SAO PAULO, Brésil - La police brésilienne a utilisé des gaz lacrymogènes, des balles de caoutchouc et des grenades assourdissantes pour disperser des grévistes se trouvant dans une station de métro à Sao Paulo, vendredi, ajoutant aux craintes que la colère des travailleurs puisse chambouler la Coupe du monde de football qui doit débuter dans six jours.

Au moins trois syndiqués ont été blessés dans les heurts survenus à Sao Paulo, a fait savoir un porte-parole syndical.

Les conducteurs de métro et de trains de surface en étaient à leur deuxième journée de grève pour réclamer des salaires plus élevés, sans indication que le mouvement puisse s'arrêter bientôt. Vendredi soir, des responsables et le syndicat ont dit qu'ils n'étaient pas parvenus à une entente pour mettre fin à la grève, et que celle-ci se poursuivrait samedi.

Cela inquiète les autorités, puisque la plupart des amateurs de soccer se rendant au match d'ouverture de la Coupe du monde, jeudi prochain à Sao Paulo, devront prendre le métro. Les organisateurs du tournoi clament depuis un an qu'une recrudescence des protestations antigouvernementales pourrait faire dérailler le coup d'envoi des festivités, alors que la planète aura les yeux rivés sur le Brésil.

Si les grèves se poursuivent, « il y aura du chaos pendant la Coupe du monde », soutient Carla Dieguez, sociologue à l'Université de Sao Paulo.

Les syndicats brésiliens utilisent la tenue du tournoi sportif comme levier afin de soutirer des concessions aux autorités, comme cela s'est déjà produit auparavant. En prévision de la Coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud, les chauffeurs d'autobus avaient fait la grève.

Jusqu'à maintenant, la démarche a souvent fonctionné, comme cela fut aussi le cas pour les policiers fédéraux du Brésil et les éboueurs de Rio qui ont récemment obtenu des augmentations salariales.