. Ce fut à peine moins triste en 1986, au Mexique, entre l'Italie et la Bulgarie (1-1).

Attendus par la planète entière, ces levers de rideau, rarement inoubliables, souffrent aussi d'une absence singulière de buts: 9 en 8 matches depuis 1974. A charge pour l'Allemagne, qui inaugure la nouvelle formule en tant que pays organisateur, d'écrire une page plus souriante.