NUREMBERG (AFP) - Michael Essien, convaincant jeudi lors de la victoire du Ghana face au Etats-Unis (2-1), a été un acteur majeur de la qualification des siens pour les 8e de finale du Mondial-2006 de soccer, qu'il ne disputera pas par la faute d'un avertissement reçu dès la 5e minute.

Le ciel tombait en effet sur la tête du milieu de terrain du "Black Star" dès le début de match quand il recevait un carton jaune pour un tacle trop appuyé sur Claudio Reyna.

Essien se prenait la tête entre les mains, conscient qu'il serait ne pas de la partie pour le 8e de finale, à ce moment du match toujours hypothétique.

Après deux minutes de flottement, l'homme qui vaut 38 millions d'euros (la somme déboursée par Chelsea pour l'acheter à Lyon l'été dernier) redevenait l'infatigable métronome du milieu de terrain ghanéen, très inspiré en première période, un peu plus confus par la suite malgré une grosse occasion en fin de match.

Oubliant sa frustration, il récupérait un nombre important de ballons (cinq interceptions réussies rien que durant les vingt premières minutes) qu'il remettait proprement, le plus souvent à Stephen Appiah ou à Haminu Dramani.

Frustration

Généralement posté quelques mètres devant sa défense, l'ancien lyonnais se permettait toutefois quelques incursions dans le camps adverse, comme lorsqu'une de ses montées (30e) fut contrée fautivement par des adversaires enjoints par leur entraîneur à ne lui laisser aucune liberté.

"Essien est un des meilleurs joueurs de ce tournoi, avait effectivement dit Bruce Arena avant le match. Non seulement il organise l'attaque, mais en plus il joue très bien défensivement."

"Il ne faudra pas le laisser sans surveillance durant l'ensemble des 90 minutes, sinon nous allons perdre", avait-il ajouté. Sans doute un mauvais pressentiment.

Le compliment avait touché le jeune (23 ans) milieu de terrain qui rêvait depuis quelques jours de pouvoir affronter le Brésil mardi à Dortmund.

Selon le scénario le plus attendu (à savoir le Brésil premier de son groupe), cet affrontement entre les champions du monde en titre et l'inexpérimentée équipe africaine devrait donc avoir lieu. Mais Essien, le poumon du "Black Star", fera défaut.

Son regard vide au retour au vestiaire - qu'il fut l'un des premiers à rejoindre - jeudi au Franken-Stadion de Nuremberg témoignait de son immense frustration.