RIO DE JANEIRO (AFP) - Les sénateurs brésiliens d'une commission d'enquête sur la corruption ont annoncé lundi vouloir mener des investigations sur le scandale des "matches arrangés" du Championnat national de soccer, alors que la Fédération (CBF) a affirmé que la compétition continuait.

L'intervention des sénateurs suit la polémique déclenchée au Brésil, jusque dans les milieux politiques, par le scandale dit de la "mafia du sifflet": deux arbitres - dont un international - corrompus "arrangeaient" les matches de Championnat pour favoriser des parieurs internautes de Sao Paulo.

Le sénateur Tiao Viana, du Parti des Travailleurs (PT, gauche), membre de la "commission des bingos" (qui enquête sur la corruption dans le milieu des jeux de hasard, ndlr), a expliqué qu'il demanderait au Congrès la possibilité de convoquer deux arbitres et un homme d'affaires impliqués dans le scandale.

Si cette requête est satisfaite, les secrets bancaires, fiscaux et téléphonqiues des trois hommes pourraient être levés.

Le rapporteur de la CPI, Garibaldi Alves, a également précisé qu'il interrogerait les autorités au sujet de leurs recherches sur les soupçons de blanchiment d'argent dans le soccer.

Lundi, le président de la CBF, Ricardo Teixeira a évoqué une enquête interne et affirmé que "le Championnat brésilien ne sera pas paralysé. (...) Toute la lumière sera faite (sur) ces choses graves, qui se sont également produites dans des pays d'Europe comme l'Italie, l'Espagne, et plus récemment l'Allemagne".

Sénat et CBF s'accordent pour que les matches truqués avérés soient rejoués.

Samedi, sous le titre "Jeu sale", l'hebdomadaire Veja avait dénoncé "le plus grand scandale jamais vu dans le soccer brésilien".