VIENNE - Le capitaine de l'équipe d'Allemagne, Michael Ballack, court toujours après son premier titre international après la défaite de son équipe en finale de l'Euro-2008 (0-1) devant l'Espagne, dimanche à Vienne.

Un mois après sa défaite en finale de la Ligue des champions 2008 avec Chelsea, le meneur de jeu de la Nationalmannschaft a dû encore se consoler avec une breloque sans valeur.

Et ce ne sont pas les mots de réconfort apportés par le président de l'UEFA, Michel Platini, lors de la remise des médailles qui vont faire oublier au N.13 son infortune.

Si la défaite contre Manchester United en finale de la C1 avait été cruelle, après les tirs au but, celle concédée contre l'Espagne n'a rien d'un mauvais coup du sort, tant l'Allemagne et sa défense ont été malmenées par la jeune et belle Espagne.

Ballack, 31 ans, est peut-être le joueur allemand le plus connu de la planète mais son palmarès fait encore pâle comparaison avec ses prédécesseurs au capitanat. Franz Beckenbauer, Lothar Matthäus ou Jürgen Klinsmann ont été champions du monde et d'Europe; Ballack lui, est le roi des finales perdues.

Dans son CV, au côté de ses quatre titres de champion d'Allemagne et trois victoires en Coupe d'Allemagne, on dénombre neuf places de deuxième, dont quatre pour la seule année 2002.

Il a été vice-champion du monde avec l'Allemagne en 2002 contre le Brésil (2-0) --match qu'il suivit des tribunes après un deuxième avertissement en demi-finales--, finaliste malheureux de la Ligue des champions en 2002 avec le Bayer Leverkusen et 2008 avec Chelsea, sans oublier trois "titres" de vice-champion d'Allemagne, deux de vice-champion d'Angleterre et une défaite en finale de la Coupe d'Allemagne.

Cette accumulation de déceptions ne dérange pas vraiment le joueur né en ex-RDA et qui vit désormais dans les beaux quartiers de la banlieue londonienne.


Touché à un oeil

"Je n'y pense pas car j'ai déjà dans mon palmarès beaucoup de titres. Bien sûr, j'aimerais gagner encore des titres spectaculaires, mais ce n'est pas quelque chose qui me +prend la tête+", avait-il assuré avant le début du tournoi.

Quatre ans après que Jürgen Klinsmann en a fait son capitaine, à son grand étonnement, l'ancien milieu de terrain de Kaiserslautern, de Leverkusen et du Bayern Munich semblait enfin avoir trouvé ses marques dans son rôle de leader.

"Il est un interlocuteur privilégié pour l'encadrement, il inspire ses coéquipiers sur le terrain et n'hésite pas à prendre des responsabilités quand cela ne se passe pas comme on le veut", admirait Joachim Löw, après la demi-finale crispante contre la Turquie (3-2).

Le deuxième meilleur buteur allemand en activité, avec 38 buts en 87 sélections, n'a pourtant pas ménagé sa peine. Touché au mollet droit, il n'a pas pu s'entraîner vendredi et samedi et a joué 90 minutes malgré la douleur.

Durant la rencontre, il a été sévèrement touché à un oeil et a dû recevoir des points de sutures.

Ses qualités physiques ne sont pas en cause, ses capacités de leader un peu plus. Malgré les critiques permanentes dont il est l'objet, il a déjà prévenu qu'il irait au moins jusqu'à la prochaine Coupe du monde. Pour apporter son premier titre à l'Allemagne depuis 1996 et se débarrasser de sa réputation d'éternel second.