TUNIS (AP) - Le match nul arraché mercredi soir par les Tunisiens aux Saoudiens (2-2) pour leur premier match au Mondial allemand a suscité des réactions mitigées à Tunis où un sentiment de déception mêlé de frustration prévalait tant chez les techniciens que l'homme de la rue.

"Rien n'a marché au sein de l'équipe de Tunisie qui n'était
manifestement pas prête ni psychologiquement ni physiquement", a observé l'ancien attaquant Adel Jabbari de l'Espérance de Tunis et de l'AS Marsa qui a déploré l'absence de cran et de volonté chez les Aigles de Carthage.

Selon lui, les Tunisiens "sont tombés dans la facilité après avoir pris l'avantage en première mi-temps, en sousestimant l'adversaire".

L'ex-entraîneur national, Youssef Zouaoui, attribuait quant à lui les défaillances de l'équipe à la "mauvaise préparation et aux blessures" contractées par plusieurs joueurs qui évoluent dans les championnats européens.

"C'était un match difficile à gérer même au niveau du coaching avec des joueurs émoussés vu leur état de santé et leur petite forme", a analysé le prédécesseur de Roger Lemerre pour qui seul Ziad Jaziri, auteur du premier but et de la passe décisive qui a amené le but égalisateur, a joué à sa propre valeur.

"On était nuls. C'est le plus mauvais match que nous ayons
disputé depuis quatre ans", a admis quant à lui le milieu Adel Chédli peu après la rencontre sur les ondes de Radio Mosaïque.

"Déçu" par sa propre prestation, le sociétaire de Nuremberg a expliqué la petite sortie des ex-champions d'Afrique en partie par "le stress".

"Beaucoup de joueurs dont c'était le premier Mondial,
n'arrivaient pas à dormir à la veille du match", a-t-il confié en espérant que lui et ses camarades "se rattraperont et relèveront la tête" lors des prochaines rencontres contre l'Espagne et l'Ukraine.

Youssef Zouaoui comme Jabbari, meilleur buteur du championnat local en 1995, s'attendent à ce que le sélectionneur français "revoie beaucoup de choses" aussi bien au niveau de la formation à aligner contre les Ibériques qu'à celui des postes. Ils citent
l'exemple du Bordelais David Djemmali qui était "complètement dépaysé" comme latéral gauche, alors que ce joueur pétri de qualité a toujours évolué sur le flanc droit.

Pour ces analystes, ce match nul valait tout de même mieux qu'une défaite et permet d'entretenir l'espoir que les Aigles de Carthage se libéreront de leur stress et joueront à leur vraie valeur. [[PUBPC]]