Parcours presque parfait : le PSG, déjà qualifié pour les 8es de finale et assuré de finir à la première place de son groupe, est parvenu à rester invaincu en Ligue des champions en surclassant Galatasaray (5-0), mercredi lors de l'ultime journée des phases de groupes.

Dans un Parc des Princes finalement plein, malgré le manque d'enjeu et de transports en commun, les coéquipiers de Neymar, impliqué de près ou de loin sur les cinq buts inscrits par son équipe, ont assuré l'essentiel pour porter le bilan parisien à cinq victoires en six journées.

Un premier tour amplement réussi sur le plan comptable, même si le nul arraché il y a deux semaines à Madrid (2-2) a donné un aperçu du niveau attendu en février prochain pour espérer enfin passer le cap des 8es de finale.

La dernière journée européenne de l'année 2019 s'est également bien terminée, malgré quelques frayeurs en dehors du terrain quelques heures avant le coup d'envoi. Des incidents avaient éclaté entre amateurs et policiers aux abords de l'enceinte parisienne, faisant craindre un rappel du 13 mars 2001 quand des violents heurts avaient éclaté dans les tribunes du Parc.

Après quelques échauffourées, le calme est finalement vite revenu. Et dans les tribunes, rien n'a réussi à mettre le feu aux poudres durant la rencontre, malgré les nombreux fumigènes allumés dans le parcage visiteur.

Il faut dire que la composition d'équipe originale du PSG a davantage titillé la curiosité du public que les risques de débordements extra-sportifs.

L'entraîneur parisien Thomas Tuchel a en effet profité de la dernière sortie européenne pour faire quelques expérimentations, notamment via un dispositif en 4-4-2 avec Neymar et Sarabia sur les ailes autour du duo Mbappé-Icardi en attaque.

Si la formule a globalement séduit, donnant des idées pour la suite, la défense nouveau look alignée a surtout permis au technicien allemand de ménager ses cadres, trop sujets aux blessures musculaires, tout en donnant du temps de jeu aux habituels remplaçants.

À l'image de Sergio Rico dans les buts et du gaucher Layvin Kurzawa au poste de latéral droit pour accompagner Marquinhos, enfin aligné à son poste de défenseur, et Juan Bernat.

Même le jeune Tanguy Kouassi (17 ans) a pu goûter au plus haut-niveau continental avant de laisser sa place et de permettre à Marco Verratti de revenir en douceur (75e).

La première occasion signée Sarabia a donné le ton d'entrée de jeu : sur un centre de Bernat, l'Espagnol a repris en première intention, obligeant Muslera à la parade (4e).

C'est finalement Neymar, comme à Montpellier (3-1) samedi en championnat, qui a trouvé la clé du verrou turc, à la demi-heure de jeu grâce à une passe lumineuse pour Mbappé dans le dos de la défense.

Seul face à Muslera, « KM » a transmis à Icardi, qui n'avait plus qu'à pousser le ballon dans le but vide (1-0, 32e).

Dans la foulée, Sarabia a doublé la mise sur un joli exploit individuel : servi par Neymar au départ de l'action, le héros de Madrid a doublé la mise (2-0, 35e).

Dès le retour des vestiaire, Ney a poursuivi son festival en concrétisant d'une frappe limpide la belle inspiration de Mbappé, accélération plein axe suivie d'une passe en talonnade (3-0, 46e).

Le no 10 brésilien, à l'aise dans son rôle de meneur de jeu excentré, a poursuivi son récital en rendant la pareille à son compère avec un caviar millimétré (4-0, 63e). Mais le clou du spectacle est intervenu à partir de la 67e minute quand l'idole du Parc Edinson Cavani est d'abord entré en jeu à la place d'Icardi sous les vivats du public. Puis quand Neymar, grand seigneur, a laissé le penalty provoqué par Mbappé être transformé par le Matador (5-0, 84e) en fin de match.

L'image de la soirée et le dernier épisode du « penaltygate » qui avait pollué la relation entre les deux stars parisiennes depuis 2017. Une fin heureuse annonciatrice d'un printemps 2020 heureux?

À Bruges, le Real gagne au petit trot

Petit coup de mou pour le Real avant la trêve hivernale : déjà qualifiés, les Madrilènes ont difficilement battu Bruges 3-1 sur son terrain.

Les hommes de Zinédine Zidane ont longtemps paru incapables de ramener plus d'un point de la Venise du Nord, un résultat qui aurait semblé bien moins glorieux que face au meneur du groupe A.

« Je crois que c'est une victoire méritée, a pourtant jugé le technicien madrilène à l'issue du match. Nous avons bien joué, c'était important de gagner pour l'image du club. »

À leur décharge, les Madrilènes ont débuté la rencontre privés de nombreux cadres. Certains étaient blessés comme Eden Hazard, d'autres comme Thibaut Courtois ou Karim Benzema ont été laissés sur le banc au coup d'envoi par l'entraîneur français du Real.

En dépit de cette composition d'équipe alternative, les visiteurs ont eu plusieurs occasions d'ouvrir le score en première période. Mais Eder Militao à la 8e minute et Isco 25 minutes plus tard n'ont pas cadré leur frappe, tandis que Luka Jovic a perdu son face-à-face avec Simon Mignolet, le gardien de Bruges.

La lumière a finalement jailli à la 53e grâce à Rodrygo, qui a trouvé un angle improbable pour battre Simon Mignolet sur sa gauche.

Le Real n'a guère eu le temps de savourer son ascendant: Bruges a répliqué dès la 55e via le Diable Rouge Hans Vanaken, qui a récompensé les efforts consentis par ses troupes en première période.

Malgré l'hostilité du stade Jan-Breydel, requinqué par cette égalisation express, Madrid a repris le contrôle du match et a trompé une deuxième fois la vigilance de Mignolet à la 64e minute, bien aidé par le cafouillage d'une défense belge jusque-là bien huilée. Modric a achevé de rassurer le Real dans le temps additionnel (90e+1, 3-1).

Au coup de sifflet final, les deux clubs se quittent presque bons amis. Le Real a décroché une victoire impérative contre un club intrinsèquement plus faible, et Bruges poursuit son aventure continentale en Ligue Europa, grâce à la victoire sans appel du PSG contre Galatasaray.

Reste que la vérité de Bruges n'est pas celle de Valence, où Madrid se déplace dimanche en championnat. Et encore moins celle du Camp Nou, qui attend le Clasico de mercredi de pied ferme.