LISBONNE (AFP) - Le Sporting Portugal, écarté de la course au titre national samedi dernier, part logiquement favori dans son stade Jose Alvalade, mercredi face au CSKA Moscou, pour une finale de la Coupe de l'UEFA de soccer dont il fait une question de fierté personnelle et nationale.

Miraculé des demi-finales avec une qualification in extremis aux Pays-Bas contre AZ Alkmaar (2-1, 2-3 a.p.), le club lisboète, gonflé à bloc, devra toutefois se méfier d'une équipe moscovite au parcours remarquable et qui ne cache pas, non plus, sa détermination à devenir la première formation russe à remporter une épreuve européenne.

Evidemment, la Coupe de l'UEFA n'est pas la Ligue des champions. Son aura et ses enjeux sont bien moindres. Pour autant, de Moscou à Lisbonne, cette finale exhale bel et bien un parfum de grand rendez-vous.

Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter les protagonistes: "Ca peut être le match de notre vie, clame le capitaine du Sporting Pedro Barbosa. Nous pouvons entrer dans l'histoire et devenir une grande équipe."

"Demain (mercredi) sera un jour très important pour nous. Nous sommes prêts à 100%", rétorque l'entraîneur du CSKA Valery Gazzaev.

Pour les deux formations, la confrontation revêt une indéniable dimension nationale. "Nous sommes extrêmement motivés à l'idée d'entrer dans l'histoire du Portugal en lui offrant une 3e Coupe d'Europe en trois ans", explique l'entraîneur Jose Peseiro, en référence aux titres du FC Porto en 2003 (C3) et 2004 (C1).

"Nous sommes ici pour gagner et ramener pour la première fois une Coupe d'Europe à Moscou", répond le jeune international russe Yuri Zhirkov.

Côté portugais flotte également dans l'air le souvenir de la dernière finale continentale disputée à Lisbonne, celle, maudite, de l'Euro-2004, perdue contre la Grèce (0-1).

"L'exemple de la Grèce"

Un parallèle qui n'a pas échappé au CSKA. "A nous de suivre l'exemple de la Grèce", clame le milieu brésilien Daniel Carvalho, pièce-maîtresse de l'attaque russe avec Zhirkov et son compatriote Vagner Love.

Pour couronner le tout, il est aussi question pour le Sporting d'orgueil, quelques jours après un revers (0-1) - décisif pour le titre national - sur le terrain du Benfica, le grand rival de la capitale.

"Nous l'avons déjà oublié", avance le capitaine Pedro Barbosa. "Nous ne vivons pas avec les fantômes du passé", ajoute sèchement Jose Pereiro, agacé par l'inquiétude des médias locaux au sujet du moral des troupes.

"Nous sommes très confiants car nous jouons dans notre stade, une promesse qui nous a motivés durant tout notre parcours", poursuit-il.

Fort de cet avantage, le Sporting, qui récupère son buteur brésilien Liedson - suspendu contre Benfica - est un favori logique.

"Les chances sont égales", jure pourtant Valery Gazzaev. "Une finale reste une finale et les deux équipes ont la même ambition", argue le technicien moscovite, contredit par les chiffres: sur sept précédents, l'équipe visiteuse s'est inclinée à cinq reprises.

Auteur de deux nuls cette saison au Portugal, face au FC Porto (0-0) en C1 puis au Benfica (1-1) en C3, le jeune effectif russe a pour lui un parcours en UEFA "digne de confiance".

Mais, à chaque tour, le CSKA a dessiné son succès lors de la manche à domicile. Dans un stade acquis à la cause lisboète, il devra cette fois en être tout autrement.