PARIS (AFP) - Chelsea, impressionnant face au Bayern Munich (4-2), et Milan, diablement réaliste (2-0) contre l'Inter, ont fait mercredi un pas vers les demi-finales de la Ligue des champions de soccer.

Impressionnant! Moins que résultat entaché par un penalty sévère dans le temps additionnel pour le Bayern, c'est la manière qui a impressionné. On disait Chelsea avare de jeu, mais les hommes de José Mourinho, absent de son banc pour cause de suspension, ont littéralement balayé les Allemands, baladés dans le jeu comme dans la force physique, généralement un de leurs atouts.

La défense bavaroise a complètement subi l'impact physique de Drogba, Lampard et compagnie, tandis que l'équipe dans son ensemble a semblé perdu sur le terrain en seconde période.

"Avec un peu de malchance, nous aurions pu encaisser plus de buts", reconnaît Oliver Kahn, le gardien allemand. "Le penalty nous a remonté le moral. Au match retour, nous pourrons montrer la force mentale de notre équipe", ajoute-t-il.

Après l'affaire Frisk, née lors du huitième de finale aller de C1 contre le FC Barcelone, l'encadrement de Chelsea a eu le bon goût de ne pas se lancer dans une critique de l'arbitrage et du poids éventuel que pourrait avoir ce but de dernière minute.

De toute façon et sans faire offense au Bayern, avec deux buts d'avance et la maîtrise collective démontrée mercredi, il est difficile d'imaginer une autre équipe que Chelsea en demi-finales. A voir jouer Chelsea comme cela, on les voit même dans le costume de principal favori de la compétition.

Froide efficacité

Dans un autre registre, Milan a montré une froide efficacité contre l'Inter lors du derby lombard. A l'image de celle affichée en 8e de finale pour sortir Manchester United (deux fois 1-0).

Dominé pendant toute la première période, Milan a su se reposer sur son gardien brésilien Dida pour ensuite poignarder l'Inter sur deux coups de pieds "caviars" d'Andrea Pirlo et des têtes de Stam et Shevchenko.

"Le score est sévère, Milan ne méritait pas de gagner par deux buts d'écart, car le match était quand même beau. En trois matches, nous n'avons pas marqué un seul but contre eux," analyse Roberto Mancini, l'entraîneur de l'Inter.

Là aussi, on voit mal comment l'Inter, qui attend le retour d'Adriano comme celui du messie, peut renverser la vapeur face à sa bête noire qui a signé son 10e derby d'affilée sans défaite face à l'Inter.

Mieux, Shevchenko, qui effectuait son retour après six semaines d'absence, a manqué de rythme malgré son but. Dans une semaine, le Ballon Or pourrait à nouveau être en pleine possession de ses capacités.

"2-0, c'est certainement un bon avantage en vue du retour, mais ce ne sera pas facile car l'Inter est toujours vivant et ils ont montré qu'ils pouvaient nous poser beaucoup de problèmes", assure pourtant Carlo Ancelotti.

"Nous aborderons le match (retour) comme s'il y avait toujours 0 à 0. Nous ne penserons pas aux demi-finales avant d'y être vraiment", ajoute l'entraîneur du Milan AC, passé maître dans la tactique comme... dans l'art de la langue de bois.