Six buts contre une faible Etoile rouge de Belgrade (6-1), un triplé de la star Neymar: le Paris SG a vécu une soirée de Ligue des champions quasi parfaite mercredi soir au Parc des Princes, quinze jours après sa défaite à Liverpool, malgré les incidents d'après match.

L'Etoile rouge avait résisté 90 minutes au Napoli pour son retour en Ligue des champions, il y a quinze jours et après 26 ans d'absence à ce niveau. Face au PSG, elle a cédé après 20 minutes et un splendide coup franc, signé par un Neymar de plus en plus consistant.

Le Brésilien a d'ailleurs doublé la marque deux minutes plus tard, avant de s'offrir un triplé d'un nouveau coup franc de rêve (81e). Et dire que son entraîneur Thomas Tuchel et lui avaient estimé avant la rencontre qu'il n'était "peut-être pas à 100%" de sa forme!

Edinson Cavani (37e), Angel Di Maria (42e) et Kylian Mbappé (70e) y sont aussi allé de leur (très beau) but, en naviguant tranquillement dans une défense serbe aux abois.

De quoi soigner la différence de but et gommer la mauvaise impression laissée par la défaite inaugurale, sur la pelouse de Liverpool (3-2), même si Marko Marin a sauvé l'honneur de l'Etoile rouge (74e).

En Angleterre, Paris n'avait perdu que dans les derniers instants, chez le vice-champion d'Europe sortant. Mais il avait semblé manquer d'envie et d'implication et concédé beaucoup trop d'occasions pour ne pas prêter le flan aux critiques.

Cette fois, Neymar et consorts se sont montrés sérieux et tranchants, avec un petit bémol pour Kylian Mbappé qui a, ce n'est pas habituel chez lui, beaucoup raté face au but (9e, 39e, 49e, 71e), avant son but (70e).

Vrai test face au Napoli

Il faut dire que le gros point noir du précédent match avait été la solidité défensive du PSG, et notamment le repli de Neymar, Cavani et Mbappé. Difficile d'en juger mercredi soir face à des Serbes quasi inexistants offensivement.

Intouchable en championnat (8 victoires en 8 journées) avant la réception d'un autre européen, Lyon, dimanche, le PSG a en tout cas rassuré sur son appétit européen, trois semaines avant un test plus difficile, face au Naples de Carlo Ancelotti.

Ce sera à nouveau au Parc des Princes, mais pas forcément dans la même ambiance. Elle était particulière mercredi soir, en raison de la présence de supporters serbes disséminés dans l'ensemble du stade, de la mauvaise réputation des ultras de l'Etoile rouge et de la fermeture du virage Auteuil où sont habituellement installés les ultras du PSG.

L'UEFA avait en effet décidé la fermeture du parcage visiteur des Serbes pour le match et pour celui à Liverpool lors de la 3e journée de Ligue des champions, après des débordements en Autriche lors du barrage retour de C1. Et le virage Auteuil pour l'utilisation de nombreux engins pyrotechniques dans cette tribune lors du précédent match européen au Parc des Princes, le huitième de finale retour perdu contre le Real Madrid la saison précédente.

Les supporters serbes et parisiens se sont donc retrouvés installés à proximité à deux endroits du stade.

Alors que la préfecture de police de Paris avait évoqué avant le match la possibilité que des supporters de l'Etoile rouge "se rassemble(nt) dans divers points de la capitale afin d'en découdre avec les supporters radicaux du PSG", le dispositif sécurité avait toutefois été renforcé aux abords et dans le stade.

Pendant la partie, cela est resté bon enfant... mais à l'extérieur du stade, des incidents ont éclaté entre les forces de l'ordre et plusieurs centaines de personnes cagoulées et équipés de fumigènes qui ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP.

 Naples fait tomber Liverpool

 

Bousculé tout au long de la partie par une ambitieuse et courageuse équipe de Naples, le vice-champion d'Europe Liverpool a fini par céder  en Italie lors de la 2e journée de Ligue des Champions (1-0), ce qui relance complètement le groupe C, celui du Paris SG.

C'est pour ce genre de victoires que le président de Naples Aurelio De Laurentiis a fait appel à Carlo Ancelotti.

La saison dernière, le Naples de Maurizio Sarri avait émerveillé contre Manchester City, mais il avait pris une raclée (4-2) à domicile avant de quitter la compétition sans atteindre les 8e finale.

Rien ne dit que le vice-champion d'Italie verra cette année le printemps européen, mais ce succès arraché par Lorenzo Insigne à la dernière minute du temps réglementaire le place en tête du groupe C avec quatre points, un de plus que Liverpool et le PSG.

La double confrontation à venir entre Naples et les Parisiens risque donc d'être décisive dans le match à trois qui fait plus que se dessiner dans ce groupe qu'on savait dès le tirage au sort relevé et indécis.

Mercredi, Naples avait besoin d'une victoire pour faire en sorte que le match nul concédé en ouverture à Belgrade face à l'Etoile Rouge (0-0) ne soit pas un boulet trop lourd à traîner.

Liverpool de son côté a clairement montré qu'un point lui aurait très bien convenu, mais a fini par craquer au moment où l'on pensait que son minimaliste objectif était atteint.

Salah discret

Au bout du compte, le Naples d'Ancelotti n'a vraiment pas laissé grand-chose au finaliste sortant et le trio Salah-Firmino-Mané, qui avait terrorisé l'Europe la saison dernière, n'a pas obligé Ospina au moindre arrêt.

Les Italiens ont eu aussi le caractère de tenter jusqu'au bout, malgré la menace permanente d'un contre mené par les trois flèches de l'attaque anglaise, comme quand Ospina a réussi sa sortie au centimètre pour dégager devant Salah.

Mais le but d'Insigne, servi par Callejon, était mérité et logique car on ne voit pas très bien ce que le Napoli aurait pu faire de plus.

Insigne a frappé au ras du poteau (11e), Milik a mis en danger Alisson deux fois (32e et 50e), Callejon a vu sa reprise de volée sauvée sur la ligne par Gomez (75e) et Mertens a même frappé la transversale (82e).

Face au 4-4-2 d'Ancelotti, qui n'en était pas vraiment un, la défense passant souvent à trois, Liverpool n'a pas trouvé de solutions, handicapé aussi par la sortie rapide de Naby Keita sur blessure.

Mais sous un crachin tout ce qu'il y a de plus anglais, on a aussi vu que les Reds ont perdu de la folle intensité de leur printemps européen, quand Salah et les siens emportaient tout comme une tornade.

Mercredi, l'Egyptien a ainsi semblé redimensionné, loin du potentiel Ballon d'Or qu'il était il y a quelques mois.

Mais l'histoire est encore longue et rien n'est encore fait dans ce groupe C. Dans la course à trois qui s'est lancée, Naples a simplement montré que si son équipe n'était probablement pas la plus talentueuse, elle avait en revanche du courage et, avec Ancelotti, un vrai maestro de la Ligue des Champions aux commandes.