CAN : le Togo suspendu pour deux ans
Soccer samedi, 30 janv. 2010. 08:49 vendredi, 13 déc. 2024. 21:00
LUANDA - La Confédération africaine (CAF) a décidé samedi de suspendre pour deux Coupes d'Afrique des nations le Togo, qui s'était retiré de la CAN 2010 sur décision gouvernementale à la suite du mitraillage de sa délégation, le 8 janvier dans l'enclave de Cabinda, faisant deux morts.
"Le comité exécutif (de la CAF) vient de suspendre le Togo pour deux Coupes d'Afrique des nations, a annoncé à l'AFP son président, Issa Hayatou. C'est une sanction réglementaire. Il y a eu une interférence gouvernementale, ce que nous ne pouvons pas accepter."
"Nous attendons une notification officielle de la décision de la CAF avant de nous prononcer", a réagi samedi après-midi le ministère des Sports togolais. Le sélectionneur des Éperviers, lui, a fait part de son amertume, alors qu'il revenait tout juste du second enterrement causé par l'attaque du 8 janvier.
"C'est ahurissant, c'est n'importe quoi, a lâché Hubert Velud à l'AFP. Quelque part, ça efface le drame, c'est comme s'il n'avait pas eu lieu. On se sent trahis, humiliés et rabaissés. De tout façon, on nous a toujours rabaissés depuis le début. C'est le dernier coup de hache".
"Ils nous punissent"
"Nous sommes des joueurs qui avons été mitraillés et maintenant on ne peut plus jouer au foot. Ils nous piétinent", a accusé l'attaquant togolais Thomas Dossevi, sur la BBC.
Le gouvernement togolais avait décidé de rappeler sa sélection à Lomé le samedi 9 au soir, à la suite du décès le matin-même de deux membres de la délégation, Stanislas Ocloo (chargé de communication), et Abalo Amelete (entraîneur des gardiens), pris dans le feu d'indépendantistes de Cabinda.
Les joueurs n'avaient d'abord "pas trop envie" de disputer le tournoi. L'équipe s'était ensuite ravisée et avait annoncé, dans la nuit du 10 au 11 et à la surprise générale, vouloir jouer "en mémoire de ses disparus".
Le gouvernement avait néanmoins insisté et obtenu le rapatriement de sa sélection, le 10 janvier au soir.
La veille, M. Hayatou s'était rendu auprès des joueurs togolais en leur assurant qu'aucune sanction ne serait prise s'ils décidaient de se retirer. "C'est un choix difficile. C'est un choix individuel et collectif. La décision vous appartient et à vous seuls", leur avait-il dit.
"J'ai dit aux joueurs qu'on comprendrait leur position, a expliqué samedi M. Hayatou. Nous leur avons demandé de bien vouloir rester, mais que s'ils partaient, on prendrait acte, et on comprendrait bien leur position. Et les joueurs ont dit qu'ils restaient. Jusque-là, on était en harmonie".
Nigeria 1996
"Mais quand il y a interférence politique, on ne peut pas l'accepter, a-t-il continué. C'est exactement comme le cas du Nigeria en 1996 quand les autorités politiques avaient retiré l'équipe nationale. C'était une interférence politique et nous avions sanctionné l'équipe nationale du Nigeria pour deux éditions conformément à l'article 78 de nos règlements".
La CAF pouvait-elle prendre en compte les circonstances exceptionnelles? Non, "à partir du moment où ce sont les autorités politiques qui ont retiré les joueurs, a affirmé M. Hayatou. Si les joueurs togolais avaient décidé de partir, devant cette émotion, devant cette peine, on aurait compris".
La CAF, mais également le gouvernement angolais, sont par ailleurs mis en cause par les familles des victimes. "Nous entamons des poursuites parce que nos compatriotes ont été tués à la suite des erreurs de la CAF et de son président, Issa Hayatou", a dit à la BBC leur avocat, Alexis Aquereburu.
La plainte vise aussi "l'État angolais pour mettre en danger la vie de nos compatriotes en organisant la CAN dans une zone de guerre".
"Le comité exécutif (de la CAF) vient de suspendre le Togo pour deux Coupes d'Afrique des nations, a annoncé à l'AFP son président, Issa Hayatou. C'est une sanction réglementaire. Il y a eu une interférence gouvernementale, ce que nous ne pouvons pas accepter."
"Nous attendons une notification officielle de la décision de la CAF avant de nous prononcer", a réagi samedi après-midi le ministère des Sports togolais. Le sélectionneur des Éperviers, lui, a fait part de son amertume, alors qu'il revenait tout juste du second enterrement causé par l'attaque du 8 janvier.
"C'est ahurissant, c'est n'importe quoi, a lâché Hubert Velud à l'AFP. Quelque part, ça efface le drame, c'est comme s'il n'avait pas eu lieu. On se sent trahis, humiliés et rabaissés. De tout façon, on nous a toujours rabaissés depuis le début. C'est le dernier coup de hache".
"Ils nous punissent"
"Nous sommes des joueurs qui avons été mitraillés et maintenant on ne peut plus jouer au foot. Ils nous piétinent", a accusé l'attaquant togolais Thomas Dossevi, sur la BBC.
Le gouvernement togolais avait décidé de rappeler sa sélection à Lomé le samedi 9 au soir, à la suite du décès le matin-même de deux membres de la délégation, Stanislas Ocloo (chargé de communication), et Abalo Amelete (entraîneur des gardiens), pris dans le feu d'indépendantistes de Cabinda.
Les joueurs n'avaient d'abord "pas trop envie" de disputer le tournoi. L'équipe s'était ensuite ravisée et avait annoncé, dans la nuit du 10 au 11 et à la surprise générale, vouloir jouer "en mémoire de ses disparus".
Le gouvernement avait néanmoins insisté et obtenu le rapatriement de sa sélection, le 10 janvier au soir.
La veille, M. Hayatou s'était rendu auprès des joueurs togolais en leur assurant qu'aucune sanction ne serait prise s'ils décidaient de se retirer. "C'est un choix difficile. C'est un choix individuel et collectif. La décision vous appartient et à vous seuls", leur avait-il dit.
"J'ai dit aux joueurs qu'on comprendrait leur position, a expliqué samedi M. Hayatou. Nous leur avons demandé de bien vouloir rester, mais que s'ils partaient, on prendrait acte, et on comprendrait bien leur position. Et les joueurs ont dit qu'ils restaient. Jusque-là, on était en harmonie".
Nigeria 1996
"Mais quand il y a interférence politique, on ne peut pas l'accepter, a-t-il continué. C'est exactement comme le cas du Nigeria en 1996 quand les autorités politiques avaient retiré l'équipe nationale. C'était une interférence politique et nous avions sanctionné l'équipe nationale du Nigeria pour deux éditions conformément à l'article 78 de nos règlements".
La CAF pouvait-elle prendre en compte les circonstances exceptionnelles? Non, "à partir du moment où ce sont les autorités politiques qui ont retiré les joueurs, a affirmé M. Hayatou. Si les joueurs togolais avaient décidé de partir, devant cette émotion, devant cette peine, on aurait compris".
La CAF, mais également le gouvernement angolais, sont par ailleurs mis en cause par les familles des victimes. "Nous entamons des poursuites parce que nos compatriotes ont été tués à la suite des erreurs de la CAF et de son président, Issa Hayatou", a dit à la BBC leur avocat, Alexis Aquereburu.
La plainte vise aussi "l'État angolais pour mettre en danger la vie de nos compatriotes en organisant la CAN dans une zone de guerre".