BERLIN (AP) - Le sélectionneur de l'équipe de France de soccer, Raymond Domenech, se méfie des qualités offensives de l'Italie, qu'il ne réduit pas à sa défense de fer.

A la veille d'affronter la Squadra Azzurra en finale de la Coupe du monde, Domenech a expliqué samedi qu'il ne s'attendait pas forcément à un match fermé.

"Quand on prend les Italiens, au classement des attaques ce n'est pas mal, a commenté le sélectionneur. Ils marquent, ils sont performants, c'est une équipe capable de jouer qui sait aussi défendre, comme nous."

La finale au stade olympique de Berlin mettra aux prises les deux meilleures défenses de la compétition. La France n'a encaissé que deux buts en Allemagne, l'Italie un seul, inscrit contre son camp par Cristian Zaccardo. L'Italie a marqué 11 buts, la France seulement huit.

"Ce sera un équilibre entre (défense et attaque), il n'y aura pas de tactique figée, a poursuivi Domenech. Il y aura des prises de pouvoir à un moment ou un autre."

Le sélectionneur, qui a décidé de ne pas communiquer la composition de son équipe, a ensuite affirmé que ses hommes ne ressentaient pas de pression supplémentaire à l'approche de la finale.

"Ils sont toujours dans cette espèce de bulle, de forteresse qu'ils ont construite pour rester un groupe, a-t-il souligné. Tant que le match ne sera pas terminé, ils seront là-dedans. Ca n'a pas changé, je les vois même un peu plus rassurés. Chaque étape est un plus, apporte un peu plus de sérénité."

Interrogé ensuite sur les progrès de l'association Zinédine Zidane-Thierry Henry, Domenech a affirmé que la clé de leur réussite résidait dans leur désir de collaborer.

En Allemagne, Henry a inscrit son premier but sur une passe décisive de Zidane en quart de finale contre le Brésil, puis contre le Portugal l'attaquant d'Arsenal a obtenu le penalty transformé par Zidane.

"Au fur et à mesure des automatismes se créent, les connaissances sont plus performantes. On les voit se rechercher, mais ils jouent proches l'un de l'autre. C'est déjà plus facile. Quand des joueurs ont ce niveau-là, on doit les associer, c'est presque une obligation. L'un des objectifs de notre projet était que les talents s'associent et non l'inverse."

Au total, six joueurs vainqueurs de la Coupe du monde en France (Fabien Barthez, Lilian Thuram, Patrick Vieira, Zidane, Henry et David Trezeguet) font partie du groupe de 23 joueurs emmené en Allemagne par Domenech. Selon le sélectionneur, les vétérans de la campagne française de 98 ont eu un rôle important sur le reste du groupe, pas seulement dans la préparation de la finale.

"Ils font quelque chose de spécial depuis qu'ils sont là. Ils le font naturellement, des fois les mots ne servent à rien. Leur présence a un côté rassurant, un côté "On est déjà passé par là". Il n'y a pas besoin d'expliquer."

Domenech a ajouté qu'à ses yeux les vainqueurs de 98 n'étaient plus les même joueurs qu'il y a huit ans. "Il y a eu un truc extraordinaire en 98, il y en a un autre maintenant", a-t-il dit. "Les joueurs ont quelques années de plus, sont transformés. Il se passe autre chose, je ne compare pas."[[PUBPC]]