KIEV, Ukraine - Transparency International, une unité anticorruption qui oeuvre à l'échelle mondiale, a mis fin à sa collaboration avec la FIFA parce que celle-ci refuse d'enquêter sur des affaires du passé.

Sylvia Schenk, conseillère dans le domaine du sport pour TI, a déclaré jeudi qu'elle était « tout simplement abasourdie » qu'on ait refusé ses conditions pour se joindre à un comité de la FIFA chargé d'instaurer des réformes anticorruption.

Schenk a indiqué à l'Associated Press que TI a insisté pour que les membres du comité ne reçoivent aucun salaire et puissent étudier des scandales du passé, mais la FIFA n'a pas accepté ces conditions.

« Ils ont ignoré nos recommandations, a dit Schenk en entrevue téléphonique. Je n'arrive pas à comprendre. Je me demande ce qui arrivé d'une journée à l'autre. ...C'est pour le mieux que nous n'en soyons pas membre. »

FIFA a refusé de commenter, jeudi.

Schenk et l'expert suisse en pots-de-vin Mark Pieth ont conseillé la FIFA cette année depuis que le président Sepp Blatter a promis qu'il y aurait tolérance zéro à l'endroit de la corruption.

Pieth a donné sa première conférence de presse, mercredi, à titre de président salarié du Comité indépendant de gouvernance, qui assurera la coordination des réformes proposées par trois autres comités mis sur pied par la FIFA.

Pieth a exclu la possibilité d'enquêter sur des scandales du passé, bien qu'il ait reconnu qu'il aurait lieu de les étudier.

« Si j'examine le futur, je ne peux être le conseiller pour ce qui est arrivé dans le passé », a déclaré Pieth à AP.

Blatter se retrouve sous pression après que quatre membres de son comité exécutif eurent été suspendus ou eurent démissionné au cours de la dernière année. Ces décisions ont découlé des événements entourant sa réélection au poste de président et les candidatures pour les Coupes du monde de 2018 et 2022.

Lorsqu'on lui a demandé si la décision d'accorder ces tournois à la Russie et au Qatar pourrait être réévaluée, Blatter a déclaré à un journal allemand, ce mois-ci, que cela pourrait arriver si Schenk ou Pieth disait à la FIFA que c'était nécessaire.

« Pour nous, il est essentiel de regarder vers le passé et d'examiner les accusations », a dit Schenk, jeudi.

Selon les règles de Transparency International, il est interdit de signer des contrats qui permettent que l'entreprise soit payée par un client, a indiqué Schenk.

Elle a déclaré que des commanditaires de la FIFA auraient pu financer le travail du comité.

« Ils n'ont pas besoin d'un contrat, ils ont juste besoin que leurs dépenses soient remboursées », a affirmé Schenk.