Sans son capitaine Sergio Busquets, positif à la COVID-19 et considéré comme « vital » par son suppléant Jordi Alba, mais avec une « grosse envie », l'Espagne s'apprête à disputer son premier match de l'Euro lundi à Séville contre la Suède, également touchée par le coronavirus.

Principaux points en conférences de presse de l'Espagne et de la Suède, dimanche :

Janne Andersson, sélectionneur de la Suède : « On a appris cette terrible nouvelle à notre arrivée en Espagne. Je tiens à envoyer tout mon soutien à (Christian) Eriksen, à sa famille et à ses coéquipiers. J'espère qu'on pourra le revoir bientôt. C'est très difficile de prendre des décisions dans ces moments-là. On ne veut pas se positionner par rapport aux décisions qui ont été prises de reprendre le match. Je ne suis pas préoccupé, j'espère que ce sera le seul cas de ce type dans le tournoi ».

Sebastian Larsson, milieu de terrain de la Suède : « C'est très difficile de s'imaginer dans une telle situation. Je crois que la sélection danoise a fait le bon choix. Il n'y avait pas de solution parfaite, mais on espère que l'équipe a eu un rôle dans la prise de cette décision (de reprendre le match). On pense tous à Christian et à sa famille. Le foot n'est pas le plus important. Il y a une rivalité entre nos deux pays, mais peu importe : c'est un être humain, un collègue, donc on est tous avec lui ».

Luis Enrique, sélectionneur de l'Espagne : « Mon plan n'a pas changé, c'est toujours le même. Je ne vais pas vous dévoiler mon onze, ce sera faite un cadeau à Monsieur Andersson et la Suède n'en a pas besoin, elle est bien assez dangereuse comme ça. Avec l'absence de "Busi" (Sergio Busquets), on a dû s'adapter... mais cela arrive aux autres sélections aussi. Ce n'est pas une excuse. On a très envie de commencer cette compétition. Ça a été une semaine difficile, c'est clair. Mais s'il y a bien une chose que l'être humain possède, c'est la capacité à s'adapter. Donc on voit le futur avec espoir ».

Jordi Alba, latéral gauche et capitaine de l'Espagne (en l'absence de Busquets) : « Son absence ne change rien. On sait tous que le capitaine, c'est "Busi". On espère qu'il reviendra le plus vite possible, il est vital pour nous, aussi bien sur le plan footballistique que sur le plan humain. Moi, je vais essayer d'aider comme je peux ».

Aucune animosité entre l'Écosse et les Tchèques

L'équipe de République tchèque ne nourrit « absolument pas d'animosité » envers l'Écosse, son premier adversaire de l'Euro lundi à Glasgow, après la suspension de son défenseur Ondrej Kudela suite à un match de Ligue Europa entre le Slavia et les Rangers.

Kudela est absent de l'Euro après avoir reçu une suspension de dix matchs européens en club et en sélection pour « comportement raciste » lors d'un huitième de finale de Ligue Europa en mars.

« Il n'y a absolument pas d'animosité de notre part, et je crois que le match de demain (lundi) sera fair-play, un pur spectacle que le public appréciera », a déclaré dimanche l'entraîneur des Tchèques, Jaroslav Silhavy.

Après le match retour de Ligue Europa le 18 mars, le Finlandais Glen Kamara, milieu de terrain des Rangers, avait affirmé que Kudela lui avait glissé une insulte raciste à l'oreille. Lui-même avait été suspendu trois matchs pour avoir agressé le Tchèque de 34 ans dans le tunnel après le coup de sifflet final.

L'affaire était devenue politique en République tchèque : si le patron du Slavia avait présenté ses excuses à Kamara, le chef de cabinet du président avait critiqué l'UEFA dans une lettre, lui reprochant une « courbette ridicule devant des tendances idiotes ».

L'Écosse et la République tchèque s'affrontent lundi à Glasgow dans le cadre du groupe D, qui a vu l'Angleterre battre dimanche la Croatie (1-0).

La Pologne fait confiance à son sélectionneur

Souvent attrayante mais rarement gagnante, la Pologne a confié son sort à un sélectionneur étranger, le Portugais Paulo Sousa, un pari fort destiné à revigorer l'équipe de Robert Lewandowski qui lance son Euro contre la Slovaquie, lundi à Saint-Pétersbourg.

Au pays du pilka nozna (football en polonais), les Blanc et Rouge ne sont normalement pas l'affaire d'un entraîneur né hors des frontières.

La nomination, en janvier dernier, de Sousa, le troisième non-Polonais à occuper le poste après le Hongrois Gyula Biro (1924) et le Néerlandais Leo Beenhakker (2006-2009), a ainsi créé une onde de choc.

À six mois du début de l'Euro, le président de la Fédération polonaise Zbigniew Boniek a décidé de tenter un coup avec l'ancien milieu international portugais, libre depuis son départ fracassant de Bordeaux en juillet 2020.

Depuis une troisième place à la Coupe du monde 1982, avec comme star... Boniek, la Pologne n'a plus atteint le dernier carré d'une grande compétition, et ce, malgré l'émergence de Lewandowski.

La superstar du Bayern Munich a certes atteint les quarts de finale de l'Euro 2016, où le Portugal, futur vainqueur, l'a renvoyé à ses études, au terme d'une impitoyable séance de tirs au but (1-1 a.p., 5-3 t.a.b.).