Steven Zuber sort de l'anonymat
Coupe du monde de la FIFA 2022™ lundi, 18 juin 2018. 10:55 dimanche, 15 déc. 2024. 03:24TOGLIATTI, Russie - Comme l'équipe de Suisse, Steven Zuber, milieu travailleur, gagne à être connu, et son but contre le Brésil (1-1) à la Coupe du monde y contribue.
Les jeux de mots sur son nom envahissent la planète football, le milieu suisse a brisé son relatif anonymat avec son « Zuber coup de tête », sur « un corner très bien frappé par Xherdan Shaqiri », a-t-il souligné dimanche soir au bord du terrain, interrogé par les télés.
Avant ce coup d'éclat, sa progression était restée discrète. Commencée à l'école des Grasshoppers Zurich, sa carrière l'avait déjà mené en Russie, au CSKA Moscou, où il n'a marqué qu'un but en 40 matches (2013-2014), autant qu'à Rostov en 90 minutes...
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Il a ensuite accompagné la montée en puissance du TSG Hoffenheim, qualifié pour la première fois pour la prochaine Ligue des champions, après avoir échoué en barrages cette saison contre Liverpool. En Allemagne, il n'est pas un titulaire indiscutable mais a joué 73 matches en trois saisons, pour 7 petits buts.
Avec la « Nati » non plus il n'est pas forcément titulaire. Pour affronter la Seleçao, il avait été préféré par Vladimir Petkovic au prometteur Breel Embolo, une place gagnée sur les terrains d'entraînement de Togliatti, le camp de base des Helvètes. Mais son but pourrait l'installer pour de bon.
Car Zuber a montré des nerfs de champion. Il ne s'est pas démonté après sa relance ratée qui entraîne l'ouverture du score de Coutinho. Il a aussi la dose de vice sportif nécessaire à l'image de sa petite poussette sur Miranda juste avant de marquer, un geste ressassé par les Brésiliens après le match mais non signalé par l'arbitre, qui n'a pas voulu consulter la vidéo.
Le no 14 helvète sait se faire de la place, il avait donné un coup de coude à Koke, sanctionné cette fois d'un carton jaune, lors d'un autre 1-1 de prestige contre un champion du monde, l'Espagne, en préparation.
À 26 ans, Zuber n'est pas une star du ballon, la « Nati » ne fait pas rêver, mais il ne faut pas oublier qu'ils sont tous deux sur une belle lancée.
La Suisse n'a perdu qu'un seul de ses 22 derniers matches, contre le Portugal (2-0) de Cristiano Ronaldo en qualifications.
Et Zuber est impliqué sur six buts sur ses six dernières sélections, quatre passes décisives et deux buts, en ajoutant celui contre le Panama (6-0) en préparation au coup d'éclat de Rostov.
C'était tout de même la première fois depuis 1978 que le Brésil ne gagnait pas son match d'ouverture en Coupe du monde (1-1 contre la Suède).
Signe des progrès de la Nati et de son ambition grandissante, le héros du soir faisait la fine bouche. « Oui, bon, mais on n'a pas réussi ensuite à l'inquiéter vraiment, après notre but. On aurait préféré gagner », a-t-il lâché.
Tout à la célébration du collectif, il affirmait également que ce n'était « pas Neymar et Compagnie » qu'ils avaient tenu en échec, « c'est simplement le Brésil ».
Ah si, tout de même, Zuber a bien un trait des footballeurs modernes qui peut l'aider à sortir de sa discrétion: outre ses larges tatouages sur les deux bras, cet ouvrier du ballon figurait déjà dans les pages des journaux « people » aux côtés de sa femme mannequin, Mirjana Vasovic. Dimanche elle était au stade avec un maillot no 14 floqué « Zuber's wife ». Un pas de plus vers la célébrité.