Blumenau, la "petite Allemagne" du Brésil, fête le Penta
Soccer dimanche, 30 juin 2002. 12:19 samedi, 14 déc. 2024. 20:02
BLUMENAU, Brésil (AFP) - A Blumenau (sud), capitale "germanique" du Brésil où vivent plus de 100.000 habitants d'origine allemande sur un total de 250.000, le cinquième titre de la Seleçao en Coupe du monde a été bruyamment fêté à l'ombre du Castelinho Moellmann, réplique d'un château allemand du XIXe siècle.
Une immense clameur s'est élevée au coup de sifflet final, suivie d'embrassades et de rafales de pétards. "O penta e nosso" (nous l'avons ce 5e titre).
Des centaines de voitures, klaxon bloqué, entièrement recouvertes de banderoles vert et jaune ont aussitôt parcouru les rues du centre-ville, avec des hauts-parleurs hurlant "Brasileirinho" un classique entraînant de la musique brésilienne.
Aux côtés du château Moellmann, drapé des couleurs du Brésil et de l'Allemagne, 2000 personnes avaient assisté au duel avec la Mannschaft sur un écran géant installé par la mairie.
Sans états d'âme, les habitants ont soutenu avec passion la Seleçao en allant de temps à autre puiser dans les barriques de bières installées sur des "bierwagen" aux couleurs des deux équipes finalistes.
Une heure avant le match, les supporteurs avaient été "chauffés" au rythme de la musique de la très bahianaise Daniela Mercury.
Fort accent germanique
Au milieu de la marée vert et jaune, trois superbes blondes en costume traditionnel allemand: la reine de l'Oktoberfest - la fête traditionnelle de la bière - et ses deux dauphines.
A leur côté, culotte de cuir et chapeau tyrolien - aux couleurs du Brésil - Harold Heinrich Letzow, 78 ans, dont la famille est arrivée de Koenigsberg il y a 150 ans. "Nous sommes tous Brésiliens, il n'y a pas grand monde pour soutenir l'Allemagne", dit-il avec un fort accent germanique.
Seul le secrétaire au Tourisme, Leo Francisco Prim, organisateur de la manifestation, arbore sur son T-shirt les couleurs des deux pays. "Je soutiens le Brésil mais il ne faut pas oublier nos origines", dit-il. "De vrais supporteurs de l'Allemagne, il devrait y en avoir quelques uns mais bien cachés dans les campagnes", ajoute-t-il.
Adossé à une cabine téléphonique en forme d'énorme bouche surmontée d'un chapeau tyrolien, un supporteur affirme en levant son bock de bière: "Nous sommes des Brésiliens avec des traditions germaniques mais des Brésiliens avant tout. C'est un grand jour pour le Brésil et une belle revanche (sur la finale de la Coupe 1998, ndlr) de Ronaldo".
Un des petits journaux locaux est un peu à l'image de Blumenau: le titre est allemand "Die Zeitung" (le journal) mais le texte en portugais.
Dans une joyeuse cacophonie, les rythmes de samba et les accordéons bavarois ont résonné après le match sur la place du Castelinho et dans la rue du 15 septembre, l'avenue principale de la ville parée de drapeaux et de banderoles vert et jaune.
Stocks de bière
La veille, déjà, des centaines de voitures, le capot recouvert d'un drapeau brésilien ou des jeeps transformées en chars de carnaval avaient parcouru la ville pour proclamer avec force klaxons leur soutien à l'équipe de Luiz Felipe Scolari.
Dans les petites villes de Pomerode et de Vila Itoupava, proches de Blumenau, où l'allemand est encore la première langue, les populations étaient plus partagées. Les anciens ne juraient que par l'Allemagne même s'ils avaient de la difficulté à citer un seul nom de la Mannschaft tandis que la jeune génération portait fièrement les couleurs du Brésil.
La ville, qui n'est jamais restée repliée sur elle-même - une importante communauté italienne vit à Blumenau en bonne entente avec les premiers arrivés -, a investi récemment dans un retour aux traditions germaniques.
L'Oktoberfest, créée en 1984, attire chaque année 600.000 personnes qui, en 17 jours, tentent de venir à bout des immenses stocks de bière de la ville.
Capitale brésilienne du textile, Blumenau a été fondée en 1850 par un noyau de 17 immigrants et compte aujourd'hui plus de 250.000 âmes.
Le Brésil compte quelque 5,5 millions habitants d'origine allemande surtout concentrés dans les états de Santa Catarina - où se trouve Blumenau - et du Rio Grande do Sul, dans le sud du pays.
Une immense clameur s'est élevée au coup de sifflet final, suivie d'embrassades et de rafales de pétards. "O penta e nosso" (nous l'avons ce 5e titre).
Des centaines de voitures, klaxon bloqué, entièrement recouvertes de banderoles vert et jaune ont aussitôt parcouru les rues du centre-ville, avec des hauts-parleurs hurlant "Brasileirinho" un classique entraînant de la musique brésilienne.
Aux côtés du château Moellmann, drapé des couleurs du Brésil et de l'Allemagne, 2000 personnes avaient assisté au duel avec la Mannschaft sur un écran géant installé par la mairie.
Sans états d'âme, les habitants ont soutenu avec passion la Seleçao en allant de temps à autre puiser dans les barriques de bières installées sur des "bierwagen" aux couleurs des deux équipes finalistes.
Une heure avant le match, les supporteurs avaient été "chauffés" au rythme de la musique de la très bahianaise Daniela Mercury.
Fort accent germanique
Au milieu de la marée vert et jaune, trois superbes blondes en costume traditionnel allemand: la reine de l'Oktoberfest - la fête traditionnelle de la bière - et ses deux dauphines.
A leur côté, culotte de cuir et chapeau tyrolien - aux couleurs du Brésil - Harold Heinrich Letzow, 78 ans, dont la famille est arrivée de Koenigsberg il y a 150 ans. "Nous sommes tous Brésiliens, il n'y a pas grand monde pour soutenir l'Allemagne", dit-il avec un fort accent germanique.
Seul le secrétaire au Tourisme, Leo Francisco Prim, organisateur de la manifestation, arbore sur son T-shirt les couleurs des deux pays. "Je soutiens le Brésil mais il ne faut pas oublier nos origines", dit-il. "De vrais supporteurs de l'Allemagne, il devrait y en avoir quelques uns mais bien cachés dans les campagnes", ajoute-t-il.
Adossé à une cabine téléphonique en forme d'énorme bouche surmontée d'un chapeau tyrolien, un supporteur affirme en levant son bock de bière: "Nous sommes des Brésiliens avec des traditions germaniques mais des Brésiliens avant tout. C'est un grand jour pour le Brésil et une belle revanche (sur la finale de la Coupe 1998, ndlr) de Ronaldo".
Un des petits journaux locaux est un peu à l'image de Blumenau: le titre est allemand "Die Zeitung" (le journal) mais le texte en portugais.
Dans une joyeuse cacophonie, les rythmes de samba et les accordéons bavarois ont résonné après le match sur la place du Castelinho et dans la rue du 15 septembre, l'avenue principale de la ville parée de drapeaux et de banderoles vert et jaune.
Stocks de bière
La veille, déjà, des centaines de voitures, le capot recouvert d'un drapeau brésilien ou des jeeps transformées en chars de carnaval avaient parcouru la ville pour proclamer avec force klaxons leur soutien à l'équipe de Luiz Felipe Scolari.
Dans les petites villes de Pomerode et de Vila Itoupava, proches de Blumenau, où l'allemand est encore la première langue, les populations étaient plus partagées. Les anciens ne juraient que par l'Allemagne même s'ils avaient de la difficulté à citer un seul nom de la Mannschaft tandis que la jeune génération portait fièrement les couleurs du Brésil.
La ville, qui n'est jamais restée repliée sur elle-même - une importante communauté italienne vit à Blumenau en bonne entente avec les premiers arrivés -, a investi récemment dans un retour aux traditions germaniques.
L'Oktoberfest, créée en 1984, attire chaque année 600.000 personnes qui, en 17 jours, tentent de venir à bout des immenses stocks de bière de la ville.
Capitale brésilienne du textile, Blumenau a été fondée en 1850 par un noyau de 17 immigrants et compte aujourd'hui plus de 250.000 âmes.
Le Brésil compte quelque 5,5 millions habitants d'origine allemande surtout concentrés dans les états de Santa Catarina - où se trouve Blumenau - et du Rio Grande do Sul, dans le sud du pays.