BERLIN - Joachim Löw, le sélectionneur de l'équipe d'Allemagne vainqueur de la Coupe du monde de soccer, a partagé le trophée avec le public allemand rassemblé mardi à Berlin en lançant : « nous sommes tous champions du monde ».

« Je dois remercier tous les fans en Allemagne. Sans vous, nous ne serions pas là. Nous sommes tous champions du monde », a déclaré Löw, arrivé sur un podium à la Porte de Brandebourg, devant des centaines de milliers de supporters en délire.

Partisans allemands

Vêtus de pantalon ou short de sport et d'un t-shirt noir arborant un grand numéro 1, les joueurs de la Nationalmannschaft se sont ensuite présentés en petits groupes sur une grande estrade d'une trentaine de mètres de long. Schweinsteiger est apparu enveloppé dans un drapeau allemand.

Le capitaine de l'équipe Philipp Lahm a brandi le trophée de la Coupe du monde devant la foule qui l'acclamait. « Depuis que je suis enfant, j'en ai rêvé », a déclaré Lahm, en remerciant le public pour son soutien.

Les joueurs ont rendu un hommage appuyé à Miroslav Klose, meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du monde (16 buts) en chantant avec le public « Miro Klose, Miro Klose ».

« C'est génial. Ça a été un moment super », a dit l'attaquant Lukas Podolski. « Nous sommes méga-fiers de ce que nous avons réalisé. Nous l'avons enfin gagnée (la Coupe du monde). Nous sommes fiers des fans », a dit le défenseur Peer Metersacker.

« C'est un rêve », a dit le buteur de la finale contre l'Argentine (1-0), Mario Götze.

« Bonjour Berlin, je suis fier d'être Berlinois », s'est exclamé Jérôme Boateng, qui a grandi dans la capitale.

« Oh comme c'est beau »

« L'ambiance est aussi géniale que le jour où le mur est tombé », a confié Christine Felgentreff, une enseignante de 53 ans.

« Oh comme c'est beau, oh comme c'est beau » chantait sous un ciel ensoleillé, devant la Porte de Brandebourg, une foule compacte rassemblant toutes les générations, aux couleurs nationales noir-rouge-or. Ils ont patienté depuis le petit matin, entonnant différents airs comme « Deutschland tu es le meilleur club de la terre » et « Nous sommes champions du monde chalalalala » en sautant et levant les bras en l'air...

Christine Felgentreff explique que son mari Ulrich a déjà vécu trois titres (1954, 1974, 1990) et est né l'année du premier en 1954. « Chacun ressent une immense fierté. »

« Le rêve aurait été de gagner en 2006 quand l'Allemagne organisait la Coupe du monde, mais ce titre au Brésil reste extraordinaire », dit-elle, en expliquant avoir conduit 630 km depuis Aachen (ouest) pour assister au retour historique de la Mannschaft.

Tom Hettel, un lycéen de 16 ans, est venu de la région de Hesse (sud-ouest) avec son copain Felix. « On voulait voir les champions du monde. C'est un moment dont je me souviendrai toute ma vie », explique-t-il.

« Nous sommes tous champions du monde » comme l'a dit le gardien de but Manuel Neuer, lance Verena Nabrotzky, 32 ans, qui travaille à Berlin dans la publicité. Son entreprise l'a autorisée à quitter le travail pour l'occasion. « C'est sensationnel d'être ici », dit-elle.

Selon des témoins, des fans ont passé la nuit dans leur voiture pour s'assurer d'une bonne place dans la zone des supporters. Dès le milieu de matinée, cette zone avait déjà saturé sa capacité d'accueil de 250 000 personnes, selon la police, au long de l'avenue du 17 juin longue de 1,2 km de long.

Mais en comptant les supporters, présents dans les rues mais n'ayant pu accéder à l'aire aménagée pour la fête, ce sont des centaines de milliers de personnes qui ont applaudi les héros champions du monde - aucun chiffre officiel n'était disponible cependant -.

« La République rassemblée »

« Ce ne sont pas seulement les Berlinois qui sont là. C'est toute la République qui est rassemblée », s'est réjoui le maire de la capitale, Klaus Wowereit, heureux que les supporters aient afflué des quatre coins du pays.

allemagne avionL'avion de la Nationalmannschaft s'était posé en milieu de matinée à Berlin-Tegel. Sur une terrasse de l'aéroport donnant sur les pistes, plusieurs centaines de fans ont hurlé dès que l'appareil de la Lufthansa - rebaptisée Fanhansa pour la durée du Mondial - a touché le tarmac.

Un pilote brandissait par un hublot un drapeau allemand pendant que l'appareil avec l'inscription « avion de la victoire » roulait encore sur la piste.

Le capitaine Philipp Lahm était sorti le premier. Il avait descendu les marches, tenant le trophée de la Coupe du monde dans une main, puis l'avait brandi en direction des supporters en délire.

Bernd Hesse, 34 ans, un chauffeur de bus berlinois, était aux aguets avec son téléobjectif sur la terrasse de l'aéroport. « C'est un événement historique. La dernière coupe du monde de l'Allemagne remonte à 1990. Ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de voir cela », a-tt-il expliqué à l'AFP, en soulignant qu'il avait suivi tous les matchs à la radio en conduisant son bus.

« Pendant quatre semaines les joueurs m'ont fait vibrer. C'est ma façon à moi de les remercier », confie Lydia lampa, 28 ans, agente commerciale dans une agence de pub de Berlin.

Une partie des joueurs, qui évoluent au Bayern Munich, devaient s'envoler dans l'après-midi vers la Bavière.