PARIS - À moins de deux semaines du coup d'envoi de l'Euro-2012 (8 juin-1er juillet), c'est l'heure d'une revue des 16 engagés, des favoris désignés, comme l'Espagne, l'Allemagne ou les Pays-Bas, aux équipes mal loties, comme le Danemark tombé dans un « groupe de la mort ».

Ils ont un rang à tenir

À tout seigneur tout honneur, il faut évidemment mentionner l'Espagne, championne du monde et d'Europe en titre. Son parcours de qualification a été sans bavure (8 matches, 8 victoires). Mais quelques nuages s'amoncellent. Villa, meilleur buteur de l'Euro-2008 (4 buts), a déclaré forfait et Vicente Del Bosque, le sélectionneur, compte sur un miracle pour récupérer Puyol récemment opéré.

L'Allemagne arrive avec l'aura de son armada offensive (34 buts marqués en 10 matches, record des qualifications). L'amical perdu contre la France (2-1) le 29 février inquiète moins la Mannschaft que l'état moral des internationaux du Bayern, traumatisés par la finale de Ligue des champions perdue, à l'image de Schweinsteiger, auteur d'un tir au but raté.

Les Pays-Bas, finalistes du Mondial-2010, sont également à citer, dans la foulée d'un Huntelaar, meilleur buteur des qualifications avec 12 buts et d'un Van Persie époustouflant avec Arsenal (30 buts, meilleur buteur de Premier League). Reste toujours à gérer les ego chez les « Oranje » et à relancer Robben, qui a vécu un cauchemar en finale de C1 avec le Bayern.


Ils ont un coup à jouer

La Russie et la République tchèque dépassent d'une tête dans un groupe A homogène (avec la Pologne et la Grèce). Les Tchèques devraient profiter d'un gardien fabuleux, Cech, grand artisan de la finale de la Ligue des champions remportée par Chelsea. La Russie s'en remettra comme en 2008 à Arshavin. Dans le groupe B, dit « de la mort » (avec l'Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark), le Portugal misera tout, comme d'habitude, sur Cristiano Ronaldo, auteur de 46 buts en Liga avec le Real. Une Italie en mal de repères et d'attaquants devra lutter avec la Croatie pour la deuxième place derrière l'Espagne dans le groupe C. La Nazionale mettra son sort entre les gants de son gardien Buffon, tandis que l'équipe à damiers donnera les clés de son jeu à Modric.

Enfin, dans le groupe D, la France, l'Angleterre et la Suède seront au coeur de débats où l'Ukraine risque d'être larguée. Sur le papier, la France, avec sa « génération 1987 » (Benzema, Ménez, Nasri, Ben Arfa), regorge de talents. Mais c'est dans les têtes que cela va se jouer quand la pression va monter au moment de tourner la page du fiasco moral et sportif du Mondial-2010. Le flou sur le sort du sélectionneur Laurent Blanc, dont la reconduction ou non du contrat est liée à l'Euro, pourrait peser lourd. L'Angleterre a un souci de taille: son joueur vedette, Wayne Rooney, est suspendu pour les deux premiers matchs. Le fantasque Ibrahimovic est en revanche prêt avec la Suède.


Ils ont du souci à se faire

Les deux pays co-organisateurs ont déjà des migraines. L'Ukraine est 50e au classement de la FIFA, la Pologne, 65e. Confrontée à un réservoir limité de joueurs, la Pologne a dû attirer des Français d'origine polonaise comme Obraniak ou Perquis. L'Ukraine présente une sélection vieillissante, toujours dépendante de l'état de santé chancelant de son guide Shevchenko, 35 ans. Il y a 20 ans, le Danemark devenait champion d'Europe à la surprise générale. Triste anniversaire, les Danois sont dans le groupe de la mort. La Grèce, au coeur de la crise économique, se raccroche au miracle de 2004. Enfin, l'Eire, conduite par le roué Giovanni Trapattoni, 73 ans, n'était plus apparue dans le concert international depuis 10 ans.