Groupe A : Arabie Saoudite, Égypte, Russie, Uruguay

À défaut d’être le plus excitant, le groupe A est plutôt imprévisible. Pour la seconde place du moins. À moins d’une énorme erreur de parcours, le sommet du groupe, lui, appartiendra à l’Uruguay. La force de frappe des Sud-Américains est impressionnante. Aux côtés d’Edinson Cavani qui mené les siens avec 10 buts en route vers la Russie, Luis Suarez aura l’occasion de se repentir après une sortie désolante sur morsure il y a quatre ans.

Les Russes se battront avec l’Égypte pour la 2e place donnant accès aux 8es de finale. Le pays hôte devra profiter de l’avantage de la maison puisqu’en termes de qualité, ses ressources sont limitées. N’ayant pas eu à se qualifier, la compétition semble avoir manqué ces dernières années et une performance en demi-teinte à la Coupe des Confédérations l’an dernier n’a pas rassuré les partisans.

Du côté de l’Égypte, l’épaule de Mohamed Salah est devenue un dossier de santé nationale depuis sa sortie en finale de Ligue des Champions. Salah marche sur l’eau depuis son transfert à Liverpool avec qui il a marqué 44 buts en 52 matchs la saison dernière. Un premier match rugueux contre l’Uruguay sera un bon test si le Pharaon est remis à temps. Avec un Salah en santé, le prochain tour est atteignable.

L’Arabie Saoudite sera l’équipe négligée. Les Saoudiens n’ont pas gagné un match à leurs trois dernières participations. Leur meilleure chance de renverser cette tendance viendra en lever de rideau ce jeudi contre la Russie. En cas de défaite, leur parcours devrait s’arrêter à la phase de groupe.

Groupe B : Espagne, Maroc, Portugal, République Islamique d’Iran

Après une période faste de 2008 à 2012, où elle a remporté l’Euro à deux reprises et la Coupe du Monde, l’Espagne est revenue sur terre en 2014 en ne sortant pas de son groupe. Comptant sur un effectif rajeuni et une défense qui n’a encaissé que 3 buts en 10 matchs de qualifications, la Roja devrait retrouver de son lustre et atteindre le prochain tour.

Absents de la compétition depuis 20 ans, les Marocains voudront jouer les troubles-fêtes à leur retour. En 1986, le Maroc est devenu le premier pays africain à atteindre le 2e tour. Après avoir mené la Zambie et la Côte-d’Ivoire à des titres de Coupe d’Afrique des Nations en 2012 et 2015, le Français Hervé Renard a l’opportunité de prouver qu’il possède bel et bien la touche magique avec les sélections africaines. Son gardien natif de Montréal Yassine Bounou, aura-t-il du temps jeu? Peu probable, mais nous garderons l’œil ouvert.  

Les champions d’Europe ont un premier titre majeur en poche et la confiance qui vient avec. Le destin des Portugais repose encore largement sur les épaules de Cristiano Ronaldo qui vient de mener le Real à une troisième Ligue des Champions consécutive. Afin d’éviter que l’Euro 2016 ne devienne un souvenir lointain, il faudra toutefois minimiser les distractions. En ce sens, l’incertitude entourant le futur de Ronaldo et la situation chaotique au Sporting qui a poussé plusieurs de ses joueurs à demander de quitter le club ne sont pas idéales.

Invité dans un groupe de voisins, l’Iran voudra profiter de l’expérience de son sélectionneur pour causer la surprise. Une première présence au 2e tour passera sans doute par un résultat face aux champions d’Europe lors du 3e match. Carlos Queiroz ayant mené le Portugal à deux reprises dans sa carrière, il sera mieux informé que la moyenne sur les troupes de Fernando Santos.

Groupe C : Australie, Danemark, France, Pérou

Tim Cahill espère devenir le 4e joueur de l’histoire à marquer dans quatre Coupes du Monde différentes. Il devra toutefois être opportuniste s’il veut rejoindre Pelé, Uwe Seeler et Miroslav Klose puisqu’à 38 ans, il a un rôle de réserviste. L’Australie a le désavantage d’être menée par un homme en place depuis moins de 5 mois, mais se console en se disant que Bert van Marwijk a mené les Pays-Bas en grande finale en 2010. Les Socceroos se battront, mais peineront à atteindre le prochain tour.

En qualifications, le Danemark a été la seule équipe à battre la Pologne et a facilement éliminé la République d’Irlande aux barrages. Bien qu’imparfaits, les Danois répondent dans les moments importants. Christian Eriksen, de Tottenham, et Thomas Delaney, qui vient de signer à Dortmund, arrivent dans les meilleures années de leurs carrières et seront à craindre au milieu. Avec la qualité exceptionnelle d’Eriksen sur coups de pied arrêtés, les défenses adverses devront à tout prix éviter les fautes inutiles autour de la surface. La 2e place est à la portée.

La France est favorite pour finir première et une deuxième place serait en quelque sorte une déception. Comme ce fut le cas à l’Euro où il a mené les siens en finale, la phase de groupe sera une période de rodage pour Didier Deschamps. Les bleus ont une magnifique équipe, mais des points d’interrogation subsistent. On se demande principalement si on verra le meilleur ou le pire de Paul Pogba et comment Kylian Mbappé sera utilisé à son premier tournoi majeur. Comme disait DD en 2016, il y a deux tournois dans un. La phase de groupe et la suite. Espérons qu’il ait les réponses pour la suite.

Dernier pays à se qualifier pour la Russie, le Pérou fait un grand retour après 36 ans d’absence. Des mois de saga digne d’une telenovela ont pris fin et Paolo Guerrero a vu sa suspension pour dopage levée, lui permettant de jouer. Il semble y avoir une touche de magie dans le parcours de Péruviens et ils se disputeront la 2e place avec le Danemark.

Groupe D : Argentine, Croatie, Islande, Nigéria

Malgré un parcours difficile en qualifications, les Argentins ont tout ce qu’il faut pour atteindre les 8es de finale. Il s’agit de voir dans quel état ils s’y présenteront. Le groupe D sera taxant physiquement et la bande à Messi devra se batailler pour en sortir. Vaincue par l’Allemagne lors du match ultime au Brésil, l’Argentine a maintenant perdu quatre finales consécutives, toutes compétitions confondues. Les grandes questions se poseront après la phase de groupe.

Impressionnante en phase de groupe à l’Euro, la Croatie a un bon coup d’accélérateur et un milieu de terrain doué. Ivan Rakitic et Luka Modric forment une paire dont plusieurs sélectionneurs ne peuvent que rêver. Leur classe devra trancher contre l’Islande et le Nigéria qui miseront sur un jeu plus compact et engagé physiquement.

L’Islande vit un conte de fée depuis l’Euro. Un quart de finale surprise en France a été suivi d’une qualification pour une première participation à la Coupe du Monde. L’élément de surprise ayant disparu, les Vikings pourraient bien voir leur parcours s’arrêter en phase de groupe. En revanche, un passage au prochain tour ajouterait à la légende d’une équipe menée par un dentiste.

N’ayant jamais pris part au tournoi avant 1994, le Nigéria participera à son 6e tournoi depuis. La fougue des jeunes Kelechi Iheanacho et Alex Iwobi combinée à l’expérience des John Obi Mikel et Victor Moses est à prendre au sérieux. Percutante et toujours prête à participer à une guerre de tranchées, l’équipe nigériane laissera sa marque sur ses adversaires, peu importe le résultat.