Les joueuses veulent s'entretenir avec Jérôme Valcke au sujet de la surface
Coupe du Monde Feminine de la FIFA mardi, 2 déc. 2014. 14:11 dimanche, 15 déc. 2024. 06:27TORONTO - Les joueuses contestant l'utilisation du gazon artificiel lors de la Coupe du monde féminine l'année prochaine au Canada font pression pour s'entretenir avec le secrétaire-général de la FIFA, Jérôme Valcke, en marge du tirage au sort du tournoi qui aura lieu plus tard cette semaine à Ottawa.
Et elles veulent discuter de la technologie de la ligne de but et des bourses pour cette compétition phare ainsi que de la surface de jeu.
L'avocat des joueuses prétend que si elles n'obtiennent pas un entretien avec le dirigeant de la FIFA, toute l'équipe australienne se joindra à la faction rebelle dont l'action en justice à propos du recours au gazon artificiel est actuellement devant le Tribunal des droits de la personne de l'Ontario.
Les joueuses ont sauté sur l'engagement de Valcke de garder les lignes de communication ouvertes.
« Nous encouragerons une nouvelle fois un dialogue ouvert à l'occasion du tirage au sort qui aura lieu le 6 décembre à Ottawa, a déclaré Valcke dans un article publié sur le site FIFA.com, le 29 octobre.
« J'y assisterai personnellement aux côtés de notre expert en terrains et des équipes médicales, et je suis sûr que de cette façon, nous pourrons dissiper toutes les préoccupations et les doutes afin que les équipes qualifiées puissent se concentrer sur leur préparation de la compétition phare du football féminin. »
Un porte-parole de la FIFA a ensuite réitéré que Valcke, qui assistera à une conférence de presse vendredi à Ottawa à la veille du tirage au sort, est disposé à discuter.
« Le secrétaire général de la FIFA est déjà en contact avec les joueuses et les membres des associations et il se réunira avec tous les représentants d'équipe présents lors de son séjour à l'occasion du tirage au sort officiel », a fait savoir le porte-parole dans un courriel à La Presse Canadienne.
Il reste maintenant à régler la question de savoir comment.
L'avocat représentant les joueuses à l'origine de la contestation judiciaire affirme que les vedettes comme l'Américaine Abby Wambach, l'Allemande Nadine Angerer, l'Espagnole Veronica Boquete et la Brésilienne Marta ne peuvent pas être présentes à Ottawa en vue du tirage au sort en raison d'« engagements sur d'autres continents. »
Elles ont proposé une conférence téléphonique jeudi ou dimanche.
« En plus de discuter des surfaces de jeu et de la technologie de la ligne de but, la FIFA et la CSA (l'Association canadienne de soccer) peuvent également répondre aux questions des joueuses à propos des bourses décernées pour le tournoi féminin, a précisé l'avocat Hampton Dellinger dans une lettre lundi.
« Les joueuses ont espoir que ces questions peuvent être réglées de manière satisfaisantes de sorte que l'action en justice ne soit plus nécessaire. Toutefois, si l'affaire doit se poursuivre, toute l'équipe féminine australienne est prête à rejoindre les plus de 60 joueuses contestataires. »
Les joueuses ont également offert d'ajouter à l'appel les télédiffuseurs et « tous les autres que vous souhaiteriez inviter » y compris un médiateur.
Le président de la FIFA, Sepp Blatter, n'est pas censé assister au tirage au sort.
Le tournoi de 2015, qui se déroulera du 6 juin au 5 juillet à Moncton, Montréal, Ottawa, Winnipeg, Edmonton et Vancouver, doit être joué exclusivement sur gazon artificiel. La FIFA soutient que l'utilisation de cette surface est permise en autant qu'elle répond aux normes et que la surface convient au climat canadien.
Les joueuses prétendent que les faire jouer sur une surface artificielle - « des conditions de compétition de deuxième ordre » - est discriminatoire parce que les hommes jouent leur Coupe du monde sur gazon naturel.
« Il se pourrait bien que la Coupe du monde masculine se joue un jour ou l'autre sur gazon artificiel » avait répliqué Valcke dans l'article du 29 octobre.
Le Tribunal des droits de la personne a rejeté jusqu'ici la demande des joueuses d'une audience accélérée, offrant une « médiation » à la place. Les joueuses ont accepté, mais la proposition a été rejetée par l'Association canadienne de soccer, qui agit aussi comme comité organisateur du tournoi.
L'équipe juridique qui représente les joueuses a essayé d'élargir le débat en soulevant d'autres inégalités du tournoi féminin, par rapport à la Coupe du monde masculine, afin de renforcer son argument de discrimination.
La question des bourses décernées pendant le tournoi est la dernière à être ajoutée à la liste.
La Coupe du monde masculine rapporte beaucoup d'argent à la FIFA.
Les 32 équipes du tournoi au Brésil se sont partagées des bourses de 476 millions $, l'Allemagne touchant 35 millions $ comme équipe championne. Les équipes n'ayant pas franchi la phase de groupes ont chacune reçu 8 millions $.
La dotation totale pour le tournoi féminin de 2011 s'est élevée à 7,6 millions $, l'équipe japonaise championne du monde récoltant 1,07 million $. Chacune des 16 équipes a touché au moins 325 000 $.
L'édition de la Coupe du monde 2007 a été la première à décerner des bourses.
La FIFA doit encore confirmer si la technologie de la ligne de but, utilisée au Brésil, sera en vigueur pour le tournoi féminin de cette année, qui réunira 24 équipes.