ROME (AFP) - L'ancien directeur général de la Juventus Turin, Luciano Moggi, soupçonné d'avoir été le "grand ordonnateur" du système de matches truqués du football italien, passait plus de 400 coups de fil par jour lorsqu'il était placé sur écoute, a révélé vendredi son avocat, en faisant un argument pour sa défense.

Le "trafic téléphonique" de Luciano Moggi lors de la saison 2004-2005 s'élevait "à 420, 430 conversations par jour, soit 12 à 13.000 contacts par mois", a déclaré Me Paolo Trofino, dans une tentative pour renverser la vapeur et prouver l'innocence de son client.

"En tout, on peut estimer à 100 000 les coups de fil passés par mon client lors de cette saison. Et vous savez combien de conversations les carabiniers ont utilisé pour parvenir à leurs conclusions? Ils en ont utilisé 40", a poursuivi l'avocat.

"L'innocence" de Luciano Moggi "est contenue dans les 99.960 autres coups de fil qui n'ont pas été mis à disposition" des magistrats de la justice sportive, a estimé Me Trofino.

Luciano Moggi est le grand absent du procès disciplinaire qui se déroule depuis une semaine au Stade Olympique de Rome et où quatre équipes de l'élite italienne (Juventus Turin, AC Milan, Lazio Rome, Fiorentina) risquent d'être reléguées en 2e, voire en 3e division.

Son avocat a une nouvelle fois demandé vendredi qu'il ne soit pas jugé dans ce procès, car sa démission en mai de la Juventus Turin équivalait déjà à une radiation définitive.

Considéré comme un des dirigeants les plus puissants du football italien avant sa chute, Luciano Moggi est connu en Italie comme "l'homme aux mille contacts", entre arbitres, dirigeants des instances sportives, journalistes et hommes politiques.

Début mai, c'est par lui qu'était né le cataclysme des matches truqués, quand la presse avait publié des conversations dans lesquelles il dictait tout simplement une grille arbitrale pour une journée de Championnat au responsable de la Fédération italienne de football chargé de désigner les hommes en noir.