PARIS (AFP) - Les grandes villes de France ont exulté mercredi soir au dernier coup de sifflet du match Portugal-France (0-1) expédiant les Bleus en finale du Mondial-2006 de soccer, mais les célébrations ont été endeuillées par la mort d'un homme à Paris et entachées par des incidents.

Au plus fort de la fête, quelque 500 000 personnes étaient en liesse à Paris, dont l'essentiel sur l'avenue des Champs-Elysées, où de légers incidents ont éclaté dans la nuit.
Un homme est mort en chutant du toit du métro à la station Opéra, dans le centre.

Une autre personne, dont l'état exact n'a pas été précisé, a été blessée à l'arme blanche dans le sud de la capitale à la sortie d'un stade où le match venait d'être diffusé sur écran géant. Des bagarres entre groupes de jeunes et des tirs tendus de fumigènes étaient survenues à l'occasion de cette diffusion.

Cinq autres personnes ont été blessées après le match, dont deux grièvement, quand un motard a perdu le contrôle de son engin, également dans le sud de Paris.

Déprédations, bagarres et échauffourées, notamment entre jeunes et forces de l'ordre, ont également été relevées à Lyon (centre-est) et Marseille (sud-est).

A Lyon, des jeunes ont entravé la circulation des voitures, secouant celles-ci, dévalisant les coffres, s'en prenant aux conducteurs ou aux passagers.

Quelques bagarres entre automobilistes et piétons ont éclaté dans la foule, certains conducteurs forçant le passage, quitte à bousculer des fêtards se trouvant sur leur chemin.

Clameur à l'Assemblée

Pourtant, la soirée avait bien débuté. A Paris, sortant des bars et restaurants ou arrivant spontanément des quatre coins de la capitale, les supporteurs français, ivres de joie, klaxonnaient, dansaient et chantaient en choeur, fiers de la victoire de leurs héros.

Non loin de l'avenue symbolique, une immense clameur s'est élevée des jardins de l'Assemblée nationale où des députés de tous bords s'étaient réunis.

A Marseille, environ 2000 personnes s'étaient rassemblées sur le Vieux-Port devant un écran géant pour voir le match. Il y étaient 5000 à la fin juste avant les incidents qui ont conduit à une vingtaine d'interpellations.

Juste après le coup de sifflet final, des spectateurs ont chanté l'hymne de la victoire de 98 "I will survive", d'autres s'accrochaient aux panneaux indicateurs.

Cloches à Marseille

Dans un autre quartier du centre de Marseille, où les bars étaient bondés, les cloches de l'église Notre-Dame-du-Mont ont sonné pour célébrer la victoire des Bleus.

Liesse également à Lyon place Bellecour où la municipalité de Lyon avait renoncé à installer un écran géant par crainte de "mouvements de foule". L'affluence compacte scandait tour à tour des "Zizou, Zizou !" et des "on est en finale, on est en finale !".

A Toulouse (sud-ouest), ils étaient 15 000 place du Capitole dans le centre. Quelques minutes après la fin du match, quelques gouttes de pluie ont commencé à tomber, alors que la foule se dispersait lentement et que les terrasses des cafés faisaient le plein.

A Lille (nord), la pluie est arrivée presque en même temps que le coup de sifflet final. Pas de quoi doucher l'enthousiasme des supporteurs même si la fête paraissait moins folle qu'après Brésil-France.