PARIS - La solide et ambitieuse Suisse, et la France, en quête de rachat quatre ans après son fiasco en Afrique du Sud, lutteront pour la première place du groupe E du Mondial 2014, mais ne sauraient mésestimer l'Équateur, négligé sud-américain.

Le Honduras, qui complète le groupe, fait en revanche figure de Petit Poucet, ayant peu de chances d'atteindre les 8es de finale.

La Nati, avec à sa tête Ottmar Hitzfeld, a toujours en son ADN cette solidité collective qui lui a souvent permis de faire déjouer ses adversaires, mais avec la jeune génération montante des Shaqiri, Inler et autres Xhaka s'est ajoutée une bonne dose de talent qui a rehaussé ses ambitions.

À ce titre, sa campagne de qualifications, terminée à la première place de son groupe et invaincue, a gonflé sa confiance. Elle a de quoi espérer atteindre les 8es de finale comme en 1994 et 2006, voire pourquoi pas les quarts comme à ses lointaines époques glorieuses (1934, 1938, 1954).

Avec son statut de tête de série, la Suisse découvrira celui de favori, certes partagé avec la France. Elle se sait donc attendue, elle qui n'affectionnait jusque-là rien de mieux que de piéger les cadors, comme l'Espagne, future championne du monde 2010, en phase de groupe (1-0).

La France en rédemption

Sa plus sérieuse rivale sera la France, qu'elle a rencontrée dans ce même contexte au Mondial 2006 (0-0) et qui est passée près d'une déconvenue en barrages en novembre dernier, contre l'Ukraine finalement renversé au match retour (3-0, aller 0-2).

Pourtant les Bleus peuvent nourrir quelques ambitions. D'une part car le groupe de 23 sélectionné par Didier Deschamps est composé de nombreux joueurs évoluant dans les plus grands clubs européens (Ribéry au Bayern Munich, Benzema et Varane au Real Madrid, Pogba à la Juventus...) et qui sont donc rompus aux joutes du très haut niveau.

D'autre part, parce que l'aventure au Brésil a tout d'une quête rédemptrice, quatre ans après le désastre en Afrique du Sud, marqué par une piteuse élimination dès le 1er tour et surtout le fiasco en coulisses qui a atteint son paroxysme avec une grève d'entraînement des joueurs.

Le souvenir de cet épisode, probablement le plus sombre de l'histoire de l'équipe de France, est encore vivace, d'autant que l'Euro 2012 a vu la maison bleue encore légèrement vaciller avec, notamment, les insultes de Samir Nasri à un journaliste.

Deux Valencia pour la Tri

L'attaquant de Manchester City n'a d'ailleurs pas été appelé par Deschamps, le sélectionneur estimant qu'il pouvait être nuisible pour la vie de groupe. Ce choix fort atteste qu'il est bien le patron d'une équipe peut-être née contre l'Ukraine et dont le 4-3-3 a confirmé ses belles promesses contre les Pays-Bas en mars (2-0).

Force émergente d'Amérique du Sud, l'Équateur n'a pas de quoi effrayer, avec ces deux participations à son actif (2002, 2006). Pourtant, elle a fini 4e des éliminatoires, poussant notamment l'Uruguay à passer par un barrage intercontinental.

Adepte d'un jeu rapide passant par les côtés, la Tri sera emmenée par deux Valencia. Son ailier-vedette, Luis Antonio, qui joue à Manchester United, et sa révélation, l'avant-centre Enner évoluant à Pachuca au Mexique.

Le Honduras, enfin, disputera également sa 3e phase finale après celles de 1982 et 2010, pour un bilan de trois nuls et trois défaites. Une première victoire au Mondial sera l'objectif de cette nation modeste de la planète foot, qui s'appuiera sur l'expérience des frères Palacios, Wilson et Jerry, et bénéficiera d'une préparation mentale façonnée par le technicien argentin Jorge Valdano, ancien champion du monde.